Et que dire de ceux qui ont un bambin en service de garde ou un enfant à l’école; ils savent très bien que l’heure des repas constitue tout un casse-tête. Mais les allergies alimentaires ont-elles vraiment augmenté ou sommes-nous plus conscients qu’elles existent?
Certaines études démontrent qu’une progression importante des allergies alimentaires s’observe depuis les années 1985-1990. De plus, sur le site de Passeport Santé, on peut lire que « selon un rapport des Centers of Disease Control and Prevention, l’agence gouvernementale américaine chargée de la prévention, la prévalence des allergies alimentaires aurait augmenté de 18 % chez les moins de 18 ans, entre 1997 et 2007. Le nombre de réactions graves ce serait accrue ».
Mais les statistiques varient beaucoup d’une étude à l’autre et il semble que nous ne pouvions affirmer cette augmentation avec certitude. Il faut dire qu’il est parfois difficile de tracer la ligne entre une allergie et une intolérance à un aliment. Néanmoins, selon l’étude de S. Jarlot, il semblerait qu’il y ait une influence des technologies alimentaires sur les allergies. « La consommation de plats préparés et les technologies agroalimentaires participent aux nouveaux aspects de l’allergie alimentaire », écrit-il.
Somme toute, selon Passeport Santé, 40 % à 50 % de la population des pays industrialisés est affectée par une forme d’allergie. Cinq à 6 % des enfants et 4 % des adultes vivent avec une allergie alimentaire.
QU’EST-CE QU’UNE ALLERGIE ALIMENTAIRE?
L’allergie alimentaire est une réaction d’hypersensibilité qui implique un type d’anticorps (les IgE) et se produit à la suite de l’ingestion d’un aliment, appelé allergène. Ainsi, lors d’une première exposition à un allergène, le système immunitaire développe les anticorps IgE. Éventuellement, ces anticorps se déposent sur les mastocytes, des cellules présentes surtout à la surface de la peau ou des muqueuses. Une nouvelle exposition à l’allergène risque d’activer ces cellules et de déclencher une réaction.
Selon Santé-Canada, les réactions allergiques peuvent varier de bénignes à graves. De plus, les symptômes sont multiples : difficulté à respirer, à parler ou à avaler; hypotension soudaine, rythme cardiaque accéléré ou évanouissement; rougeur du visage, urticaire ou éruption cutanée; enflure au niveau des yeux, du visage, des lèvres, etc.; anxiété, détresse, pâleur et crampes, diarrhées ou vomissements.
Il existe aussi une réaction allergique grave et subite appelée réaction anaphylactique et de 1 % à 2 % de la population canadienne en serait à risque.
DES PRÉDISPOSITIONS
Certains facteurs influencent l’apparition d’une allergie alimentaire comme l’hérédité, le rang de naissance bas, les facteurs périnatals (césarienne ou perturbation de la flore intestinale), statut en vitamine D déficitaire chez la mère, facteurs environnementaux (expositions accrue aux allergènes végétaux, pollens et aliments), etc.
LES PRINCIPAUX ALLERGÈNES ALIMENTAIRES
Au Canada, neuf allergènes alimentaires prioritaires sont répertoriés (Source Santé-Canada). Les voici :
- Arachides
- Amandes, noix du Brésil, noix de Cajou, noisettes (avelines), noix macadamia, pacanes, pignons, pistaches et noix
- Graines de sésame
- Lait
- Poisson (dont mollusques et crustacés)
- Soja
- Blé
- Sulfites
À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement curatif à l’allergie. La solution consiste à éviter les aliments allergènes. Certaines allergies alimentaires peuvent guérir ou du moins s’atténuer avec le temps : l’allergie aux protéines de lait de vache guérit avant l’âge de 10 ans chez 90 % des enfants par exemple. Cependant, il est essentiel de consulter un allergologue avant de réintégrer à notre menu un aliment qui nous a causé une réaction allergique grave dans le passé.
LES RESSOURCES
Au Québec, il existe des organismes de soutien pour les personnes allergiques et leurs proches. Nommons, par exemple, L’Association québécoise des allergies alimentaires (AQAA), l’Association d’information sur l’allergie et l’asthme et Anaphylaxie Canada.
De plus, le 15 novembre 2013, une Journée de formation sur les allergies alimentaires intitulée « Déjouer les allergies alimentaires » se déroulera à Montréal (Hôtel Ruby Foo’s, 7655 boul Décarie). Elle s’adresse à tous ceux et celles qui sont touchés d’une quelconque façon par les allergies alimentaires : personnes allergiques et leurs proches, diététistes, éducatrices, responsables des services de garde et plus. Visitez : http://dejouerlesallergies.com/
Sources : Gosselin, Lyne, blogue, Association québécoise des allergies alimentaires, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Association des allergologues et Immunologues du Québec, Santé Canada, Santé Canada, Le Journal Faxé d’Allergologie 2008, G. Dutau. Allergies alimentaires : symptômes, éléments du diagnostic et prise en charge. EMC – Endocrinologie-Nutrition 2013:1-13 [Article 10-386-A-10] et S. Jarlot, M. Hosotte, D. Dano, G. Kanny. Allergie alimentaire. EMC – AKOS (Traité de Médecine) 2013:1-6 [Article 2-0040].