Disons que le bénéfice réel pour Mélanie Joly, est que cette campagne électorale aura été un tremplin sans pareil pour lui donner de la visibilité, et pour des mandats peut-être de plus grande importance. Car si elle a talonné Denis Coderre, elle l’a été aussi par Richard Bergeron.
RADIO-CANADA A GAGNÉ HAUT LA MAIN LA COUVERTURE
Indéniablement c’est Patrice Roy, à la barre de l’émission spéciale à Radio-Canada, qui a tenu le haut du pavé télévisuel. À LCN c’était une bien petite équipe, et un nombre restreint de commentateurs. Les mêmes que l’on voit journellement sur les ondes de TVA et LCN. À Radio-Canada vous aviez deux panels avec des pros de la communication et de l’analyse. Notamment l’ancien maire de Montréal Jean Doré, qui était bien placé pour savoir de quoi il parlait. Et pour donner un coup de sonde de la sensibilité anglophone et des communautés culturelles, vous aviez Dennis Trudeau, l’ancien chef d’antenne des nouvelles régionales de la CBC, superbe bel homme et parlant avec un français châtié, capable de faire rougir de honte bien des Québécois incapables de s’exprimer correctement dans leur langue.
MARCEL CÔTÉ DÉSORGANISÉ
Marcel Côté repartira avec une mention de plus dans son curriculum vitae. On aura appris à connaître un homme rempli d’empathie pour les autres, mais un peu déphasé par rapport au populo. À l’issue de la soirée catastrophique pour sa formation il en a profité pour rappeler les merveilles de notre démocratie. Mais sur le terrain son parti était désorganisé, bien des gens de son entourage ne retournaient pas leurs appels, à commencer par le propre organisateur de sa campagne. Et le fait d’avoir Louise Harel dans ses rangs lui a aliéné l’ouest de la ville. Nous sommes d’avis aussi que cette histoire d’appels automatisés au message robotisé douteux lui a grandement nui. Ce n’était peut-être pas intentionnel. L’aspirant maire s’était fié à son agence de conception du message, ne se donnant même pas la même de prendre connaissance du contenu du message. Il pourra retourner à sa retraite dorée en racontant la chose à ses petits-enfants s’il s’en trouve.
MONSIEUR LE MAIRE
Étrangement, alors qu’on s’attendait à un discours rageur, le maire Coderre (faudra maintenant s’y habituer) a tendu la main aux candidats de l’Opposition, rappelant qu’il ne dirige pas un gouvernement, mais une administration. Car la joute ne se fait pas de la même manière en politique fédérale où, si tu accèdes au cabinet, tu ne t’occupes que des dossiers touchant à la nature de ton ministère. Tandis que là, à Montréal, te tombes sur la tête tous les dossiers du monde, allant de l’environnement à l’attribution des travaux de construction, voir aux infrastructures, s’occuper des dossiers de police, des transports en commun et quoi encore. L’administration municipale en est une de proximité. Ceux qui l’ont côtoyé en politique disent en commun que c’est un grand bûcheur.
Il a le job par excellence. Madame Coderre le verra de moins en moins à la maison, ça s’est assuré. Il est maintenant marié avec la Ville pour le meilleur ou pour le pire.
– RICHARD BERGERON, Projet Montréal 112 201
25,88 %
– DENIS CODERRE, Équipe Coderre 137 845
31,79 %
– MARCEL CÔTÉ, Coalition Montréal 55 485
12,80 %
– MÉLANIE JOLY, Le Vrai changement pour Montréal 114 796
26,47 %