« En bout de ligne, cela signifie qu’il y a toujours une certaine amélioration sous-jacente dans le marché de l’emploi. »
Mais la grande nouvelle est venue du sud de la frontière, où le département américain du Travail a calculé que 204 000 emplois avaient été créés en octobre. Le département a en outre révisé à la hausse les données de septembre et d’août en leur ajoutant un total de 60 000 nouveaux emplois.
Ces données étonnent dans la mesure où le mois d’octobre a vu la fermeture partielle du gouvernement américain pendant 16 jours. La révision des derniers mois signifie en outre que les États-Unis ont créé environ 200 000 emplois pour les trois derniers mois, ce qui ajoute de la substance à l’annonce de jeudi voulant que l’économie américaine ait crû de 2,8 pour cent au troisième trimestre.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a révisé à la baisse le mois dernier sa prévision de croissance économique pour le pays l’an prochain, tout en adoptant un ton neutre au sujet des taux d’intérêt. Mais M. Poloz a aussi estimé que l’économie canadienne pourrait mieux faire si les États-Unis sortaient de leur torpeur.
« Nous ne changeons pas de point de vue sur la Banque du Canada aujourd’hui, a poursuivi M. Porter, mais je ne serais pas étonné si dans les jours et semaines à venir, certaines personnes commençaient à parler de potentielles hausses des taux d’intérêt en 2014, si les États-Unis sont vraiment de retour sur les rails. »
L’économiste Leslie Preston, de la Banque TD, n’était pas aussi prompte à s’écarter de sa prévision de changement de taux d’intérêt en 2015, mais elle a admis être « un peu étonnée de voir en octobre un autre solide mois d’embauches ». Malgré tout, l’analyste a noté que l’inflation des salaires restait faible et que l’économie continuait de fonctionner sous son potentiel.
D’autres ont fait remarquer que les détails contenus dans le rapport sur le marché canadien de l’emploi étaient, au mieux, mitigés.
Du côté des bons coups, le nombre d’emplois à temps plein a progressé de 25 200 le mois dernier, tandis que le nombre de travailleurs autonomes a reculé. Cependant, le secteur privé a éliminé 22 100 emplois, tandis que la totalité des gains, soit 47 300 emplois, provenaient du secteur public.
UN GAIN DÉMESURÉ POUR LE QUÉBEC
Les nouveaux emplois étaient cependant concentrés dans une seule province le Québec a affiché un gain démesuré de 34 100 emplois tandis que l’Ontario a perdu 14 700 travailleurs. De faibles déclins ont aussi été observés en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.
Au Québec, l’emploi à temps plein a progressé de 39 600, tandis que celui à temps partiel a reculé de 5600. Les gains ont permis au taux de chômage provincial de reculer de 0,1 point de pourcentage à 7,5 pour cent. Depuis le début de l’année, un total de 53 300 emplois ont été créés au Québec.
Sur la scène nationale, l’emploi a progressé dans les services d’hébergement et de restauration, dans les soins de santé et l’assistance sociale et dans les administrations publiques. À l’inverse, les travailleurs ont été moins nombreux dans les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien.
L’industrie manufacturière, un secteur clé pour l’Ontario et pour les perspectives d’exportations du pays, a connu de nouvelles difficultés. Pendant les 12 derniers mois, le secteur de la fabrication a cédé 82 500 employés, le pire résultat de toutes les industries.
Pendant les 12 derniers mois, l’économie canadienne a créé 214 000 emplois, soit environ le niveau d’embauche requis pour garder le rythme avec la croissance de la population active, selon les économistes.