La première ministre a outre défendu son bilan économique, qui est critiqué depuis plusieurs mois par l’opposition. Mme Marois a dénoncé une « campagne de peur » et des « propos alarmistes » du Parti libéral du Québec, qui, « faute d’équipe économique », « dénigre les choix » du PQ.
« Mon gouvernement est le premier qui en 10 ans contrôle la hausse de ses dépenses. C’est ça être responsable », a-t-elle souligné.
LA CHARTE SUR TOUTES LES LÈVRES
Même si le Parti québécois souhaitait profiter de son conseil national pour faire valoir que la situation économique est favorable à l’accession à la souveraineté, c’est encore le projet de charte des valeurs qui est sur toutes les lèvres.
Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a fait valoir samedi matin que les préoccupations identitaires étaient à la base de l’accession à la souveraineté de tous les peuples et que le projet de charte s’inscrivait dans cette logique. Selon M. Marceau, l’option souverainiste « se maintient » depuis l’élection du gouvernement péquiste, il y a maintenant plus d’un an. Il a néanmoins tenu à spécifier que le fait d’être minoritaire à l’Assemblée nationale ne permettait pas au parti de faire « ce qu’il voudrait », mais que la « faisabilité » de la chose ne faisait plus de doute.
Son collègue Bernard Drainville, qui pilote le dossier de la charte, a par ailleurs assuré que le gouvernement n’avait « aucune intention » de remettre en question le statut de travailleur autonome des médecins. Car on ne peut aspirer à faire la neutralité religieuse dans le domaine de la santé « sans demander aux médecins de faire leur part », a plaidé le ministre responsable des Institutions démocratiques.
M. Drainville réagissait à une sortie du président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), Gaétan Barrette, qui a dénoncé dans le quotidien La Presse le fait que le ministre considérait les médecins comme des « employés de l’État » et que, par conséquent, ils devaient se plier aux dispositions de la charte.
Les ministres, députés et sympathisants du PQ doivent discuter d’économie samedi et dimanche dans le cadre du conseil national qui se tient au Palais des congrès de Montréal sous haute surveillance policière.
Les conclusions d’un rapport intitulé Le Québec en meilleure situation économique et financière pour faire la souveraineté seront présentées aux militants et députés du PQ. Selon l’économiste Marcel Leblanc, 18 ans après le referendum de 1995, « la viabilité économique et financière d’un Québec souverain n’a plus à être prouvée ».