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L’allaitement À tout prix?

Les études prouvent que le lait maternel prévient, chez l’enfant, les infections gastro-intestinales, les otites, rhinites, les risques vasculaires, l’obésité, le diabète de type 1, les maladies inflammatoires du tube digestif comme la maladie de Crohn et bien plus. Au Québec, il est recommandé par le ministère de la Santé et des Services sociaux, par les médecins, les sages-femmes et plus.

La plupart des femmes enceintes prennent ainsi pour acquis qu’à la naissance de leur enfant, elles allaiterontdurant plusieurs mois et sans tracas. Or, qu’en est-il des femmes qui ne peuvent pas ou qui ne veulent tout simplement pas allaiter? Sont-elles des criminelles? Non. Et pourtant, la pression mise sur ces femmes est souvent énorme. La culpabilité qui en suit devient néfaste pour l’enfant.

Un accouchement est une aventure intense, souvent difficile à traverser et reste unique en soi. Il est impossible de prévoir la tournure des évènements, les réactions, les difficultés…, et ce, même avec la meilleure volonté et la meilleure préparation qui soient. Le mot d’ordre : adaptabilité. L’allaitement peut notamment constituer une expérience inoubliable pour certaines, mais aussi désastreuse pour d’autres. Je connais des mères qui ont allaité leur premier enfant avec facilité, puis, ont eu la surprise de leur vie lorsque l’allaitement n’a pas fonctionné pour leur deuxième enfant. La mère doit prendre les décisions, comme elles se présentent, qui sont bonnes pour elle et pour son enfant, mais sans pression. 

CONTRÔLER LE CORPS..

En France du XVIe au XVIIesiècle, les médecins interdisaient à leurs patientes fortunées d’allaiter durant plusieurs mois, jusqu’à la fin de l’évacuation sanguine des lochies consécutives à l’accouchement. Aujourd’hui, les parlementaires vénézuéliens« souhaitent proposer un amendement qui rendrait obligatoire l’allaitement maternel. Ce projet de loi est évidemment très controversé dans un pays où seulement 27 % des femmes allaitent. »  L’être humain, depuis toujours, a tendance à tomber dans l’excès et à se contredire, à imposer ses jugements aussi. Or, dans la vie, rien n’est complètement noir ou blanc.

En matière d’allaitement, comme dans tout, il faut avoir les moyens de ses ambitions. La Société canadienne de pédiatrie recommande l’allaitement exclusif durant les six premiers mois de la vie d’un enfant. « Cette nouvelle norme, qui allonge de 60 jours la durée de quatre mois antérieurement prescrite, suggère également aux mères de poursuivre l’allaitement jusqu’à ce que leur bébé atteigne l’âge de deux ans et même au-delà », écrit-on sur le site de Passeport Santé. Au Canada, 87,3 % des mères canadiennes ont allaité ou essayé d’allaiter leur dernier enfant, selon Santé canada. Pourtant, après six mois, seulement 18, 7 % des femmes allaitent exclusivement.

AU QUÉBEC

Au Québec, 76,1 % des mères ont commencé à nourrir leur nouveau-né au sein et 10,4 % ont continué de façon exclusive jusqu’à l’âge de six mois. Les chiffres suggèrent que pour différentes raisons, plusieurs femmes ont le désir d’allaiter, mais arrêtent en cours de route, peut-être parce que le soutien est inadéquat au Québec en sortant de l’hôpital. En 2001, le Ministère la Santé et des services sociaux a implanté l’Initiative des amis des bébés, un programme international lancé en 1991 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Cette dernière « vise la création de milieux de soins où l’allaitement maternel constitue la norme. »

Au retour à la maison avec bébé, la mère peut faire appel à certains CLSC (pas tous) qui offrent des haltes allaitements hebdomadaires où des infirmières sont présentespour répondre aux questions. Les femmes plus curieuses se tourneront vers des associations telles que Nourri-sources ou la ligue de la Leche qui fournissent de l’information pertinentes concernant l’allaitement. Mais, globalement, les ressources et le soutien pour les femmes qui ont de la difficulté à allaiter demeurent trop minimes.

Source: Santé Canada

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