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Un k.-o. pour adonis superman stevenson

Malgré la douceur de la victoire, Stevenson (23-1-20, 20 K.-O.) a annoncé à l’issue du combat qu’il avait l’intention de quitter le Québec, las de voir son passé constamment étalé dans les journaux. L’arbitre a mis fin au combat à 1:56 du sixième round alors que Bellew (20-2-1, 12 K.-O.) chancelait et avait le regard hébété. Un uppercut de la gauche avait déjà expédié « The Bomber » au tapis au cinquième et une combinaison gauche-droite a terminé le travail dans le round suivant.

Stevenson, de Blainville, a remis la monnaie de sa pièce à l’athlète de six pieds et trois pouces qui l’avait affublé du sobriquet peu flatteur de « nabot » plus tôt dans la semaine. Avec sa victoire, Stevenson conserve sa ceinture de champion mondial des mi-lourds de la WBC et du Ring Magazine. « J’ai pris mon temps, il bougeait beaucoup, je coupais le ring », a commenté Stevenson après l’affrontement.

Âgé de 36 ans, Stevenson en était à la deuxième défense de son titre depuis qu’il a pulvérisé l’Américain Chad Dawson au premier round à Montréal au mois de juin dernier. Il avait remis ça en septembre avec un triomphe à la septième reprise contre le pugnace Tavoris Cloud, toujours dans la métropole. Stevenson avait prédit qu’il « coucherait » Bellew dans les quatre premiers rounds. Il a eu besoin d’un peu plus de temps.

« J’avais dit que j’allais le « knocker » et c’est ce que j’ai fait (…) Il a tout fait pour me déconcentrer, me démoraliser mais j’ai tellement vécu, personne ne va me décourager ou me salir dans les journaux. Je suis beaucoup trop fort, je suis un exemple au Québec, le premier noir qui a eu des problèmes, qui s’en est sorti et qui est maintenant champion du monde », a-t-il dit.

La dernière semaine a été plutôt éprouvante pour le Québécois alors que des médias ont braqué leurs projecteurs sur son passé criminel qui remonte à une décennie. Son adversaire n’a pas manqué d’exploiter le filon dans l’espoir de miner sa concentration en prévision du combat. En point de presse, Stevenson a confié qu’il songeait à quitter le Québec pour fuir le racisme et s’installer à New York ou à Las Vegas.

« On est encore en train de m’écraser. Je fais la première page avec des choses négatives après 17 ans mais quand je suis devenu champion du monde ou que je fais quelque chose de bien, on n’en parle pas dans les premières pages, ça n’a pas de sens, c’est du racisme », a-t-il lâché.

À ses côtés, son promoteur Yvon Michel a tenté de tempérer la situation, tout en admettant que Stevenson a été dérangé dans sa préparation par les histoires entourant son passé. « On va en jaser, on va tout simplement en jaser. Il est presque deux heures du matin, après un combat. Mais effectivement, toute la semaine on a dit que ça allait bien mais Sugar (Hill, son entraîneur) a été obligé de faire du rattrapage tout le temps », a-t-il dit.

Dans la finale préliminaire, le Russe Sergey « Krusher » Kovalev a gardé sans surprise la mainmise sur la couronne des mi-lourds WBO contre le Californien Ismayl « The Black Russian » Sillakh, classé au 15e rang de la WBO.

La soirée de travail de Kovalev (23-0-1, 21 K.-O.) a été expéditive. Une droite dévastatrice du puissant cogneur a valu un compte de huit à Sillakh (21-2-0, 17 K.-O.) et une autre a été le coup de grâce à 52 secondes du deuxième round.

« Je suis prêt à affronter n’importe quel champion », a dit Kovalev dont le nom circule pour affronter Stevenson dans un combat d’unification des titres.

Mais pour Michel et Stevenson, la légende Bernard Hopkins est la cible souhaitée.

« Il y aurait plus d’argent », a déclaré Stevenson.