fbpx
Devenir membre

Une journÉe dans la vie d’un phÉnomÈne… daniel rolland

Journaliste vedette au Journal & Portail de Montréal LaMetropole.com, Daniel Rolland nous a ouvert exceptionnellement ses portes. Chez lui c’est son refuge. C’est un grand cinq pièces où il vit seul. Personne ne pourrait de toute façon vivre plus de cinq minutes avec lui. Décoré de façon très classique, avec bureau de style Queen Anne, ange baroque suspendu au plafond, une statue régule du XIXe siècle devant sa fenêtre et un immense lit à baldaquin dans sa chambre.


Au-dessus de sa tête plane son ange protecteur.

Sans compter une garde-robe qui relève d’une véritable mercerie pour hommes, avec de quoi se vêtir quotidiennement et jamais de la même façon. « C’est un peu comme mes costumes de théâtre. Ils influencent beaucoup mon humeur. » Il dort environ de quatre à cinq heures, avec chemisier de nuit muni de boutons de manchettes, pantalon disponible près du lit, toujours prêt à bondir s’il se passe quelque chose.

Il TRAVAILLE LA MOITIÉ DE LA JOURNÉE CHEZ LUI

Parce que la fréquentation des autres l’ennuie souverainement, ce surdoué aime bien se retrouver seul toute la matinée dans son cabinet de travail. Il a devant lui une glace immense. Ainsi il n’est jamais seul. Toujours en compagnie de lui-même. Derrière lui trône une toile d’inspiration XVIIIe siècle illustrant la cathédrale de Bruges. Il passe d’innombrables heures à téléphoner et à écrire sur fond de radio classique de la Suisse romande qu’il écoute sur Internet.

« Toutes mes affaires journalistiques et autres débutent à la maison. Je suis constamment au téléphone. Je dirais même que je suis un obsédé. C’est pourquoi je ne veux en aucune façon avoir un cellulaire avec moi, je tiens trop à ma qualité de vie et ainsi je discipline ma dépendance. D’autant que le son de ces bidules est très moche. » Et quand il appelle ou parle à quelqu’un, de même que lorsqu’on le rencontre, on n’est pas près de l’oublier. Ne serait-ce que par des phrases assassines ou des réflexions qui vont dans la même direction que son blogue « Toute vérité est bonne à dire ». « Il n’y a pas deux Daniel Rolland, un pour la galerie et l’autre dans l’intimité. S’il doit employer une vulgarité pour bien se faire comprendre, il ne se gêne pas.

MISOGYNE OU ÉGALITAIRE?

À le lire ou à l’entendre, on a presque envie de lui coller l’étiquette de misogyne. Je dirais qu’en ce qui le concerne c’est une légende urbaine. D’abord parce qu’humainement, il met les deux sexes sur la même ligne de départ. La seule chose qui le rebute c’est ce trait des Québécoises de tout vouloir contrôler. « Elles ont remplacé l’Église. Je m’excuse, mais j’ai eu une mère, et par bonheur elle est morte. Je suis pour l’égalité sociale et juridique de tous les droits pour les femmes. Mais qu’elles cessent de materner les hommes. D’ailleurs elles se piègent elles-mêmes, car leurs hommes finissent par être aussi durs que du chiffon. L’homme rose ou métrosexuel, très peu pour moi ».

Et ce bisexuel d’enchaîner en souhaitant que les femmes prennent sexuellement leur pied et qu’elles envoient balancer les conventions. Si on lui demande ses préférences sexuelles, les mâles asiatiques pour leur androgynie et les femmes très classe, mais avec un tempérament de charretier. Avis aux intéressé(e)s.

UN LECTEUR INVÉTÉRÉ

Comme il dort très peu, Daniel Rolland a toujours une longueur d’avance sur les autres. « Je m’accorde un cocktail le soir, question surtout de picorer des canapés et de boire mon petit coup. Et d’ailleurs, si vous voulez m’écoeurer net, faites des invitations pour un 5 à 7 où il n’y a rien à se mettre sous la dent ou l’insignifiant coupon donnant droit à une bière ou à un ballon de vin, ça me met hors de moi. C’est un autre trait de notre civilisation trou du cul, l’absence de générosité. »

Arrivé à la maison, il écrit comme un dingue scotché à son clavier d’ordinateur. Et beaucoup de lecture. Il a appris à lire et à écrire dès l’âge de cinq ans et n’a cessé depuis d’engloutir des tonnes de lecture. « Mon premier livre sérieux, je devais avoir six ans, était Histoire de la diplomatie secrète par Jacques de Launay, dans la collection Marabout université. J’avais été insulté que le libraire pense que je me l’étais procuré pour mon père. » Tyrannique, il lisait La Presse à cinq ans et exigeait que sa famille l’écoute, sinon il piquait des crises. Chaque semaine il se tape tous les hebdos d’actualité de France.

À la télé il n’écoute la nuit que des émissions enregistrées à TV5 dont Secrets d’histoire, Les carnets de Julie, Vivement dimanche et On n’est pas couché. « J’adore les émissions de débats en France. Jamais les Québécois, qui sont des peureux congénitaux et très susceptibles, ne survivraient à ces attaques des chroniqueurs français sur ses plateaux. » Ailleurs, il adore Downton Abbey et Boardwalk Empire, écoutés dans leur version française, bien entendu. Puis il se tape quotidiennement les actualités françaises et les téléjournaux locaux aussi, métier oblige. « Je jette un coup d’œil sur l’émission de Denis Lévesque, qui a souvent tendance à faire de son émission la foire aux monstres comme, récemment avec cet homme qui a mangé son chien pour survivre. De grosses niaiseries. »

DORMIR C’EST RELATIF

La nuit il appuie sa tête sur un coussin en forme de tête d’ourson. « Je ne pourrais jamais dormir auprès de qui que ce soit. Je crois que j’entreprends des batailles même la nuit. Je me souviens d’avoir partagé une nuit avec une amie dans une belle suite d’hôtel. Le lendemain matin, je la vois étendue sur le sofa du salon mitoyen.  « Mais-que fais-tu là? » Et elle de me répondre que sans m’en rendre compte, je lui avais donné un coup de poing. Je préfère éviter tout autre désagrément de ce genre. »



Le voici sur son lit de mort. Une position que beaucoup souhaiterait lui voir le plus tôt possible.

Et comme il pense toujours et souvent en compagnie de son pote, le philosophe de Montréal, son voisin immédiat, il lui est impossible de trouver le sommeil sur un claquement de doigt. Il laisse donc une lampe allumée en permanence sur son bureau attenant et se met en mode sieste. « Qu’est-ce que c’est encore que ces niaiseries de dormir huit heures? C’est un autre concept qui a traumatisé bien des gens. » Du temps qu’il travaillait à Radio-Canada, où il a été vingt-huit ans au service des nouvelles, il a été habitué d’être réveillé en tout temps. C’est pourquoi, peu importe l’heure, il répond comme si c’était en plein jour. Et toujours l’esprit alerte.

L’HOMME DES RÉSEAUX

Daniel Rolland n’a que de rares amis et un seul grand amour éthéré. Par contre il dispose d’un carnet d’adresses volumineux qui lui permet d’obtenir rapidement des informations sur tous les milieux. Il sait qui joindre en temps voulu et est toujours bien reçu car on connaît sa qualité de garder pour lui des informations confidentielles et on admire aussi sa liberté de ton, qui est unique au Québec. Pour la seule raison que contrairement aux blogueurs en titre d’autres médias, lui puise toujours dans ses propres expériences. Autrement dit il se mouille tout le temps.

Quand on pense qu’il a été annonceur et chroniqueur à la radio, reporter en publicité, porteur de tombes, animateur de cabaret, organisateur de concerts classiques, chanteur, personnificateur vocal (il peut vous imiter successivement un Haïtien, un Asiatique, Mad Dog Vachon, un ecclésiastique, un vieillard et quoi encore). C’est de surcroît un conteur de blagues salaces. Ce qui le met en rogne et qu’il n’arrive jamais à admettre, c’est la bêtise et l’incompétence; dans ces moments-là il est très impatient, à la Claude Poirier, et colérique.

Gare à son cri primal quand il veut se faire entendre, c’est terrible. Bref, comme disent ses interlocuteurs, on ne s’ennuie jamais une seconde à l’écouter parler. Surtout lorsqu’il est à une table gastronomique où on annonce neuf services. C’est là qu’il se détend le plus des vicissitudes de la vie quotidienne. Il n’a pas fini de faire parler de lui dans LaMetropole et de débusquer l’hypocrisie, où qu’elle se trouve.