« Va donc te pendre, crisse de grosse conne! »
« Tu es tellement grosse, quand je passe à côté de toi, j’ai peur d’attraper l’obésité! »
« Je te regarde et j’ai le goût de vomir! »
« T’es dégueulasse, t’es juste bonne à servir de « vide-couilles! » »
« Autant devenir aveugle que de te regarder! »
Voilà les mots que Sabrina Billard entend dès l’âge de 7 ans à l’école.
Voici ce qu’elle écrit de cette période dans son blog du 20 novembre 2013 sur le Portail de Montréal LaMetropole.com :
«Va donc te pendre, crisse de grosse conne!» La première fois que j’ai reçu des souhaits de suicide, les mots ont résonné dans ma tête. Je me suis sentie comme un déchet qu’on se serait fait un plaisir de jeter dans un trou. J’ai eu envie de vomir, tellement je me suis détestée à cet instant. Tellement laide, grosse et conne que les gens voulaient ma mort. Je devais être vachement encombrante et dérangeante… Plus je recevais des souhaits de mort, plus la Grande Faucheuse me tendait la main. Je rêvais d’elle. Dans chacun de mes rêves, elle se montrait très sympathique avec moi. Elle me faisait miroiter la paix. Et je me voyais lui faire entièrement confiance…
Heureusement Sabrina trouve un exutoire. Elle assiste à une conférence sur la prévention de l’intimidation du jeune auteur et conférencier de 23 ans, Samuel Bricault. Lors de cette conférence, il explique que dans son cas, l’écriture lui avait sauvé la vie face à l’intimidation dont il était victime au primaire et qu’il se consacrait maintenant à la prévention de l’intimidation.
Inspirée et considérant l’écriture comme son échappatoire, Sabrina pose son crayon sur sa feuille et laisse aller ses pensées. Au fil du temps, ses notes et ses brouillons forment le merveilleux livre…
LE JOURNAL D’UNE INTIMIDÉE
Ce livre s’adresse à tous. L’intimidé s’y reconnaîtra, puisqu’il s’agit d’un récit d’espoir. Lla victime verra qu’avec beaucoup de résilience, il est possible de transformer du négatif en positif. En revanche, elle espère conscientiser les intimidateurs: qu’ils saisissent l’impact qu’ils ont dans la vie des autres. Néanmoins, elle vise particulièrement les témoins. Ils sont beaucoup plus nombreux que les victimes et les bourreaux, et ce sont eux qui ont le réel pouvoir. En riant des insultes répétées de l’intimidateur, ils approuvent leur attitude. Elle souhaite leur faire comprendre qu’ils ont la possibilité de dire NON! La solution, c’est la conscientisation des témoins.
Ce livre, c’est l’âme d’une jeune fille de 15 ans, mise à nue. Avec son cœur et son courage, elle a écrit ses douloureux souvenirs, afin que son histoire conscientise la population. Si l’intimidation est un virus qui s’attaque à l’estime de soi, la conscientisation et la prévention font partie de la solution.