« Exprimons la profonde gratitude pour une vie vécue au service des gens de ce pays et de la cause de l’humanité », a-t-il enchaîné. « C’est un moment de profond chagrin (…) Nous t’aimerons toujours Madiba ».
« Comportons nous avec la dignité et le respect que Madiba personnifiait », a ajouté M. Zuma, qui a utilisé le nom de clan du héros de la lutte contre l’apartheid, un nom utilisé familièrement par tous les Sud-Africains pour désigner leur idole.
« Une grande lumière s’est éteinte », a réagi le Premier ministre britannique David Cameron.
Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, a rendu un hommage appuyé à Mandela, saluant un homme « courageux, profondément bon ».
« Grâce à sa farouche dignité et à sa volonté inébranlable de sacrifier sa propre liberté pour la liberté des autres, il a transformé l’Afrique du Sud et nous a tous émus », a déclaré M. Obama depuis la Maison Blanche.
Nelson Mandela, qui a fêté ses 95 ans le 18 juillet, avait été hospitalisé quatre fois depuis décembre, à chaque fois pour des récidives d’infections pulmonaires.
Ces problèmes récurrents étaient probablement liées aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l’apartheid.
Absent de la scène politique depuis plusieurs années déjà, « Madiba » faisait l’objet d’un véritable culte qui dépassait largement les frontières de son pays.
Tour à tour militant anti-apartheid obstiné, prisonnier politique le plus célèbre du monde et premier président noir de l’Afrique du Sud, il avait été qualifié par l’archevêque Desmond Tutu, autre prix Nobel de la paix pour son engagement contre le régime sud-africain, d’ »icône mondiale de la réconciliation ».
1948, LE DÉBUT DE L’APARTHEID
Nelson Mandela joint les rangs du Congrès national africain (ANC) en 1942. Six ans plus tard, le National Party implante sa politique d’apartheid dans le pays. L’ANC riposte en prônant la désobéissance civile. En 1952, Nelson Mandela ouvre un bureau d’avocat pour défendre les Noirs sud-africains. Quatre ans plus tard, il est accusé de trahison avec une centaine d’autres personnes. Il sera acquitté en 1961.
LE 21 MARS 1960
Une manifestation contre les politiques gouvernementales à Sharpeville est réprimé par la police sud-africaine. Au moins 180 personnes sont blessées et 69 tuées. L’état d’urgence est déclaré, l’ANC interdit. En 1961, l’ANC réplique en créant une branche armée, Umkhonto we Sizwe, avec Mandela à sa tête. Photo : AFP
LE 5 AOÛT 1962
Nelson Mandela est arrêté et envoyé au bagne de Robben Island. Il sera condamné à la prison à vie deux ans après pour sabotage et trahison. La première porte à droite est celle de sa cellule. Photo : AP / Schalk van Zuydam
LE 11 FÉVRIER 1990
Nelson Mandela le jour de sa libération avec sa femme Winnie. Il aura passé 27 ans en prison, dont 18 au bagne de Robben Island. Son compagnon de lutte Oliver Tambo et l’ANC militaient pour sa libération depuis le début des années 80. Photo : AFP / Alexander Joe
LE 17 JUIN 1990
Nelson Mandela arrive à Ottawa pour la première visite officielle au Canada. Au lendemain de sa libération, il avait appelé le premier ministre de l’époque, Brian Mulroney, pour louer les efforts du Canada pour ses efforts dans la lutte contre l’apartheid et organiser sa venue. Photo : AFP / Robert Giroux
LE 10 DÉCEMBRE 1993
Nelson Mandela reçoit le prix Nobel de la paix lors d’une cérémonie tenue à Oslo, en compagnie de Frederik de Klerk, qui a servi en tant que deuxième vice-président de Mandela jusqu’en 1996 et qui fut auparavant le dernier président du le régime de l’apartheid. Ils ont reçu les honneurs pour leurs efforts à obtenir une transition pacifique menant à la fin de ce régime.
LE 10 MAI 1994
Nelson Mandela est élu président de l’Afrique du Sud lors des premières élections libres et multiraciales de l’histoire du pays. Il prête serment le lendemain lors de son investiture à Pretoria. Photo : AFP / Walter Dhladhla
LE 24 JUIN 1995
Nelson Mandela, alors président de l’Afrique du Sud, félicite François Pienaar, capitaine de l’équipe de rugby nationale après la victoire de l’équipe en finale de la Coupe du monde de rugby. Un symbole d’unité dans un pays encore en train de panser ses plaies, qui inspira le film Invictus. Photo : AFP / Jean-Pierre Muller
1998 ET 2001
Nelson Mandela et son épouse Graça Machel prennent un bain de foule dans la cadre d’une visite de trois jours à Ottawa, en 1998, au cours de laquelle il est devenu un Compagnon de l’Ordre du Canada, la plus haute distinction de l’Ordre. Lors de son troisième et dernier passage au pays en 2001, il deviendra le deuxième étranger à se voir accorder la citoyenneté canadienne honoraire. Photo : AFP / Dave Chan
2001 À 2011
En 2001, Nelson Mandela survit à un cancer de la prostate, avant d’être hospitalisé pour la première fois en 2011 pour traiter une infection pulmonaire récurrente. De son lit d’hôpital, l’icône de la lutte antiapartheid a continué au cours des années à exercer son leadership moral. Sur cette image, l’ancien président sud-africain plaisante avec les jeunes à Johannesburg, à l’occasion de son 89e anniversaire, le 24 Juillet 2007. Photo : AFP / Alexander Joe
Source: Radio-Canada / AFP