Pas de compromis à la facilité, un texte direct qui confronte et vise à faire réfléchir en déstabilisant. Le pari est gagné en livrant à la fois la beauté du geste et la qualité de la langue.
Elle : Ève Pressault et Lui : Éric Robidoux, deux diplômés de l’École nationale de théâtre, livrent une remarquable performance. Expression du corps, forte présence scénique: même le cru et le provocant peuvent être livrés avec talent et beauté.
La recherche de l’Oxygène, obsessionnelle et délirante, pour trouver malgré tout du sens ou son contraire. « Aucune culture n’a de sens. » Retour à l’essentiel et à des questions surréalistes: « Si je n’étais pas au monde, je serais où? … Oxygène: le sens réside dans la possibilité de respirer. »
Un court résumé de la trame tirée du programme afin d’inciter à aller voir ce spectacle: « Un garçon et une fille s’engagent dans une joute verbale… Ils interpellent l’histoire du monde et son actualité. Les contradictions pullulent, le paradoxe est roi… Dix compositions vindicatives et drôles pour porter une critique sociale chantée et engagée. »
Viripaev, un créateur russe prolifique, 8 pièces de théâtre et 4 films depuis 2000, nous confronte à ce que nous tentons d’oublier afin de pouvoir continuer à vivre paisiblement: l’hyperconsommation, le fondamentalisme, la disparition de la conscience et l’art devenu marchandise. Oxygène une quête d’authenticité où, à partir de grandes questions à la Dostoïevski, les dix commandements servent de prétexte à une remarquable performance théâtrale ou se côtoie le sensé et l’absurde.
Prospéro, théâtre portant bien son nom, car inspiré du personnage central de La Tempête de Shakespeare, ce pacificateur et magicien qui maîtrisait les éléments naturels et les esprits grâce au pouvoir que lui conféraient les livres.
Oxygène de Ivan Viripaev, production de La Veillée, au Théâtre Prospéro, 1371 rue Ontario Est, jusqu’au 14 décembre 2013.
Billetterie : 514-526-6582, 33$ billet régulier, 26$ pour les aînés et 24$ pour les moins de 30 ans.