« La concurrence a été forte », a observé l’homme de 27 ans, qui travaille dans une firme d’architectes.
Après des années d’ébullition, le marché immobilier canadien pourrait devoir se contenter de mijoter en 2014, même si la demande devrait rester relativement solide dans la plupart des provinces.
Selon l’économiste en chef de la Banque Scotia, Warren Jestin, les prix des maisons devraient rester stables ou grimper légèrement, mais les prévisions de chute prononcée des prix ne s’avéreront probablement pas dans la nouvelle année.
« Je ne me ferais pas croire que les tendances (à la hausse) que nous avons observées ces cinq dernières années vont se poursuivre. Je ne crois pas que cela va se produire, pas du tout », a affirmé M. Jestin.
« La croissance du crédit a ralenti, les niveaux de propriété de maisons sont à des records et la croissance de l’emploi est modérée. Tout indique que ce marché va se stabiliser. Peut-être va-t-il passer par une petite période d’ajustement, et ce processus va durer deux ou trois ans, minimum. »
Avant de trouver leur nouvelle maison, M. Lock et son épouse avaient déposé une offre sur une autre demeure pour perdre la mise aux mains d’un autre acheteur qui avait surpassé de 56 000 $ le prix demandé. Les autres maisons respectant leur budget devaient subir d’importantes rénovations ou étaient annoncées à un prix artificiellement bas dans le but de lancer une guerre d’enchères.
MALGRÉ LES OBSTACLES, M LOCK ÉTAIT DÉTERMINÉ À ACHETER UNE MAISON
« En 2010, je croyais que ça allait redescendre parce que les prix étaient si élevés. Mais ça n’a fait que grimper depuis ce temps », a-t-il noté. « J’ai appris ma leçon. On ne peut pas se synchroniser au marché; il faut acheter lorsqu’on le peut et conserver longtemps. »
L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) prévoit que 458 200 maisons auront été revendues par l’entremise de ses membres cette année une hausse de 0,8 point de pourcentage par rapport à 2012. Elle s’attend en outre à ce que la croissance se poursuive en 2014, alors que ses prévisions misent sur la revente de 475 000 maisons. Le prix moyen national pour une habitation devrait aussi progresser jusqu’à 391 000 $ l’an prochain, par rapport à 382 000 $ en 2013.
Selon l’économiste en chef de l’ACI, Gregory Klump, les prix des maisons canadiennes continueront à resté près de leurs niveaux actuels dans la plupart des marchés en raison des signes soutenus de vigueur économique, des hausses de salaires et de la demande pour les maisons unifamiliales.
La responsable nationale du secteur immobilier chez Pricewaterhouse Coopers LLP, Lori-Ann Beausoleil, juge que le marché continue à faire preuve de vigueur en comparaison avec les marchés étrangers.
« Nous ne nous attendons pas à des sommets records en 2014, mais nous n’allons pas voir de creux records non plus », a avancé Mme Beausoleil, qui est aussi partenaire de la firme de consultants. « Nous sommes dans un marché très équilibré en ce moment. »
Mais les différences régionales font en sorte qu’il n’est pas possible de faire un portrait précis de la situation avec un seul pinceau, a-t-elle noté.
La migration interprovinciale a aidé à soutenir la forte demande dans la province de l’Alberta, où les taux d’emplois sont élevés, tandis que la Colombie-Britannique a connu une année de stabilisation après des années de prix exorbitants, particulièrement dans la région de Vancouver. Cela offre un fort contraste avec Victoria, où les prix des maisons reculent depuis quelques années. Par ailleurs, il est difficile de comparer le marché pour les maisons unifamiliales à celui des condominiums, a noté Mme Beausoleil.
À l’approche de 2014, certains se demandent s’il y aura assez d’acheteurs pour les grands marchés de condominiums comme Toronto, Vancouver et Montréal, alors que se poursuit la construction de nouveaux logements.
Même dans l’éventualité où l’offre serait excédentaire, Mme Beausoleil croit qu’il y aura toujours des gens déterminés à acheter.
« Le ’pipeline’ ne sera pas aussi robuste qu’il ne l’a été historiquement, mais je crois que les condos, qu’on soit un aîné qui prend sa retraite ou quelqu’un de la jeune génération qui veut vivre, travailler et se divertir dans la région où il vit, vont continuer à soutenir le marché qui a offert une telle croissance à notre marché immobilier », a-t-elle estimé.
« Nous n’observons pas beaucoup de pression parce que nous avons déjà toute une variété d’acheteurs: des investisseurs étrangers, des Canadiens qui se déplacent vers les centres urbains, des professionnels et des individus qui les achètent pour l’avenir, comme un investissement. »