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Russie : une victoire pour greenpeace

Les deux Canadiens du groupe, le Montréalais Alexandre Paul et l’Ontarien Paul Ruzycki, ont vu leur dossier criminel fermé en vertu de l’amnistie adoptée plus tôt ce mois-ci par le Parlement russe. Le texte original de l’amnistie, présenté le 12 décembre par le président russe Vladimir Poutine, a été modifié afin d’inclure non seulement les individus condamnés pour des crimes de « hooliganisme », mais aussi ceux qui n’en avaient été qu’accusés.

Diego Creimer, conseiller en communications de Greenpeace, n’a pas voulu spéculer sur les motifs profonds de ce changement, soulignant toutefois que le contexte actuel était des plus importants pour la Russie.

« C’est évident que ça tombe dans un moment très opportun avec les Jeux olympiques », a-t-il mentionné en entrevue avec La Presse Canadienne, ajoutant que si tout se déroulait rondement, les deux Canadiens devraient rentrer au pays dès vendredi.

L’amnistie est vue par plusieurs observateurs comme une tentative du Kremlin de faire taire les critiques sur le respect des droits de la personne en Russie à l’approche des Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, en février. Il reste que pour la mère d’Alexandre Paul, Nicole, il aurait été impossible de lui offrir un plus beau cadeau pour Noël.

« C’est sûr que moi, j’aimerais bien qu’il choisisse un petit métier tranquille, mais bon, il fait ce qu’il aime et d’après ce qu’il nous dit, même cette expérience-là ne le fera pas changer de carrière », a-t-elle indiqué.

Mme Paul a mentionné avoir parlé à son fils mercredi matin, affirmant qu’il se portait très bien et qu’il s’apprêtait à célébrer Noël avec ses collègues.

« Je pense qu’il a hâte de passer à autre chose, il me disait qu’il en aurait long à raconter et que ça ne se passe pas toujours comme on veut dans ces situations-là. »

Alexandre Paul et Paul Ruzycki ont été détenus pendant deux mois avec les autres militants de Greenpeace, avant d’être libérés en novembre dans l’attente de leur procès. Mme Paul a souligné avoir été déçue que le gouvernement canadien n’agisse pas davantage pour faire avancer le dossier, rappelant qu’Ottawa avait fait pression pour accélérer le retour des Canadiens Tarek Loubani et John Greyson, emprisonnés en Égypte l’automne dernier.

« C’est blessant. En tant que citoyens canadiens, on s’attend à ce que notre gouvernement soit derrière nous pour des situations comme ça. Ils n’ont rien fait de criminel et de voir l’inaction du gouvernement, c’est très décevant », a-t-elle déploré.

Les militants avaient d’abord été accusés de piraterie, une accusation qui a été plus tard remplacée par un chef moins grave de « hooliganisme ». Greenpeace a précisé mercredi que ses militants avaient présenté des demandes pour obtenir un visa de sortie, ce qui leur permettra de quitter la Russie. L’organisation pense que les visas seront délivrés d’ici quelques jours.