Le trio a été reconnu coupable de « hooliganisme motivé par la haine de la religion ». Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina ont été libérées cette semaine après avoir ont reçu l’amnistie présidentielle. La troisième membre du groupe, Ekaterina Samoutsevich, a été libérée en vertu d’une peine suspendue l’an dernier.
Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina ont atterri à Moscou vendredi matin et se sont présentées à une conférence de presse d’une durée d’environ deux heures qui s’est tenue à Moscou vendredi après-midi. Visiblement nerveuses, elles ont insisté sur le fait que leur libération ne changeait en rien ce qu’elles pensaient du président russe et du système gouvernemental qu’il a mis sur pied.
« Nous voulons toujours faire ce que nous avons dit lors de notre dernière performance: le chasser », a lancé Mme Tolokonnikova en faisant référence aux paroles de la « prière » prononcée à l’intérieur du lieu de culte. Elle a ajouté que « la chose la plus effrayante dans la Russie de Vladimir Poutine était l’impossibilité de parler et d’être entendu » avant de suggérer que l’ancien magnat russe du pétrole Mikhaïl Khodorkovski qui a lui aussi obtenu la grâce présidentielle ce mois-ci après avoir passé une dizaine d’années en prison ferait un meilleur président.
Les deux anciennes détenues ont esquivé la plupart des questions portant sur leur projet de mettre sur pied une organisation visant à venir en aide aux prisonniers russes, mais Nadejda Tolokonnikova a signalé que le leader de l’opposition en Russie, Alexeï Navalny, aiderait à amasser des fonds pour ladite organisation.
Les militantes ont écarté l’idée de présenter des spectacles en Russie ou à l’étranger, plaidant que la militantisme était beaucoup plus important à leurs yeux. « Nous n’offrirons pas des spectacles, a lancé Mme Alekhina. Nous ne sommes tout simplement pas intéressées. »
À leur sortie de prison, les deux femmes ont dit que leur pardon et leur libération était un coup de publicité du Kremlin en prévision des Olympiques. Mme Tolokonnikova a réitéré vendredi son appel au boycottage des Jeux olympiques de Sotchi, en février, soulignant que le fait de se présenter à l’événement serait un geste « politique en soutien à ce que Poutine fait ».