J’ai eu le plaisir de rencontrer à Montréal, madame Frédérique Dutheillet de Lamothe, directrice de l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc.
VOICI L’ENTREVUE QU’ELLE M’A ACCORDÉE:
RH – Qu’est-ce que c’est que l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc.
FDL – L’Alliance des crus bourgeois du Médoc c’est un syndicat de producteurs de vin de Bordeaux regroupant les crus bourgeois du Médoc. Le but de L’Alliance c’est la promotion collective des membres et la surveillance des règles du syndicat. Les crus bourgeois se caractérisent par leur diversité, par une qualité vérifiée chaque année par un bureau indépendant qui est le Bureau Véritas, par des marques qu’on peut retrouver grâce au sticker apposé sur les bouteilles, et par leur accessibilité en prix.
Il y a huit appellations différentes. Les AOC médocaines sont Médoc, Haut-Médoc, Listrac-Médoc, Moulis, Margaux, Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe.
RH – Qui est le président actuel de l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc?
FDL – Notre président est Frédéric de Luze, qui a remplacé Thierry Gardinier qui était là depuis 2004
RH – Est-ce que c’est difficile d’obtenir une reconnaissance «Cru bourgeois» ?
FDL – La reconnaissance est ouverte à tout Cru habilité à produire dans une des huit appellations. Les exploitations candidates font l’objet d’une visite d’éligibilité pour une vérification de moyens. Lorsque son éligibilité est établie, le candidat doit soumettre son cru à la dégustation officielle Crus Bourgeois. Chaque année l’Alliance fixe le niveau de qualité minimale requis.
RH – À partir du millésime 2006 il y a des nouvelles règles d’étiquetage obligatoires:
- la référence à une cuvée est interdite pour un cru bourgeois ;
- les ajouts de mentions dites libres et informatives (vieilles vignes, élevé en fût…) sont interdits sur l’étiquette frontale ;
- l’apposition de la mention Cru Bourgeois, est obligatoire sur la bouteille.
FDL – C’était surtout dans le but de ne pas confondre le consommateur. En 2010 nous avons introduit le sticker qui identifie très clairement les Crus Bourgeois.
RH – L’arrêté ministériel du 17 juin 2003 homologuait le premier classement officiel des crus bourgeois du Médoc et établissait des catégories, je crois que cette classification avait été contestée.
FDL – Absolument. En 2012 il y a eu la publication de la 3e sélection officielle des Crus Bourgeois du Médoc pour le millésime 2010 où 260 Crus Bourgeois sont reconnus sans hiérarchie officielle. La hiérarchie à l’intérieur des Crus Bourgeois se fait dans la pratique par le prestige des marques elles-mêmes. Les Crus Bourgeois font partie du patrimoine viticole bordelais. Il y a eu un premier classement en 1855, et de nombreuses propriétés sont encore là, aujourd’hui pour témoigner de la force de la mention Cru Bourgeois.
RH – Quelle est la part du marché des Crus Bourgeois du Médoc?
FDL – Les Crus Bourgeois sélectionnent le meilleur de la production du Château. Pour le millésime 2010 ils ont produit 32 millions de bouteilles ce qui équivaut à 38% de la production du Médoc. En surface cumulée, cela représente 4 400 hectares environ, soit 27% de la surface vinicole médocaine.
RH – Comment voyez-vous l’avenir pour Crus Bourgeois du Médoc?
FDL – Les Crus Bourgeois ont le vent dans les voiles, et nous voyons notre avenir avec grand optimisme. Nous sommes compétitifs par notre qualité certifiée et nos prix et nous sommes certains de pouvoir nous démarquer sur les plus grands marchés de la planète.
RH – Merci de cette entrevue, Frédérique Dutheillet de Lamothe.
Sont représentés au Québec par Johanne Raynaud, Sopexa Canada
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