Il faudra probablement patienter jusqu’au milieu de l’année avant que l’indice des prix à la consommation ne rejoigne la cible idéale de deux pour cent de façon soutenue, a-t-il ajouté dans une note de recherche. La progression de 1,2 pour cent en décembre de la valeur du panier de biens régulièrement achetés par les Canadiens qui permet de calculer l’indice des prix à la consommation faisait suite à une croissance de 0,9 pour cent en novembre.
La Banque du Canada a soulevé mercredi certaines inquiétudes au sujet de la faible inflation, après avoir abaissé ses prévisions et indiqué qu’elle gardait un oeil sur les prix. La banque centrale, qui juge qu’une faiblesse soutenue de l’inflation témoigne d’une faiblesse de l’économie, prévoit que l’inflation atteindra le cap des deux pour cent dans environ deux ans.
L’inflation de base telle que calculée par la Banque du Canada, qui exclut les prix de certains éléments plus volatils comme ceux de l’essence ou des aliments frais, s’est établie à 1,3 pour cent en décembre, comparativement à 1,1 pour cent en novembre.
Le rapport de vendredi était plus attendu que d’habitude, compte tenu que la banque centrale avait « élevé le statut de l’inflation dans sa liste d’inquiétudes », a noté l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter.
« Cependant, les résultats constituent une impasse pour le marché puisqu’ils ont précisément respecté les suppositions de la banque », a-t-il écrit dans une note.
« Pour l’instant, cependant, l’inflation est passée au-dessus du plus faible échelon de la zone de confort de la banque, ce qui lui donne une marge de manoeuvre et atténue une des sources de pression sur le huard. »
Le dollar canadien a pris vendredi 0,21 cent US à 90-,31 cents US.
L’économiste en chef de la Banque CIBC, Peter Buchanan, a estimé que la Banque du Canada voudrait étudier davantage de données avant de réduire ses inquiétudes. Mais les chiffres avancés vendredi par Statistique Canada sont néanmoins conformes aux attentes.
M. Buchanan s’attend à voir l’inflation de base croître graduellement et l’économie canadienne connaître une reprise.
« Cela n’est peut-être pas aussi bon qu’aux États-Unis, mais ce n’est vraiment pas si terrible », a-t-il poursuivi. « Nous allons probablement avoir une croissance d’environ 2,7 pour cent (au quatrième trimestre). »
La progression de l’inflation d’ensemble en décembre était essentiellement attribuable à une hausse des prix de l’essence à la pompe _ ils ont augmenté de 4,7 pour cent par rapport à décembre 2012.
Les coûts du logement et des aliments ont aussi avancé le mois dernier, tandis que ceux des soins de santé et soins personnels ont reculé, a précisé Statistique Canada. En tout, six des huit composantes principales étudiées par l’agence gouvernementale ont affiché des hausses en décembre.
Les prix à la consommation ont avancé dans neuf provinces _ la Colombie-Britannique a été la seule exception, avec un indice stable par rapport à l’an dernier.
L’Île-du-Prince-Édouard a vu l’inflation la plus marquée, à trois pour cent, tandis que le Québec a affiché la plus faible, à 0,8 pour cent.
Sur une base mensuelle, l’indice des prix à la consommation a reculé de 0,2 pour cent en décembre par rapport à novembre, avant les ajustements saisonniers, mais il a avancé de 0,2 pour cent après ces ajustements.
Pour 2013, l’augmentation annuelle moyenne des prix à la consommation s’est établie à 0,9 pour cent, comparativement à 1,5 pour cent en 2012 et 2,9 pour cent en 2011, a indiqué vendredi Statistique Canada.