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Franciser ou privilÉgier la culture pop?

L’utilisation
d’anglicismes et de calques de l’anglais est beaucoup plus fréquente dans des
pays où il existe une plus grande proximité avec la langue anglaise. Malgré le
combat mené par l’Office québécois de la langue française et la création de
néologismes encourageant l’usage de termes français plutôt qu’anglais, certains
secteurs persistent à user d’anglicismes possiblement en raison de l’habitude,
mais aussi en raison de la symbolique qui se cache derrière ces termes.

Prenons par
exemple le terme anglais à la mode dont on fait largement usage dans les
médias sociaux : selfie (élu mot de l’année
2013 par les Dictionnaires d’Oxford). Ce mot emprunté à l’anglais, qui pourrait très bien se traduire par autoportrait, continue
pourtant à être largement utilisé dans sa forme anglaise. D’autres mots comme feedback, wireless, web, hacker, firewall, cloud
computing
, mag, tire, e-commerce, hashtag,
freeware,
sont autant d’anglicismes que nous utilisons au quotidien.

Dans certains
milieux, l’utilisation de certains termes anglais spécifiques est ancrée si
fortement qu’il est difficile de proposer leur équivalent français. Que faire
dans un tel contexte? Persister à vouloir franciser à tout prix en contrant
l’utilisation de mots anglais ou étrangers ou privilégier l’usage de termes qui
ont la faveur populaire? Sur quoi le communicant doit-il baser sa décision :
la culture populaire ou le bon usage de la langue?

Les puristes
vous diront qu’il faut d’abord favoriser la langue d’usage. D’autres s’opposeront
et encourageront plutôt l’utilisation de termes qui répond à l’imagerie
populaire ou à l’emploi courant même s’ils sont empruntés à l’anglais ou à une
langue étrangère. Un magazine, un journal ou un guide technique ont toutes les
raisons d’opter pour le bon usage de la langue, mais qu’en est-il de la
publicité, du marketing ou de la communication?

Pour
atteindre leurs objectifs, les spécialistes de ces disciplines doivent utiliser
un langage qui fait écho chez leurs cibles et le bon usage d’un mot ne sera pas
nécessairement ce qui les rejoindra justement. Pour faire passer leur message, pour
vendre, amener une cible à adopter une idée ou modifier un comportement, il
faut adopter un langage qu’il comprend.

Le bon usage
ne reflète pas toujours la réalité et la culture populaire des groupes cibles. En
conclusion, la prudence est de mise dans le recours trop fréquent aux
anglicismes, mais une réflexion mérite d’être faite : est-il possible qu’il
faille parfois opter pour la culture populaire plutôt que pour le bon usage
sans pour autant tourner le dos à la langue française?