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La charte, un mur contre l’intÉgrisme

Il est venu à nos bureaux accompagné du député sortant de Sainte-Marie Saint-Jacques, Daniel Breton. D’entrée de jeu, je demande au ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne si ce n’est pas un peu décourageant d’être un parti qui tente en vain de convaincre un peuple aussi peureux à l’idée de se donner un pays. Lui ne voit pas les choses du même œil.

« Je crois qu’on s’est sorti de la stratégie du bonhomme sept heures. Je rappelle que c’est le parti libéral qui a évoqué le référendum dès le départ. Nous il n’en était pas question du tout. » Et de revenir sur son thème de prédilection qui devait nourrir la campagne électorale péquiste tout au long, l’adoption de la Charte de la laïcité. « S’il y a une peur à y avoir ce n’est pas celle d’un pays à venir, mais celle de la montée de l’intégrisme, un danger bien réel. La Charte de la laïcité c’est un mur qui se dresse contre l’intégrisme », dit Bernard Drainville. 

Il ajoute que ce ne sont pas que les Québécois francophones de souche qui sont en faveur de la Charte, mais aussi beaucoup de Maghrébins qui ont souffert de l’intégrisme dans leur pays et aussi un nombre significatif d’allophones. Drainville accuse les adversaires de se contenter d’une laïcité à temps partiel, qui ne serait applicable qu’à quelques corps de la fonction publique. 

GAINS RÉELS DE LA LUTTE À LA CORRUPTION

Ce dont le ministre est fier c’est aussi que le gouvernement de Mme Marois a mis fin à des pratiques de corruption. « Saviez-vous que le prix des contrats a déjà diminué de 15 à 20%? Rien que pour cette raison on a réussi à économiser 240 M$ en 2013. Et ce ne sont pas les anciens ministres de Charest qui sont toujours candidats libéraux qui vont appliquer les recommandations de la Commission Charbonneau. » Daniel Breton de son côté met de l’avant son sujet chéri, l’environnement. Je leur parle de la hausse scandaleuse des tarifs d’Hydro-Québec.

Le député de Sainte-Marie Saint-Jacques, qui englobe le Village et le Vieux-Montréal, remet en mémoire le scandale de la fermeture par les libéraux de la centrale de Bécancour, qui n’a fonctionné que durant quinze mois, et qui nous coûte chaque année, rien que pour la maintenir fermée, entre 150 et 200 millions et ce, durant vingt ans, que l’on paie à l’albertaine Trans-Canada. Lui qui est responsable et répondant, devant la première ministre, de l’électrification des transports, qu’il compare à une deuxième Baie-James, s’indigne que la CAQ veuille « scrapper » le projet.

Et du pétrole à l’Île d’Anticosti, il y en a ou pas? J’ai vu dernièrement un reportage à Radio-Canada, où un bon vieux résident de l’île qui a vu des pétrolières prospecter en vain met en doute la présence réelle de l’or noir. Il parlait d’une probabilité comme pour les extra-terrestres. Drainville et Breton confirment d’une même voix la réalité des gisements. Seulement ils veulent s’assurer que ce soit sécuritaire et à extraction économique. Le ministre constate une chose étonnante, c’est que bien des sbires libéraux sont passés comme par hasard dans le secteur privé des pétrolières et lorgnent Anticosti, signe qu’il y a pétrole sous roche.

L’ITINÉRANCE, UNE PRIORITÉ DU DÉPUTÉ BRETON

Le député Breton est aux prises avec une problématique particulière, la présence d’itinérants en nombre dans le Village. « Je suis très heureux de notre plan d’action contre l’itinérance. Il va se construire des logements sociaux pour ceux qui peuvent être réhabilitables et qui seront supervisés ».  Un dossier si important à ses yeux, que la campagne électorale n’a pas mis un terme au train de mesures pour passer à l’action. Puis nous touchons au final la question de la défense de la langue française. Nos invités s’insurgent de ce bilinguisme statutaire prôné par Philippe Couillard dans les entreprises.

« Robert Bourassa doit se retourner dans sa tombe, lance Bernard Drainville, lui qui a eu recours à la clause dérogatoire pour sauver la priorité du français dans l’affichage ». Et en passant, puisqu’il est question de la Charte sur la laïcité, si le fédéral conteste la validité de la Charte, le gouvernement péquiste a fait savoir qu’il utilisera la clause dérogatoire afin qu’elle soit imposée une fois pour toutes. Les deux hommes demandent aux électeurs de leur donner la chance d’avoir enfin un gouvernement majoritaire. Attendons de voir le 7 avril si leurs vœux seront exaucés.