L’art rebelle, incontrôlé, libre et riche de beauté et de talents. À vous d’en juger par les quelques images tirées de notre paysage urbain qui illustrent cette chronique. Et si on prenait le temps de regarder, d’admirer et d’apprécier ces artistes de la marginalité. Il ne s’agit aucunement de céder à la tentation de juger, de classer et de réduire cet art libre à des catégories et d’en réduire ainsi la liberté et l’intérêt. Il s’agit de prendre le temps de regarder et de se rendre compte que nous sommes confrontés à un art véritable qui jaillit de l’espace urbain. L’art véritable a souvent été un cri de colère contre les normes et les injustices sociales.
Les artistes trop souvent, on le sait, ne sont pas prophètes dans leurs pays mais appréciés à titre posthume! Van Gogh est mort pauvre et méconnu. Rêvons d’un monde ouvert où les artistes de talents pourraient enfin vivre de leur art. Après tout, notre société serait grandement enrichie par une véritable valorisation du statut social et économique de l’artiste. Les artistes subventionnent les arts, c’est connu et fort déplorable. Rien n’est plus utile que l’expression artistique non utilitaire!
Nous ne faisons pas ici l’apologie du vandalisme et du non-respect de la propriété privée, il s’agit plutôt d’apprécier et d’encourager un art de la rue qui se fait d’ailleurs en général sur les colonnes de viaducs, les édifices désaffectés et des murs autorisés.1 La Ville de Montréal pourrait, en collaboration avec la Société du Vieux-Port de Montréal et la Société de développement économique du Vieux-Montréal, lancer un projet pour valoriser par l’art les entrepôts du Vieux-Port et aussi les énormes silos à grain qui sont franchement de réelles plaies visuelles pour les Montréalais et les milliers de touristes. Une autre suggestion serait que la Ville de Montréal accompagne les permis de démolition et de construction à une obligation de photographier les graffitis et les murales afin d’en préserver les images. Que les artistes se mobilisent, mentionnons, à titre indicatif: Aper, Cons, Crane, Dock, Kwun, Miss Teri, Omen, Otak, Owk, Rizek, Ta Factory, En Masse et Zilon.
Le Café-Graffiti, fondé en 1997, à la demande de jeunes graffiteurs qui veulent se réunir et s’organiser, occupe un local sur la rue Sainte-Catherine dans le quartier Hochelaga- Maisonneuve. Les jeunes Montréalais, peu importe leurs origines socioculturelles, ont un espace pour « graffer » en toute légalité. Voir la vidéo du plus grand graffiti du monde au Brésil qui a été inauguré par le Président Lula. Voir aussi plus bas une vidéo sur les plus beaux graffs du monde. Finalement, le Festival des murales 2013 sur le boul. Saint-Laurent à Montréal.
Du mur de Berlin, au métro de New York et aux murales à Montréal de Zek, les graffiteurs expriment un art hip-hop urbain et rebelle qu’il importe d’apprécier.
* Voir le SINO au 2817, rue Ontario Est. (514) 303-5355.
CAFÉ-GRAFFITI
4237 rue Sainte-Catherine Est
Montréal
Tél. : 514 256-4467