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On torture les vaches À pont-rouge

L’organisation de protection des animaux Mercy For Animals Canada interpelle le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) sur la maltraitance qu’elle dit avoir constatée dans un élevage de 800 veaux de Pont-Rouge, près de Québec. L’organisme, qui a lancé lundi matin une campagne pancanadienne à Montréal, a dénoncé vivement des images qu’il juge choquantes et qui ont été filmées à la caméra cachée dans cette ferme.

Stéphane Perrais, membre du conseil d’administration de Mercy For Animals Canada, a raconté qu’un enquêteur de l’organisme s’y est fait embaucher pendant deux mois, de décembre à février dernier.

C’est à cet endroit qu’il a tourné des images qui montrent des travailleurs donnant des coups de pied et des coups de poing à des petits veaux.

On voit aussi les travailleurs battre et électrocuter les bêtes, qui sont enfermées dans des cages souillées d’urine et d’excréments.

Mercy For Animals Canada dit qu’uneplainte a été transmise à la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux.

Par ailleurs, Mercy For Animals Canada a lancé une pétition en ligne pour réclamer du CCCD l’interdiction de l’utilisation des petites cages à veaux, qui est généralisée dans l’industrie, dit Stéphane Perrais.

« Ce type d’élevage est endémique et systémique dans l’ensemble de l’industrie. Chaque fois que nous allons faire des enquêtes en caméra cachée, et c’est notre cinquième en l’espace de 18 mois, nous trouvons toujours des cas de violence et de cruauté envers les animaux. Ce qu’il faut comprendre, c’est que dans ce cas-ci, les veaux que vous voyez sont élevés dans de petites cages en bois et que ces cages en bois sont le standard de l’industrie de l’élevage de veau », dit M. Perrais.

UN CAS ISOLÉ, ASSURE LA FÉDÉRATION ?

De son côté, Jean-Philippe Deschênes-Gilbert, directeur général à la Fédération des producteurs de bovins du Québec, déplore la situation. Il tient néanmoins à se faire rassurant et parle d’un cas isolé dans le cas de Pont-Rouge.

« Pour la Fédération des producteurs de bovins, les images qu’on a vues, c’est des images qui sont inacceptables et ce n’est pas du tout ce qu’on constate que la vaste majorité des producteurs de lait, qui ont des pratiques tout à fait conformes aux normes de bien-être animal », assure-t-il.

Quant à lui, le maire de Pont-Rouge Ghislain Langlais dit avoir été surpris d’apprendre la nouvelle.

« Ça m’a surpris, parce qu’il me semble qu’en 2014, ça ne devrait pas exister des situations comme ça. Si j’avais été au courant de la situation, j’aurais tout simplement informé qui de droit. C’est dur », a-t-il réagi.

Pour sa part, l’entreprise Délimax, de Saint-Hyacinthe, qui fournit des services à cette ferme d’élevage, a tenu à se dissocier de ce cas de cruauté animale. « C’est sûr que tous ces gestes-là sont tout à fait inacceptables. Je tiens à souligner que c’est une ferme cliente de notre groupe. Ce n’est pas une ferme qui nous appartient, ce ne sont pas des veaux qui nous appartiennent. C’est un client à qui on vend des services », a souligné le directeur du développement de Délimax, André Blais.

DES VOISINS SURPRIS

Radio-Canada a tenté d’entrer en contact avec l’entreprise qui exploite la ferme et les propriétaires qui lui louent les installations, mais en vain.

Dans le voisinage, les gens se disent surpris qu’une telle affaire se passe à Pont-Rouge. C’est le cas de Raymond Doré : « J’ai toujours vu fonctionner cette ferme avec les anciens propriétaires et ça allait très bien. Aujourd’hui, je ne connais pas les propriétaires actuels. C’est loué et je ne sais pas comment fonctionne l’entreprise. »

Certains ont dit avoir constaté un roulement de personnel à cette ferme d’élevage située sur la route Grand-Capsa.

Source: Radio-Canada