La route des saveurs

Après la visite des lieux historiques et une promenade dans le Vieux-Québec, peu de touristes prennent le temps de découvrir les très nombreux restaurants de la Vieille Capitale qui proposent une cuisine du terroir, des plats créés de toutes pièces et des spécialités recherchées par les fins palais. Bien que Montréal soit reconnue pour sa fine cuisine, Québec n’a rien à lui envier! 

Si vous voulez essayer de nouvelles dégustations culinaires, faites appel à Tours Voir Québec. Les départs ont lieu depuis le Bureau touristique de Québec, rue Sainte-Anne, face au Château Frontenac. Il s’agit d’une visite guidée à pied, qui se déroule en après-midi, entre les heures des repas. Prévoyez au moins deux heures pour une tournée dans quelque huit établissements.

Le concept est réglé au quart de tour dans un rayon d’un kilomètre de marche. Cette façon de faire permet d’avoir un bon aperçu de la cuisine des restaurants dans un laps de temps raisonnable. 

De son côté, les Tours gourmands, propose le même concept, mais dans les quartiers de Saint-Roch et Saint-Sauveur. C’est une toute nouvelle entreprise qui prend son envol cet été. Un parcours à pied est assuré chaque semaine. Contrairement à Tours Voir Québec, les Tours gourmands met l’accent un peu plus prononcé sur l’histoire de ces deux quartiers entre la visite de deux établissements.

Au cours d’une tournée de presse de deux jours, j’ai goûté à une multitude de plats dans une quinzaine d’établissements. Chacun apporte sa petite touche personnelle et bien malin celui qui ose prétendre lequel se distingue le mieux d’un autre. C’est ce qui fait la beauté et la richesse d’une telle aventure culinaire.

Dans Saint-Roch, un premier arrêt est prévu à La Barberie pour savourer une bière blanche royale. Puis, une soupe aux pois et une salade de betteraves complètent la dégustation. Fondée en 1997, il s’agit d’une coopérative qui brasse des bières biologiques, de saison et de l’année. Tout juste avant de quitter, le propriétaire nous a servi deux autres bières : une blanche impériale à saveur plutôt épicée et une bière nelson sauvin, très élevée en houblon, ce qui lui donne un fort caractère.

Plus loin, la maison de thé Camellia Sinensis nous propose de découvrir le thé noir du Népal avec fromage semi-ferme, lait cru de vache de la Ferme Ducrêt de Portneuf. Résultat : une note aromatique, fruitée et boisée. Un deuxième accord est suggéré. Cette fois-ci, il s’agit du thé Rou Gui de Chine avec le même type de fromage. Conclusion : un goût velouté, plus épicé et boisé. L’établissement offre 250 sortes de thé, ce qui en fait un endroit unique à Québec.

Les amateurs de produits d’érable seront ravis d’apprendre qu’un arrêt fait partie du circuit de Tours Voir Québec aux Délices de l’Érable. C’est le fruit d’un concept de bistro-boutique créé en 1999. Il y a même un petit musée qui explique la petite histoire de l’érable, ses origines et ses nombreux produits dont plusieurs sont 100% biologiques.

Vous aimez le chocolat? Le parcours prévoit un arrêt chez le chocolatier Erico qui offre des chocolats alcoolisés, aux fruits, aux épices et fines herbes, à la menthe, à l’érable, etc. Depuis 1988, l’établissement a pignon sur rue. C’est un incontournable.

Kwe ou bienvenue comme les Wendat nous ont accueillis à l’Hôtel-Musée Premières Nations à Wendake, à quelques kilomètres au nord de Québec. Tout a été conçu et bâti pour respecter les diverses cultures ancestrales. L’établissement en soi a été construit en forme de hutte, tout en étant à la fois moderne et traditionnelle. Situé en bordure de la rivière Saint-Charles ou Akiawenrahk (en langue wendat ou huronne), l’hôtel reçoit principalement des autochtones de toutes les régions canadiennes, mais principalement du Québec.

La cuisine respecte les us et coutumes des Premières Nations. Tous les plats représentent le fruit d’une chasse, d’une pêche ou d’une cueillette de petits fruits et de légumes. Les touristes qui décident de séjourner une nuit ou deux découvriront la présence d’un musée à l’intérieur de l’établissement. Fort intéressant, le musée raconte les mémoires et les savoirs du peuple Wendat à travers son histoire depuis ses origines en terre d’Amérique.

Pour compléter le séjour, un spa nature est accessible pour vivre une expérience autochtone et multisensorielle. Pressé par le temps, nous n’avons pu en profiter. Toutefois en soirée, je vous propose de vous rendre à la maison longue, située à quelques pas de l’hôtel. Construite entièrement de bois et d’écorce, derrière une impressionnante palissade, la maison longue est un lieu d’hébergement et de contes de deux gardiennes : Andicha et Okia.

Ce soir-là, le mercure frôlait la barre du 0 C. Fort heureusement, un feu de bois nous réchauffait tant bien que mal pendant que notre conteuse nous relatait des légendes wendat.

AUBERGE SAINT-ANTOINE

Dans le Vieux-Québec, l’Auberge Saint-Antoine où nous avons séjourné, fait partie véritablement d’une page d’histoire de la Nouvelle-France. Des centaines d’artefacts ont été retrouvés au cours des travaux d’agrandissement de l’établissement en 2003. Certains artefacts remontent aux années 1600 et ont permis de rassembler des faits et de confirmer une partie de l’histoire de la Ville de Québec.

Située sur l’Ilôt Hunt, lequel servait de quai et de batterie de canons au 18e siècle, l’Auberge Saint-Antoine est un témoin privilégié de la traite de la fourrure et d’échanges commerciaux, alors que Québec faisait partie des plus importants ports de l’Amérique du Nord.

Aujourd’hui, l’établissement compte 63 chambres et fait partie de l’association Relais & Châteaux. À maintes reprises, l’auberge a reçu plusieurs mentions et distinctions dans les magazines spécialisés en tourisme et en gastronomie. Depuis 2005, l’Auberge Saint-Antoine et son restaurant Panache ont mérité le prix Quatre diamants hôtellerie et restauration.

Le restaurant Panache, ouvert depuis 2004, est un incontournable lors d’une virée gastronomique. Récipiendaire du Grand Prix du tourisme québécois en 2007 et de la distinction du meilleur restaurant au Canada, sa réputation, elle le doit en grande partie à son chef cuisinier Louis Pacquelin originaire de France qui a travaillé autrefois dans plusieurs restaurants étoilés Michelin.

Louis Pacquelin adore créer, concocter de nouveaux plats. En saison, l’approvisionnement vient principalement du jardin de l’Auberge Saint-Antoine situé sur l’île d’Orléans et de nombreux petits producteurs locaux. Pour ce qui de la carte des vins, le choix est immense : plus de 12 000 bouteilles, dont d’innombrables importations privées et des vins de garde.