« On a été leur bête noire toute l’année, on savait qu’on pouvait les battre, a raconté un David Desharnais plus loquace qu’à son habitude, après le match. C’était un bon défi de venir ici et les battre. Tout le monde a participé et tout le monde s’est présenté ce soir. »
C’est justement le trio de Desharnais, si discret dans les premiers matchs de la série, qui a inscrit le but gagnant à mi-chemin dans le match. Desharnais a profité d’une rare bévue de Patrice Bergeron pour obtenir un surnombre et il a aussitôt repéré son complice de toujours, Max Pacioretty, pour le but.
CAREY PRICE A RÉUSSI 29 ARRÊTS POUR SIGNER LE TRIOMPHE
En début de série, la bataille de la profondeur semblait avantager – et de loin – les Bruins, eux qui comptaient sur un attaquant de la trempe de Loui Eriksson dans le troisième trio, et un quatrième trio assemblé depuis plus de trois ans.
Mais les joueurs de soutien du Canadien ont répondu à l’appel, à commencer par Daniel Brière. Acquis notamment pour ses qualités en séries, il n’a pas fait mentir sa réputation avec une superbe passe pour permettre à Dale Weise d’ouvrir la marque dès la troisième minute.
Brière en a remis en fin de match en enfilant le but d’assurance, pour porter son total de points en séries à 115 en 118 matchs. Pas mal pour un joueur qu’on a vu pendant à peine huit minutes, mercredi, et qui venait de passer 12 minutes au banc avant de marquer.
« Oui, c’est un rôle différent, il faut s’adapter, a reconnu le vétéran de 36 ans. Au stade où j’en suis, si je devais remplir les bouteilles d’eau, je le ferais pour continuer à jouer. Au banc, je me disais que je devais rester prêt. Il y a eu un avantage numérique et j’ai eu la chance d’embarquer. »
Et cet avantage numérique, il a été obtenu grâce à… Michaël Bournival, un autre joueur de soutien, qui a forcé Johnny Boychuk à lui obstruer le passage.
« Ça prend de la profondeur. Tout au long des séries, on n’a pas eu peur d’utiliser notre profondeur, a rappelé l’entraîneur-chef, Michel Therrien. Le trio à Daniel a donné le ton à ce match-là. Et Daniel a marqué un but tellement important à la fin. Il a été très productif. »
DES CANONS AU RALENTI
Chez les Bruins, cette défaite sera notamment celle des visages de la concession, qui n’ont pas été aussi dominants que par le passé. C’est ce qui les a empêchés d’atteindre la finale d’association – voire même, la finale de la Coupe Stanley – pour une troisième fois en quatre ans.
À la ligne bleue, Zdeno Chara ne ressemblait plus à un candidat au trophée Norris. S’il a continué à distribuer ses mises en échec, il a tout de même connu quelques séquences horribles, a pris deux punitions et s’est fait déborder assez facilement par Rene Bourque en période médiane.
Voilà pourtant un joueur qui a fini le deuxième match avec un différentiel de +5. Si certains journalistes de Boston soupçonnaient une blessure, Desharnais avait son explication.
« Il joue plusieurs minutes. Il va dominer les premiers matchs et ensuite, va commencer à ralentir. Il a commencé à ralentir lors du cinquième match ici, avec Brendan Gallagher qui mettait beaucoup de pression, et les deux derniers matchs… », a estimé Desharnais, alors interrompu dans sa réponse.
Il y a aussi David Krejci. Meilleur marqueur des séries 2011 et 2013, le Tchèque a disparu de la circulation ce printemps, avec aucun but et 4 aides en 12 matchs. Ironiquement, il a sans doute connu sa meilleure sortie de la série mercredi, mais il était un peu trop tard…
« On n’avance pas parce qu’on n’a pas joué aussi bien qu’on le peut, a martelé l’entraîneur-chef des Bruins, Claude Julien. David Krejci n’est pas le seul. En tant qu’équipe, on n’a pas pu trouver notre rythme de la saison. Donc je ne montrerai pas un seul joueur du doigt, parce qu’il y avait plus qu’un joueur. On doit accepter le blâme en tant qu’équipe. »
Source: Radio-Canada