Gabriel Arcand offre une exceptionnelle performance et fait vivre un Feuerbach parfois étrange, souvent attachant. Un chien, inutile, comme Feuerbach, a aussi un rendez-vous pour une audition et ajoute une touche de surréalisme à ses récits enchevêtrés. Le jeu de Gabriel Arcand est bien soutenu par Alex Bisping, l’assistant, et Ginette Chevalier, la femme.
Tankred Dorst, l’auteur, a gagné de nombreux prix, dont le Prix Gerhard Hauptmann en 1964. Lors de la journée internationale du théâtre en 2013, Dorst affirmait : « (…) le théâtre est-il encore en phase avec son époque? (…) J’entends dire que la vie aujourd’hui se trouve hors de portée des instruments traditionnels du théâtre. Le théâtre est un art impur et c’est dans cette impureté que réside sa force vitale. (…) Le théâtre pourra toujours se remplir de vie aussi longtemps que les Hommes éprouveront le besoin de montrer ce qu’ils sont, ce qu’ils ne sont pas et ce qu’ils doivent être. » *
Feuerbach nous illustre justement un personnage particulier qui, à la fois, séduit par sa fraicheur, sa naïveté et une forme de tendresse se dégageant de l’être soumis aux impératifs de son imaginaire. Ce destin particulier devient aussi de portée universelle, car, à leurs dernières années, plusieurs retournent dans les labyrinthes de son inconscient et partagent, comme Feuerbach, une vulnérabilité inscrite dans la condition humaine.
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* Citation de Tankred Dorst.
La Veillée
Théâtre Prospero
1371, rue Ontario Est
Tél. : 514-526-6582