DES JAQUETTES DIFFÉRENTES POUR NOUS
Sans doute au même titre que les jeux vidéo de fiction dont les jeunes sont friands, ils adorent aussi se plonger dans ces histoires de dieux et de déesses, de rois et de princes, d’elfes et de guerriers, confrontés à des ennemis multiples. Ou à ces spectaculaires remontées dans le temps. Bragelonne, pour ne nommer que cette maison, publie souvent des auteurs anglo-saxons pour la première fois en langue française, mettant ces trésors littéraires à la portée de la francophonie mondiale.
C’est le grand manitou Stéphane Marsan qui dirige sa petite équipe très dynamique, dont la nouvelle ambassadrice canadienne en est le reflet. Homme joyeux et de bon commerce, il sait stimuler ses troupes. « J’ai travaillé ailleurs et je peux vous dire que je n’ai jamais trouvé d’atmosphère comparable à ce que je vis présentement. Mon patron est toujours partant pour de nouvelles aventures et il a cru au Québec dès le départ ». Son flair ne l’a pas trompé.
Au Québec, notre société distincte l’est jusque dans la conception des jaquettes des livres, qui diffèrent de celles diffusées en France. « Dans l’Hexagone on a des couvertures de livres avec des titres anglais, les titres d’origine, même si la traduction est en français bien sûr. Mais ici en raison du bilinguisme dans le pays, on ne peut pas se le permettre car ça créerait trop de confusion pour la mise en place chez les libraires. On conçoit donc des couvertures spécialement pour le Québec avec des titres en français. »
En tout cas si on en juge par son enthousiasme communicatif, Séléna Bernard va contribuer à augmenter le chiffre des ventes. Avec ses yeux qui sont des lacs dans lesquels on voudrait se noyer, toute résistance est vaine. La machine séduction de Bragelonne est en marche. Ce qui me ravit dans cette conquête du marché québécois, c’est alors que chez nous on ne pense qu’à couper et à restreindre les moyens au prétexte de la crise économique, voici qu’une maison d’édition française investit de façon significative et croit en notre potentiel. Belle leçon d’agressivité commerciale, qui rapportera assurément des dividendes.