Jean-Philippe Reny étudie l’oud et la musique turque depuis 2002 et a contribué notamment aux Productions Strada, le collectif d’escabeaux et Amoureuses balades.
L’Ensemble Eya, fondée en 2005, se spécialise dans l’interprétation des musiques du Moyen Âge et des liens musicaux et littéraires entre les différents répertoires de musiques anciennes et traditionnelles québécoises. Mentionnons le disque La belle se siet qui relate l’histoire tragique d’une file qui aime un prisonnier et qui veut le suivre dans la mort. Un univers à des années-lumière des amours contingents de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.* La mélodie du 13e siècle se retrouve dans les manuscrits de Bayeux, Francis Poulenc en fait une version, et la chanson La Pernette s’en inspire encore aujourd’hui.
« Père, s’on le pend se m’enfouyes dessous,
Ensi diront les gens : ce sont loyals amours. »**
Les chansons d’aube étaient chantées par les troubadours à leur bien-aimée qui regrettaient les heures de la nuit si douce bientôt brisées par l’aube naissante. Gaite de la Tor, par exemple, une aube anonyme chantée par un trouvère dans une version du groupe Anonymous et En avril au tens pascour, une reverdie d’un trouvère ou poète-compositeur anonyme qui annonce le printemps et les beaux jours.
Ce voyage musical dans le temps permet de ressentir la douceur d’ébats amoureux du 12e siècle. Les soupirs pour la belle se sont traduits aux fils des siècles en musique et en chansons qui parviennent jusqu’à nous dans leur authenticité grâce à Eya. Mentionnons également le talent de Claire Caillebotte à la harpe celtique et de Tristan Bonhomme au low whistle (flûte à bec) qui ont offert, en première partie, quelques pièces de musique traditionnelle celte.
La prochaine soirée musicale au Salon d’art et de coiffure sera consacrée à la culture et à la musique iraniennes. À ne pas manquer.
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* « Et voilà qu’un soir, en plein été, dans le décor très symbolique des jardins du Louvre, assis sur un banc, Sartre propose à celle qui appelle déjà Le Castor, un pacte, renouvelable tous les deux ans, dont le principe est le suivant : notre amour est un amour nécessaire, mais il convient que nous vivions aussi, à côté, des amours contingents. » Michel-Antoine Burnier, CLES.
** Extrait de la chanson : La belle se siet en français du 13e siècle.
Soirée musicale
JARDIN D’ART ET DE COIFFURE
Vincent Bonhomme, propriétaire
175, avenue Mont-Royal Est
Tél. : 514-845-1958