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Restructuration chez bombardier

Dans sa note interne envoyée aux employés – dont La Presse Canadienne a obtenu copie, le président et chef de la direction de l’entreprise, Pierre Beaudoin, y fait notamment référence.
« Je suis tout à fait conscient que ces changements auront un impact sur plusieurs d’entre vous chez Bombardier Aéronautique et au siège social », est-il écrit dans le message, transmis en français et en anglais.

Les postes visés par la restructuration annoncée en fin de journée mercredi – représentant environ cinq pour cent des 37 400 travailleurs de la division aéronautique – se trouvent surtout dans les « fonctions indirectes », pour lesquelles l’entreprise souhaite réduire sa main-d’oeuvre de 15%. « La performance financière et l’exécution de Bombardier Aéronautique n’ont pas répondu aux attentes, nécessitant un changement », souligne M. Beaudoin, qui, outre la réduction d’au moins 15 pour cent des fonctions « indirectes », ne donne pas plus de détails sur la restructuration à venir.

En plus de Montréal et Mirabel, la division aéronautique de Bombardier possède des installations à Toronto, Wichita (Kansas), Belfast (Irlande du Nord) et Querétaro (Mexique).

Mercredi, Bombardier refusait d’identifier les endroits où il y aurait des coupes, qui s’ajoutent aux 1700 licenciements annoncés plus tôt cette année ayant surtout affecté Montréal ainsi que les installations de Mirabel, dans les Laurentides. Même s’il s’agit de postes non syndiqués, le coordonnateur du Syndicat des machinistes, Dave Chartrand, n’écarte pas la possibilité que la grande région métropolitaine écope au cours des prochains mois.

« La région de Montréal, c’est là que se trouve la concentration la plus élevée des travailleurs du secteur de l’aéronautique. Lorsqu’il y a des coupes, c’est évident qu’elles sont plus élevées dans cette région », a dit M. Chartrand, dont l’organisation représente quelque 4500 employés syndiqués de Bombardier. Ce dernier s’inquiète également des effets de cette réorganisation sur le personnel syndiqué de l’entreprise.

« Syndicat ou pas, nous déplorons ces pertes d’emplois, a précisé M. Chartrand. Maintenant, nos craintes, c’est qu’il va finir par y avoir des conséquences dans les usines où travaillent nos membres. C’est de l’inconnu. »

En plus de scinder Bombardier Aéronautique en trois secteurs, la réorganisation a aussi emporté celui qui était son président, Guy Haché, qui quitte pour la retraite, ce qui a surpris le coordonnateur du Syndicat des machinistes. « On ne s’attendait pas à la restructuration et au départ de M. Hachey, a expliqué M. Chartrand. Dans les dernières discussions que nous avons eues (avec l’entreprise) rien ne laissait présager le départ de M. Hachey. »

Selon lui, l’ex-dirigeant de Bombardier Aéronautique était apprécié de ses employés, notamment parce qu’il prenait le temps de discuter avec les travailleurs lors de visites d’usines. « Il prenait le temps d’aller voir des gens individuellement pour aller discuter et les remercier du travail accompli », a souligné M. Chartrand.

Le représentant syndical ne croit pas que le départ de M. Hachey soit relié aux retards dans les programmes du Learjet 85 et de la CSeries, dont les essais en vol sont toujours suspendus à la suite d’un accident, en mai dernier.

L’entreprise n’a pas fourni de détails entourant le départ de celui qui dirigeait sa division aéronautique, mais elle semble avoir procédé de façon différente pour s’adresser à ses employés, puisque le message de M. Beaudoin n’était pas présenté sous la forme des « notes de service » qui sont parfois transmises aux employés par la direction.

Selon une source au sein de la société, ce message du pdg de Bombardier semblait plus informel et sa signature électronique était absente.

Par ailleurs, l’analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, s’attend à ce que la restructuration permette des économies annuelles de 136 M$ US en plus d’avoir un impact positif sur le résultat avant intérêt et impôts du secteur de l’aéronautique. Il croit néanmoins que cette décision pourrait signifier que les résultats du deuxième trimestre de l’entreprise, qui seront dévoilés la semaine prochaine, seront en deçà des attentes.

À la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier a terminé la séance en recul de quatre cents, ou 1,07%, à 3,70$.

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