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Lac-mÉgantic: l’État du sol Était discutable avant la catastrophe

C’est ce qui ressort des données figurant au rapport de caractérisation environnementale des sols dressé par la firme Golder, une firme d’experts-conseils spécialisée en géotechnique et mécanique des sols, daté du 20 août 2013 et, duquel LaMetropole.com a obtenu copie. Selon le rapport détaillé de 156 pages, plusieurs caractéristiques de l’état du sol au point de déraillement laisseraient croire que la stabilité au lieu même du déraillement pourrait avoir été déficiente. 

En effet, une carte des isocontours apparaissant au rapport et détaillant l’épaisseur de remblai couvrant le site montre que son épaisseur variait énormément, passant de 25 cm à plus de 3,25 m.  L’épaisseur maximale se trouvait dans l’axe du chemin menant au centre sportif mais n’aurait été que de 1,75 m au point de déraillement. On a aussi retrouvé du remblai composé d’une couche superficielle de pierre concassée et d’un mélange de sable,  de gravier et des résidus provenant de  morceaux de bois et de dormants de chemin de fer. 

Son épaisseur n’était que de 60 cm dans le secteur incendié, ce qui est relativement mince étant donné le poids des convois ferroviaires qui y circulent quotidiennement. De plus, l’épaisseur du remblai variait en fonction de la présence des infrastructures. Ainsi, elle serait supérieure dans le secteur des bâtiments et dans celui des égouts municipaux. On y a noté plusieurs sites argileux contigus aux remblais.

DES CITOYENS RÉSIDANT À PROXIMITÉ DES LIEUX

AURAIENT SIGNALÉ LE MAUVAIS ÉTAT DES REMBLAIS

Selon les informations obtenues par LaMetropole.com, plusieurs citoyens résidant à proximité des lieux du déraillement auraient signalé le mauvais état des remblais, qui s’érodaient de façon substantielle, aux autorités locales quelques années avant la tragédie.  L’un d’eux, André Veilleux, aurait même envoyé plusieurs missives à la ville. Celles-ci seraient restées vaines.  Ce n’est qu’en novembre 2012 que des travaux de réfection ont eu lieu à la suite d’une recommandation du ministère du Développement durable, Environnement et Parcs, lequel  aurait ordonné des travaux d’urgence.

N’eut été desdits travaux, la situation aurait été encore plus catastrophique et de nombreuses autres résidences auraient été la proie des flammes, puisque le contenu des wagons se serait déversé sur celles-ci, la pente y étant d’une inclinaison de 45 degrés avant lesdits travaux.