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Les sacrifiÉs 3

Malgré une promotion inquiétante, aux airs de spot pour une clinique gériatrique wharolienne, on pouvait raisonnablement espérer que le troisième volet saurait préserver l’âme de ces fiers guerriers des années 80. Manque de pot, le ver Hollywoodien semble avoir tout à fait rongé la pomme d’une saga que l’on espérait hors du temps. Si Les sacrifiés 3 est le plus mauvais épisode de la saga, il est paradoxalement celui qui affiche le plus d’ambition, visuellement parlant. Patrick Hughes (réalisateur de l’excellent Red Hill) fait ici tout son possible pour renouveler les codes de la série.

Qu’il s’agisse de découpage, de photographie ou de mise en scène pure, il s’efforce de ne pas succomber aux affres de la caméra tremblotante et des plans génériques. Et s’il parvient ici et là à nous impressionner par la seule grâce d’une poignée de gros plans et de lents travellings sur les visages burinés de Stallone et Gibson, son travail est le plus souvent gâché par une production qui se moque bien du résultat final. Fonds verts hideux, effets spéciaux numériques indignes des stars qu’ils sont supposés mettre en valeur, tout concourt ici à ruiner les efforts de Hughes pour sortir les Sacrifiés de l’ornière esthétique du volet précédent.

Une pauvreté technique que le spectateur serait prêt à accepter si comme d’habitude, les action men assuraient le spectacle. Hélas, à l’exception notable de Sly, Gibson et Ronda Rousey, l’intégralité du casting est aux fraises. Il est rageant de voir Wesley Snipes quasiment disparaître du film après une trentaine de minutes, Schwarzenegger et Ford chercher le chemin des toilettes tandis que le malheureux Statham jette péniblement une paire de couteaux numériques pour nous faire oublier que Banderas semble militer pour sa propre euthanasie. À leur décharge, le scénario ne comportant que deux scènes d’action d’envergure, rien d’étonnant à ce que ce petit monde se contente d’une ou deux séquences de footing avec mitraillettes dans des décors d’une pauvreté abyssale.

Enfin, plus encore que la non-direction artistique typique des productions Millenium ou l’usage aberrant de ce casting pléthorique, c’est le manque global d’énergie qui sidère. Jamais une cascade n’impressionne, à aucun moment une réplique ne fait mouche, ni un rebondissement ne nous surprend. La violence qui illuminait les deux précédents épisodes a été sacrifiée par un montage devenu incohérent à force de coupes à destination d’un jeune public, qui se moque éperdument des vieilles gloires d’hier.

EN BREF : Le réalisateur Patrick Hughes est le seul à ne pas se laisser aller, mais son talent ne suffit pas à compenser une direction artistique paresseuse, un scénario faible et un casting en déroute.

SYNOPSIS

Dans LES SACRIFIÉS 3, Barney (Stallone), Christmas (Statham) et toute l’équipe tombent nez-à-nez avec Conrad Stonebanks (Gibson), co-fondateur du groupe des Sacrifiés, devenu un dangereux trafiquant d’armes que Barney pensait avoir éliminé. Ayant survécu, Stonebanks est déterminé à mettre fin au groupe des Sacrifiés, mais pour ce faire, il devra déjouer Barney. Ce dernier recrute de nouveaux membres, plus jeunes, rapides et experts en nouvelles technologies, afin de combattre son vieil ennemi. Cette mission provoquera la confrontation entre les techniques de combats classiques old-school et la nouvelle ère technologique dans une lutte sans merci qui déterminera l’avenir des Sacrifiés.

DISTRIBUTION

Sylvester Stallone
Jason Statham
Jet Li
Antonio Banderas
Mel Gibson
Dolph Lundgren
Wesley Snipes
Harrison Ford
Arnold Schwarzenegger

Source : ecranlarge.com

THE EXPENDABLES 3