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Labess et keita, envoÛtÉs

Une foule bigarrée et enthousiaste a accueilli ce grand représentant de la musique du Mali. Salif Keita, le rossignol mandingue, était accompagné du guitariste Ousmane Koujaté, du Koriste Mamadou Dcabaté, du maître du n’goni Souleymane Koujaté, du percussionniste Guy Nwogang et des choristes Bah Koujaté et Aminata Dante.

En première partie, le groupe LABESS, qui signifie « tout va bien » en arabe, a endiablé les spectateurs par une fusion de rumba gitane, flamenco et musiques traditionnelles d’Afrique du Nord. Nedjim Bouizzoul, auteur-compositeur-interprète d’origine algérienne, était accompagné des talentueux Pierre Emmanuel Poizat à la clarinette, Némo Venba à la trompette, Tacfarinas Kichou et Guillaume Landry aux percussions et Grégoire Carrier Bonneau à la basse.

« Nedjim Bouizzoul chante en arabe, sa langue maternelle, en français ou espagnol et raconte, de sa voix expressive des histoires empreintes d’authenticité qui oscillent entre réalisme et espoir, douceur et fureur. Il chante l’exil en exprimant les joies et les détresses qui en parsèment le parcours. Par sa poésie, il propose une réflexion sur la diversité culturelle et sur la nécessité de vivre unis, malgré les différences. »* 

Salif Keita joue une musique qui exprime les lenteurs, les rythmes circulaires et incantatoires si typiques de la musique africaine. Une progression douce dans le choix des chansons permet de pénétrer dans un monde bien lointain pour l’Occidental pressé que nous sommes. Tout à coup, le temps s’étire et fait vivre un espace qui ouvre à la spiritualité africaine. 

Salif Keita, un prince et un chantre du Mali. Son engagement par la création d’une fondation pour favoriser l’acceptation des albinos dans la société africaine est remarquable. Albinos, lui-même, Salif Keita parle d’expérience de la difficulté d’assumer sa différence et de subir la discrimination. « Je suis un noir, ma peau est blanche et moi j’aime bien ça, c’est la différence. Je suis un blanc, mon sang est noir, moi j’adore ça, c’est la différence qui est jolie », chante-t-il sur La différence. Tout est dit dans cet hymne à la tolérance, avec lequel il exprime parfaitement ses convictions artistiques qui touchent à l’universel (…).**

Par-delà le Festival Nuits d’Afrique, les productions Nuit d’Afrique présentent des spectacles toute l’année. À mettre à l’agenda, Black Umfolosi qui offrira des rituels et danses zoulous au Cabaret du Mile-End le 9 novembre.
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* Tiré du site du groupe LABESS.
** Florent Mazzoleni, tiré du site officiel de Salif Keita.

LABESS et Keita
À l’Olympia
Les Productions Nuits d’Afrique

ALAIN CLAVET