Le livre est publié chez Libre Expression et retrace le parcours de celui qui avait pour modèle Pierre Nadeau, pionnier comme correspondant à la société d’État. Ce dernier, même si diminué par la maladie de Parkinson, était là comme pour lui faire un immense cadeau. Et Lépine n’a pas manqué de saluer sa présence lors de son allocution pleine d’esprit, sans une seconde d’ennui. C’est comme le livre, qui regorge d’anecdotes. André Bastien, qui a assisté l’auteur à titre d’éditeur conseil,
a insisté pour que le journaliste ne tombe pas dans une énumération de faits, mais qu’il se mouille de page en page. Et c’est ce qu’il a fait, se racontant toujours à la première personne.
Il a été témoin des grandes révolutions du dernier tiers du siècle. Ce qui l’a beaucoup impressionné, et il y consacre des pages entières, c’est le grand bond de la Chine qui, de pays pauvre, est en voie de devenir bientôt la première puissance économique mondiale. Et il raconte entre autres qu’au début de cet épisode d’ouverture au monde, la présence des étrangers dans ce pays millénaire dérangeait passablement. Et savez-vous comment on surnommait les Chinois qui copinaient avec les Blancs venus d’ailleurs? Les « bananes », jaune au dehors et blanc en dedans.
À la fin il consacre un long passage sur le mandat de Radio-Canada, dont la destinée présente l’inquiète énormément. Il livre ici ce qui doit être à ses yeux l’idéal pour ce diffuseur d’exception qui ne doit pas perdre un iota de ses moyens pour assumer sa mission d’informer et de divertir. C’est un très beau livre à offrir à quiconque s’intéresse aux enjeux internationaux.