Les plus superstitieux d’entre nous éviteront chats noirs et échelles. Historiquement, même l’immobilier n’y a pas échappé. Dès les premiers balbutiements de l’ère des gratte-ciel, la superstition du 13e étage s’est implantée, à un point tel que même une ville comme New York ne compte aujourd’hui que 5% de ses « skyscrappers » qui affichent l’étage « maudit ».
Pourtant, dans les faits, il existe des immeubles avec un treizième plancher, où les unités ont été vendues, au même prix que celles des autres étages. Seule différence: il aura fallu un peu plus de temps pour les vendre. Des acheteurs peu superstitieux y ont vu une particularité intéressante, un aspect unique, et on fait fi de la culture populaire. Dans un marché où les investisseurs étrangers occupent une place de plus en plus importante, le chiffre treize ne signifie pratiquement rien.
Pour les Chinois et les Japonais, par exemple, pas question, ne serait-ce que de visiter une unité sise au quatrième étage, car dans leur culture, la prononciation du chiffre 4 est similaire à celle du mot mort. À l’opposé, leur engouement pour une unité du huitième étage sera sans limite, parfois au grand plaisir du vendeur, puisque le 8 est associé au bonheur et au succès dans les cultures chinoise et japonaises.
L’idée la plus originale revient sans aucun doute au prestigieux Symphonia, situé sur l’Île des Sœurs. En effet, le promoteur ne voulait pas sauter du douzième au quatorzième. Dans la Phase I, on a alors eu l’idée de génie de baptiser l’étage Signature, en lui conférant une série d’options qui n’étaient réservées qu’aux penthouses. Revêtements de planchers haut de gamme, finition supérieure. Il n’en fallait pas plus pour enrayer toute la superstition du 13e étage, alors que pour la Phase II, les unités du 13e étage sont actuellement en vente sans l’ajout d’options.
Pour certains, le chiffre 13 porte chance. Je ne peux m’empêcher ici de penser à Anthony Calvillo, l’ex-quart arrière tout étoile des Alouettes de Montréal. Arborant le numéro 13, « AC » aura pulvérisé bon nombre de records de la Ligue canadienne de football, étant même le quart arrière qui, au cours de sa carrière, aura lancé le plus de passes de touché, et ce, toutes ligues professionnelles confondues.
Les superstitions font partie intégrante de la culture et du folklore d’un peuple. Mais même à une si grande échelle, on ne peut généraliser. Certains sont superstitieux, d’autres non. Dans le domaine immobilier, l’idée de, ou de ne pas afficher un treizième étage, revient entièrement au promoteur et à l’architecte, ainsi qu’à leur tolérance face à cette superstition. Mais dans un cas comme dans l’autre, il ne sait que trop bien que cet étage existe, peu importe de quel numéro on l’affublera. C’est à lui seul que revient la décision de contourner ou non la superstition. Il en sera de même pour les acheteurs sur le marché de la revente. Certains éviteront à tout prix une unité au 13e étage, alors que d’autres n’y verront aucune différence.
Et vous, êtes-vous superstitieux?
L’IMMOBILIER UN STYLE DE VIE
Détentrice d’un baccalauréat en
Criminologie de l’Université de Montréal, Mélissa a d’abord œuvré dans
ce domaine quelques années avant de se joindre au réseau immobilier. Son
professionnalisme, sa détermination, son amour du détail, sa franchise
et son sourire remarquable séduisent à coup sûr. Passionnée par
l’immobilier, Mélissa a développé une excellente connaissance du marché
depuis plus de 13 ans.
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