Julie travaille avec Marc depuis 5 ans. Elle est de nature plutôt calme et introvertie. Elle demande rarement de l’aide et se fait un devoir de toujours fournir un travail de qualité. Par contre, quand Julie explose, elle explose ! Marc lui, s’exprime facilement, même si parfois avec peu de tact. Il fait le bouffon à ses heures et n’hésite jamais pour dire ce qu’il pense ou pour faire des demandes. La qualité du travail est importante pour Marc mais pas autant que les défis et le plaisir.
À plusieurs reprises, Marc a interrompu Julie
dans des réunions en tournant à la blague ses réflexions. Celle-ci s’est
renfermée davantage, s’est dévouée encore plus à son travail jusqu’à être
complètement submergée par celui-ci. Elle se sent constamment sous stress et se
demande si elle devrait avoir une conversation avec Marc. Elle a déjà tenté de
lui parler et ne s’est pas sentie écoutée. Elle a peur que la conversation
tourne mal et de se le mettre à dos.
Que devrait-elle faire? Dire ce qu’elle
a à dire? Ou plutôt se taire car de toutes façons, Marc fait probablement
juste des blagues et risquer un conflit n’en vaut pas la peine?
Face à une situation qui vous fait vivre une
émotion désagréable, vous vous posez certainement cette question: Vais-je
en parler? Il arrive que la réponse soit évidente comme il arrive qu’elle
le soit moins. Comment y répondre en toute authenticité, en toute conscience de
vos propres besoins et sentiments et ceux de l’autre?
Je vous offre cette démarche que j’ai
schématisée et qui vous permettra de prendre une décision: Est-ce que je
choisis de dire ce que j’ai à dire?
Il serait normal que vous passiez à travers
ces étapes de façon plutôt cérébrale la première fois. Surtout qu’étant structurées
ainsi, elles appellent davantage votre cerveau gauche. Mais le but éventuel est
de le faire avec votre cœur et de vous questionner sur ce qui est bien présent
et vivant en vous.
1.
COMMENT JE ME SENS?
Qu’est-ce qui est vivant en moi en ce
moment ? Quels sentiments je vis face à la situation ? Le sentiment
est comme un signal d’alarme qui me dit que j’ai un besoin non comblé.
Exemples de sentiments : Déçu, découragé,
désolé, inquiet, tendu, tracassé, impuissant, épuisé, indifférent,
inconfortable, frustré, étonné, sceptique, surpris…
Julie se
sent hésitante et inconfortable. Elle se sent aussi irritée, tendue et fatiguée.
2. QUEL
EST MON BESOIN NON COMBLÉ?
Quel est ce besoin qui demande mon
attention ?
Exemples de besoins : Liberté, choix,
liens, authenticité, respect, clarté, compréhension, rigueur, stimulation,
honnêteté, reconnaissance, plaisir, créativité, évolution, autonomie, harmonie,
contribution…
Julie se
sent hésitante et inconfortable car elle a un grand besoin d’harmonie autour d’elle. Elle ne veut
surtout pas causer de conflit. Elle se sent aussi irritée car elle a besoin de reconnaissance pour ses idées et d’écoute. Elle se sent tendue et fatiguée
et a grand besoin de repos et de paix.
3.
COMMENT SE SENT L’AUTRE?
Évidemment, il serait difficile d’être
complètement « dans les souliers » de l’autre. Mais tenter de voir
l’autre côté de la médaille nous permet de faire preuve davantage d’empathie. Cette
empathie permet de se demander à propos de quoi je pourrais demander pardon à
l’autre. Reconnaître ses erreurs est essentiel. Tout comme reconnaître ce que
l’autre a fait de bien qui l’est tout autant.
Julie
pense que Marc se sent agacé. Elle
croit qu’il ressent aussi de l’inquiétude.
Et connaissant Marc depuis un bout de temps, elle sait que c’est un gars passionné et espiègle.
4. QUEL
EST LE BESOIN NON COMBLÉ DE L’AUTRE
L’humain est fondamentalement bon et veut généralement
le bien pour les gens autour de lui. Souvent, cela crée un peu de douceur en
nous de savoir que l’autre aussi a des besoins non comblés.
Marc
pourrait se sentir agacé car pour lui la légèreté
et le plaisir sont très importants.
Il pourrait être inquiet pour le climat de l’équipe et essayer de mettre de
l’humour dans les réunions pour conserver l’harmonie
du groupe. Elle pense que Marc a lui aussi besoin d’écoute et de reconnaissance.
Sa passion l’amène parfois à trancher court car il souhaite vite passer à autre
chose : son besoin de stimulation
est grand.
5.
AVONS-NOUS UN BESOIN COMMUN
La plupart du temps ce n’est pas sur le besoin
qu’il y a un désaccord mais plutôt sur la stratégie. Deux amis peuvent tous les
deux avoir besoin de partage et de réconfort. Pour un, cela peut passer par une
soirée entre amis à jaser de tout ou de rien et se changer les idées. Pour
l’autre, il se peut que la stratégie soit une petite soirée intime à partager
sur les émotions vécues.
Julie
constate qu’elle et Marc ont tous les deux l’harmonie du groupe à cœur. Peut-être est-ce une piste pour aborder
Marc ? Et si tous les collègues prenaient soin d’écouter les réflexions et
commentaires des autres pendant les réunions, comment cela pourrait-il
contribuer à préserver l’harmonie dans le groupe ?
Julie
partage aussi les besoins d’écoute
et de reconnaissance avec Marc. Leur
stratégie pour remplir leurs besoins diffèrent grandement par contre.
6. QUEL
BESOIN PÈSE LE PLUS DANS LA BALANCE…MAINTENANT ?
Si je n’aborde pas la situation avec l’autre,
quel besoin je remplis ? Si j’ai cette conversation difficile, quel autre
besoin sera comblé ?
Quel besoin a le plus d’importance pour moi,
maintenant ? Et il se peut que cela change et que j’en décide autrement
ultérieurement.
Si Julie
choisit de ne pas aborder le sujet avec Marc, elle aurait l’impression de
préserver la paix et l’harmonie. Si elle en parle, ce sont ses besoins d’authenticité, d’écoute et de coopération
qui seront comblés. Elle se rend compte aussi, qu’avoir cette discussion pourrait
tout aussi bien combler ce besoin d’harmonie…
7.
EST-CE QUE MON INTENTION, SI J’AI CETTE CONVERSATION, EST DE CONNECTER AVEC
L’AUTRE ?
Si mon intention est de convaincre, de prouver
que j’ai raison ou d’intimider par exemple, le mieux est de retourner à l’étape
1, en auto-empathie, afin de vérifier ce qui se passe en moi. Peut-être que
l’émotion de colère ou de tristesse est tellement présente que je me sens
incapable d’établir une connexion authentique avec l’autre.
Se concentrer sur l’action de connecter plutôt
que sur le résultat permet de garder le focus sur la relation.
Julie
tient à cœur sa relation avec Marc. Elle l’apprécie comme collègue. Elle prend
la décision de lui en parler de façon authentique et sincère.
Dans le prochain article, nous préparerons
cette discussion difficile afin qu’elle ait lieu dans la confiance en en
connexion entre les deux personnes concernées…si toutefois vous avez
« fait le choix de dire ce que vous avez à dire ».
Si vous désirez aller plus loin sur ce sujet
et que l’idée de mieux gérer vos communications dans l’authenticité vous plaît,
joignez-vous à moi pour cet atelier:
« Ni Hérisson, Ni paillasson: Développer
son assertivité »
L’assertivité est
l’affirmation de soi, de ses idées et de ses opinions dans le respect de ses
interlocuteurs. Elle permet de pouvoir s’affirmer positivement dans ses
relations.
Samedi le 15 novembre prochain
9h à 16h30
Humanitum, Espace de développement humain.
Montréal.
Vous trouverez tous
les détails à ce lien.
PASCALE DUFRESNE, COACH PROFESSIONNELLE
Performance – Motivation – Succès par le mieux-être et le savoir-être