DR01 Entrevue Jennifer Cyr
Son plus beau cadeau de Noël
Jennifer Cyr a triomphé de l’intimidation
Par Daniel Rolland
À l’approche des Fêtes, nous aimons tous entendre de belles histoires. En voici une qui a mal commencé mais qui s’est bien terminée. Tout ça parce qu’une jeune fille a dit non à l’intimidation
Elle était au dernier Salon du livre de Montréal, rayonnante et toute heureuse de signer des dédicaces pour son premier livre, Le droit de vivre, aux éditions Cornac. Cette belle jeune fille qu’une autre a voulu étrangler à l’école, sans compter des menaces de mort à l’infini, est aujourd’hui mécanicienne de gros camions Diesel et envisage la vie avec optimisme. « Quand j’étais jeune, en raison d’un problème dentaire, j’ai dû porter une espèce de cage de fer. Et à cause de ça les élèves du primaire de l’école que je fréquentais me surnommaient “Le Lapin Terminator”. J’étais sans cesse l’objet de moqueries. » Et on voit bien que l’intimidation est un phénomène assez occidental, car elle a vécu ensuite deux ans en Guinée, où son père avait été affecté dans le cadre de son travail, et jamais elle n’a connu de tels problèmes.
L’ENFER AU SECONDAIRE
De fille distinguable par sa prothèse au primaire, elle a fini, rendue au secondaire, par devenir une très séduisante personne. Et là on l’intimidait par jalousie. « Pendant des années j’ai vécu des dépressions. On placardait ma photo dans les corridors avec d’affreux commentaires. J’étais malmenée physiquement. Un jour, je suis allée chez l’infirmière qui, voyant mes blessures, ne croyait pas à mes histoires d’intimidation. Elle s’est imaginée que je faisais l’objet de violence à la maison. Au lieu de m’aider, elle a fait un signalement à la DPJ. Vous voyez d’ici mes bons parents devoir répondre de leur comportement. J’ai fait une tentative de suicide, j’étais à bout ».
ON AVAIT DÉCIDÉ DE SON SORT
Ces violences multiples, tant sur les réseaux sociaux que dans la vie quotidienne au scolaire, ont trouvé leur point culminant le jour où le groupe avait décidé qu’on allait lui régler son sort pour de bon. « Devant tout le monde, une fille m’a sauté dessus, essayant de m’étrangler. Et le pire, le directeur passait par là, a vu ce qui se passait, et n’est même pas intervenu. J’ai réussi à me dégager et c’est un prof de religion qui est venu à ma rescousse, alertant mes parents de ce que je vivais. Car il faut dire que lorsque mes parents contactaient le directeur à ce propos, celui-ci les manipulait. Mais moi je m’étais dit à ce moment-là qu’il n’allait plus s’en tirer comme ça. » C’est finalement un changement d’établissement scolaire qui allait mettre fin à ses tourments.
Désormais apaisée mais gardant tout de même des séquelles d’insécurité, d’anxiété, de manque de confiance et de cauchemars, elle a eu la bonne idée de coucher sur papier ce qu’elle vivait, avec la ferme volonté de s’en sortir. Et on sait que l’écriture peut servir de thérapie. Et c’est ce qui s’est produit. « Aujourd’hui, je prends une journée par semaine pour aller dans les écoles, témoigner de ce que j’ai vécu et prévenir les jeunes des conséquences des gestes d’intimidation. » Celle qui a vu onze thérapeutes avant de comprendre que c’est par une solide démarche intérieure qu’elle allait s’en sortir est une jeune femme épanouie qui a pardonné. Et le problème de l’intimidation est loin d’être réglé. On estime qu’un jeune sur trois au Québec en est victime. D’où l’importance de la démarche de sensibilisation de Jennifer Cyr, qui est la preuve vivante qu’on peut surmonter ce problème. Elle a tout simplement dit NON.
Pendant le temps des Fêtes, nous aimons tous entendre de belles histoires. En voici une qui a mal commencé mais qui s’est bien terminée. Tout ça parce qu’une jeune fille a dit non à l’intimidation. Elle était au dernier Salon du livre de Montréal, rayonnante et toute heureuse de signer des dédicaces pour son premier livre, Le droit de vivre, aux éditions Cornac. Cette belle jeune fille qu’une autre a voulu étrangler à l’école, sans compter des menaces de mort à l’infini, est aujourd’hui mécanicienne de gros camions Diesel et envisage la vie avec optimisme.
« Quand j’étais jeune, en raison d’un problème dentaire, j’ai dû porter une espèce de cage de fer. Et à cause de ça les élèves du primaire de l’école que je fréquentais me surnommaient “Le Lapin Terminator”. J’étais sans cesse l’objet de moqueries. » Et on voit bien que l’intimidation est un phénomène assez occidental, car elle a vécu ensuite deux ans en Guinée, où son père avait été affecté dans le cadre de son travail, et jamais elle n’a connu de tels problèmes.
L’ENFER AU SECONDAIRE
De fille distinguable par sa prothèse au primaire, elle a fini, rendue au secondaire, par devenir une très séduisante personne. Et là on l’intimidait par jalousie. « Pendant des années j’ai vécu des dépressions. On placardait ma photo dans les corridors avec d’affreux commentaires. J’étais malmenée physiquement. Un jour, je suis allée chez l’infirmière qui, voyant mes blessures, ne croyait pas à mes histoires d’intimidation. Elle s’est imaginée que je faisais l’objet de violence à la maison. Au lieu de m’aider, elle a fait un signalement à la DPJ. Vous voyez d’ici mes bons parents devoir répondre de leur comportement. J’ai fait une tentative de suicide, j’étais à bout ».
ON AVAIT DÉCIDÉ DE SON SORT
Ces violences multiples, tant sur les réseaux sociaux que dans la vie quotidienne au scolaire, ont trouvé leur point culminant le jour où le groupe avait décidé qu’on allait lui régler son sort pour de bon. « Devant tout le monde, une fille m’a sauté dessus, essayant de m’étrangler. Et le pire, le directeur passait par là, a vu ce qui se passait, et n’est même pas intervenu. J’ai réussi à me dégager et c’est un prof de religion qui est venu à ma rescousse, alertant mes parents de ce que je vivais. Car il faut dire que lorsque mes parents contactaient le directeur à ce propos, celui-ci les manipulait. Mais moi je m’étais dit à ce moment-là qu’il n’allait plus s’en tirer comme ça. » C’est finalement un changement d’établissement scolaire qui allait mettre fin à ses tourments.
Désormais apaisée mais gardant tout de même des séquelles d’insécurité, d’anxiété, de manque de confiance et de cauchemars, elle a eu la bonne idée de coucher sur papier ce qu’elle vivait, avec la ferme volonté de s’en sortir. Et on sait que l’écriture peut servir de thérapie. Et c’est ce qui s’est produit. « Aujourd’hui, je prends une journée par semaine pour aller dans les écoles, témoigner de ce que j’ai vécu et prévenir les jeunes des conséquences des gestes d’intimidation. » Celle qui a vu onze thérapeutes avant de comprendre que c’est par une solide démarche intérieure qu’elle allait s’en sortir est une jeune femme épanouie qui a pardonné. Et le problème de l’intimidation est loin d’être réglé. On estime qu’un jeune sur trois au Québec en est victime. D’où l’importance de la démarche de sensibilisation de Jennifer Cyr, qui est la preuve vivante qu’on peut surmonter ce problème. Elle a tout simplement dit NON.