M. Deschatelets aurait par la suite quitté les lieux et se serait rendu à l’épicerie afin de se procurer des pâtes. Il serait revenu une vingtaine de minutes plus tard, trouvant le corps inanimé de la pauvre femme. C’est d’ailleurs cet écart de conduite qui lui a été reproché par les tribunaux, notamment en raison du niveau de risque associé à de telles activités sexuelles. Le juge de première instance avait d’ailleurs, dans son jugement éloquent, qualifiés les gestes posés par Patrick Deschatelets d’inhumains. La témérité dont ce dernier avait dû faire preuve à l’encontre de sa victime dépassait ce qu’une personne prudente et diligente aurait fait en étant placée dans les mêmes circonstances.
Les balises juridiques entourant les pratiques sadomasochistes sont rares considérant le peu de litiges amenant la Cour à se prononcer. L’âge légal des personnes impliquées ainsi que le consentement de ces dernières sont les principales variables nous permettant de déterminer si nous faisons face à des pratiques sexuelles répréhensibles, mais qu’en est-il lorsque nous sommes face à des circonstances aussi exceptionnelles que celle en l’espèce ?
Dans son jugement de 2013, le juge Claude Provost appelle d’ailleurs les partisans de jeux sexuels pouvant représenter un danger pour la santé à la prudence en les encourageant à faire connaître leurs limites de confort et à les respecter.
C’est indéniablement la fin d’une attente interminable pour la famille de la victime qui pourra finalement procéder au deuil de leur être aimé sans le fardeau judiciaire qui l’accompagne.