Selon Patients Without Borders, environ
11 millions de personnes voyagent à l’étranger afin de se faire soigner.
Le marché mondial s’accroît à un rythme de 15 à 25 % par an et sa valeur
est estimée entre 38,5 G$ et 55 G$. De nombreux pays d’Asie ayant
fait activement la promotion du tourisme médical depuis dix ans sont
devenus les principales destinations des touristes médicaux, tandis que des
pays d’Amérique latine et du Moyen-Orient ont développé des installations
hospitalières spécialement destinées à attirer des patients d’autres pays.
À l’heure actuelle, le nombre de Canadiens se rendant
à l’étranger pour recevoir un traitement médical (447 M$ de dépenses
en 2013) est supérieur à celui des touristes étrangers qui viennent se
faire soigner au Canada (150 M$ de dépenses pour la même année). Par
rapport à d’autres pays, ces chiffres restent relativement faibles. Le Canada a
la possibilité de devenir une destination privilégiée pour les patients des
États-Unis grâce à la langue, la proximité et la sécurité. Cependant, il devra
agir de manière judicieuse et prudente s’il décide de lancer et de développer
ce secteur.
En général, un pays a trois grandes raisons de
développer le secteur du tourisme médical : stimuler son économie, générer
des recettes pour l’amélioration des soins de santé et accroître l’efficience.
LE
CANADA DEVRAIT-IL EMBOÎTER LE PAS?
Dans un nouveau rapport intitulé Les hôpitaux canadiens devraient-ils s’ouvrir au tourisme
médical?, le Conference Board du Canada examine la
situation actuelle du tourisme médical au Canada et à l’étranger, ainsi que les
possibles avantages et risques qui y sont associés, comme une augmentation des
temps d’attente et la création d’un système à deux vitesses pour les hôpitaux
et le système de santé canadiens.
« Le Canada, qui investit plus de 200 G$
par an dans les soins de santé, s’est forgé une expertise et une expérience
considérables dans un vaste éventail de domaines. Cet investissement massif
pourrait servir à développer notre économie et à générer des recettes qui
seraient réinjectées dans notre système de soins de santé, soutient
Louis Thériault, vice-président, Politiques publiques, Conference Board du
Canada. Cependant, pour que le Canada continue de développer son secteur du
tourisme médical, il faut s’assurer d’y parvenir sans compromettre l’accès des
Canadiens aux soins de santé. »
De leur côté, les détracteurs du tourisme médical
au Canada affirment que cela augmenterait les temps d’attente, placerait le
Canada sur la pente dangereuse de la privatisation et d’un système à deux
vitesses, et irait à l’encontre des valeurs canadiennes comme l’équité et l’universalité
en encourageant la commercialisation des soins de santé.