C’est
à Baie-Saint-Paul que la Route des Saveurs prend son origine. Confinée au bas de
montagnes abruptes, Baie-Saint-Paul est le point de départ pour découvrir
producteurs et restaurateurs liés de près aux produits de la ferme. Surnommée le
paradis des artistes, Baie-Saint-Paul est aussi une charmante municipalité de 7 000 habitants ayant la
plus grande concentration de galeries d’art et d’artisanat au pays. Mais il y a
encore plus. Au quai de Baie-Saint-Paul, les sportifs peuvent s’adonner à
plusieurs activités comme le kayak de mer, la natation et le vélo dans un
sentier spécialement aménagé.
Un premier
arrêt s’impose au restaurant Le Pierre Narcisse, situé à l’entrée du village. Charmant,
sympathique et convivial, l’établissement propose de tout à des prix très
abordables.
Sur la
route 381, en direction de Saint-Urbain, bon nombre de producteurs accueillent
les visiteurs pour leur faire déguster de nouvelles saveurs en les invitant à
découvrir leurs installations. C’est le cas des Champignons Charlevoix, des
Voilières Baie-Saint-Paul, de la Chocolaterie Cynthia, du Domaine de la Vallée
du Bras et du Centre de l’Émeu de Charlevoix.
Selon
Raymonde Tremblay, présidente du Centre de l’Émeu de Charlevoix, l’Émeu
d’Australie est le deuxième plus grand oiseau du monde, tout juste derrière
l’autruche. Sa hauteur peut atteindre deux mètres. Situé à Saint-Urbain, il
s’agit de la plus grande ferme d’émeus au Canada en activité depuis plus de 15
ans. Ce centre de production abrite quelque 400 émeus de tous âges et assure la
mise en marché de viandes et de produits corporels à base d’huile d’émeu.
Curieux de nature, l’émeu est fasciné par la présence des étrangers et par tous
les produits métalliques comme les appareils-photo!
Toujours
à Baie-Saint-Paul, le Groupe Germain, qui vient d’acquérir ce qui était
autrefois l’Hôtel La Ferme du Massif de Charlevoix, met non seulement l’accent
sur une architecture contemporaine de ses cinq pavillons, mais également sur sa
cuisine orientée principalement sur les produits du terroir. Les
producteurs régionaux sont sollicités à l’élaboration des divers menus.
En
soirée, j’ai rencontré le chef cuisinier Steve Michel, qui m’a préparé
quelques entrées inoubliables, dont une mousse au saumon. Le plat principal
était une épaule d’agneau tendre et savoureuse bien apprêtée. Quant au dessert,
ce fut un pouding chômeur préparé avec une touche locale. Rien de comparable avec ce que nous connaissons.
Une adresse utile à Baie-Saint-Paul : L’Auberge
La Grande Maison. L’établissement dispose de 23 chambres et d’un nouveau centre
de bain thermal intérieur avec deux bassins chauds, une chute froide et un sauna.
Très pratique pour demeurer au cœur des activités du village.
Poursuivant
la route vers l’Isle-aux-Coudres, un arrêt s’impose à la Boulangerie Bouchard.
La propriétaire de l’endroit, Noëlle-Ange Harvey, explique qu’au moins 1 000
personnes viennent acheter et déguster les nombreux petits plats faits maison
chaque jour en haute saison depuis des générations. La réputation n’est plus à faire. Et qu’est-ce qu’on y
retrouve? Des brioches, pains aux raisins et au chocolat, tartes, biscuits, pâtés, rillettes et cretons, fromages régionaux, quiches et j’en
passe.
Mon
passage à la Boulangerie Bouchard est l’un de mes plus beaux moments. Noëlle-Ange
Harvey est une femme rassembleuse, qui veut développer et encourager l’achat
des produits locaux et régionaux. Pour elle, l’entreprise a une âme et rien au
monde ne la fera changer d’orientation dans son plan de mise en marché.
Pour
découvrir la région sous un autre angle, je vous suggère fortement d’emprunter
le Train léger de Charlevoix. En haute saison, quatre départs quotidiens
sont assurés depuis La Malbaie à Baie-Saint-Paul dans les deux directions, avec
des arrêts à Saint-Irénée et Les Éboulements.
Le
train est composé de deux wagons et roule à une vitesse moyenne de 50
kilomètres/heure, ce qui permet d’observer la faune aquatique du fleuve
Saint-Laurent comme ce fut le cas avec la présence d’au moins trois bélugas à
mi-chemin entre La Malbaie et Baie-Saint-Paul lors de mon passage. Surpris et
étonnés, plusieurs touristes se sont alors rués sur leur appareil-photo pour
saisir ces moments magiques.
La
première partie du trajet prévoit un arrêt pour visiter le Domaine Forget à
Saint-Irénée. Réunissant quelque 500 musiciens semi-professionnels des quatre
coins du monde, les étudiants viennent ainsi parfaire leurs connaissances en
vue d’une carrière dans un orchestre symphonique.
Jusqu’au
23 août, c’est le Festival International du Domaine Forget. Les représentations
se déroulent à la salle Françoys-Bernier, une salle dont l’acoustique est égale à celle de la Maison symphonique de Montréal. L’endroit
est très vaste et les étudiants peuvent aussi bien répéter dans de petites
cabines aménagées sur le domaine qu’à l’extérieur sous un arbre.
Mon
dernier arrêt est à Saint-Joseph-de-la-Rive/Les Éboulements, tout juste en face
de l’Isle-aux-Coudres. Le train était à l’heure et ma tournée prévoyait une
visite au Musée maritime de Charlevoix. Pendant plusieurs décennies, des
centaines d’ouvriers ont construit des goélettes servant au transport de
marchandises sur la Côte-Nord en l’absence d’accès routier.
Outre
le remorqueur Félicia, dont la construction remonte à 1923, deux autres goélettes font l’objet d’une
curiosité particulière : il s’agit du Saint-André, classé bien culturel du Québec depuis 1978, et du
Jean-Yvan Grimpez qui représente l’avant-dernière goélette construite en 1958.
Les touristes ont accès aux bateaux de la cale à la timonerie. Le musée raconte
l’évolution de la goélette remplacée au fil du temps par des bateaux à fond
plat. Utilisée jusqu’à la fin des années 70, la goélette a cédé sa place aux gros navires et aux
camions de plus en plus sollicités pour le transport des marchandises.
CENTRE DE L’ÉMEU DE CHARLEVOIX
TRAIN TOURISTIQUE DE CHARLEVOIX