La
ville de Tozeur, qui a l’habitude d’accueillir des milliers de touristes chaque
année, propose divers circuits pour explorer le désert. Que ce soit à Nefta
pour admirer le sable fin des dunes ou à Chébika pour savourer la fraîcheur
naturelle d’une oasis de montagne, le temps s’arrête. Au milieu de nulle part,
sur une route longitudinale presque sans fin, des dromadaires sont aperçus au loin.
On s’arrête, le temps de prendre des photos. Soudainement, quelques-uns de ces
dromadaires traversent la route tout doucement comme si la voie publique leur
appartenait. Un moment insaisissable du voyage.
Chébika est située à une cinquantaine de kilomètres de Tozeur, non loin de la frontière algérienne et de l’Atlas, cette chaîne de montagnes qui traverse non seulement la Tunisie, mais aussi l’Algérie et le Maroc. En été, la température atteint facilement les 45 à 50 C à l’ombre. C’est la raison pour laquelle il est recommandé d’y aller entre octobre et avril. Lors de notre passage au début de novembre, le mercure atteignait les 25 C. Une température idéale pour se promener en short et en t-shirt, mais pas pour les Tunisiens de la région qui prennent soin de porter jeans et coupe-vent en cuir. Pour eux, c’est le début de l’hiver!
Après un sentier sinueux à travers des rochers et petits cours d’eau
menant au sommet de l’oasis, vous aurez droit à un horizon qui s’étend à perte
de vue. Pour les cinéphiles, sachez que Chébika a servi de lieu de tournage pour le film Le patient anglais avec Anthony Minghella et Ralph
Fiennes.
À
Tozeur, une vingtaine d’établissements hôteliers reconnus reçoivent les
visiteurs à l’année. Malheureusement en raison des événements que nous
connaissons, seize d’entre eux sont fermés entraînant ainsi des mises à pied et des pertes financières
dans le secteur touristique. Les autres demeurent ouverts,
mais avec un taux d’occupation relativement faible. Nous logions au Palm Beach
Palace Tozeur, un établissement fortement sécurisé et de très haute qualité,
qui compte 128 chambres et suites.
Exception
faite de quelques Tunisiens qui participaient à un séminaire, les touristes
étaient peu nombreux pour ne pas dire absents. La piscine était déserte et le
manque de va-et-vient quotidien à l’intérieur d’un établissement aussi réputé que celui
du Palace laisse songeur. Certes, c’est la basse saison, mais le taux d’occupation
était anormalement bas. Et pourtant, les touristes ont tout à gagner : l’accueil
est chaleureux, les prix sont abordables, la qualité des repas est
indiscutable, l’environnement est paisible et la sécurité est bien présente et
discrète.
PALMERAIE HAMA
Toujours
dans la région de Tozeur, un incontournable est celui de
la palmeraie Hama. Depuis le début de novembre et jusqu’à la fin de décembre, c’est
la saison de la récolte des dattes. Dans cette palmeraie, un seul employé, dans la cinquantaine, a l’expérience nécessaire pour grimper au sommet des
dattiers afin de recueillir ce petit fruit comestible. Le temps est compté et tout
doit se faire rapidement.
Dans
l’ensemble des palmeraies de Tozeur, il y a 220 000 palmiers qui procurent
250 variétés de dattes, alors que sur tout le territoire de la Tunisie, on en relève
quelque 2 000 000. Un petit conseil avant de goûter à une datte
fraîchement cueillie : prenez le temps de vérifier à l’intérieur, près du
noyau, si un petit insecte ou une larve pourrait s’y retrouver. C’est peu
fréquent, mais cela peut se produire.
HAMMAMET
En
remontant vers le nord, direction Tunis, un arrêt obligé est celui de la plus
grande mosquée d’Afrique du Nord, à Kairouan. C’est le plus ancien lieu de
pèlerinage du pays. Les touristes peuvent avoir accès à la mosquée en dehors
des heures de prières des musulmans. Lors de notre passage, il était trop tard.
La prière avait commencé.
Nous
avons fait le tour du bâtiment, dont la construction remonte à 670 apr. J.-C. Plutôt
impressionnant. Kairouan est une ville reconnue pour sa civilisation
arabo-musulmane et la meilleure qualité de fabrication de tapis en Afrique du
Nord.
Hammamet
figure parmi les stations balnéaires les plus fréquentées du pays. Sa médina regroupe
des centaines de petits commerçants toujours prêts à négocier un prix « d’ami
». Mais là encore, les clients se faisaient rares. Très rares même. « Les
affaires ne sont pas bonnes ces temps-ci », raconte l’un des nombreux marchands
à qui j’ai parlé.
Hammamet
a de quoi être fière de sa médina. Propres et jolies, ses ruelles étroites nous
conduisent dans un véritable labyrinthe pour celui ou celle qui s’aventure la
première fois. Les murailles entourant la médina sont remarquablement bien
préservées. Tout juste à côté, un vieux fort construit au 15e siècle
rappelle que la ville n’était pas à l’abri des invasions étrangères. Le prix d’entrée
est de 7 dinars et les visites sont possibles tous les jours.
En
vous promenant dans les rues et ruelles, vous remarquerez la présence fréquente d’une des quatre
couleurs suivantes sur les portes et façades de maisons : le
vert, couleur de l’islam et de l’espoir; le blanc, couleur de la pureté; le bleu,
couleur du ciel et de l’eau; et le jaune, couleur du soleil et du sable.
SIDI BOU SAÏD
Près de Tunis, un petit
village qui fait beaucoup jaser est Sidi Bou Saïd. Et pour cause : ses
petites maisons sont peintes en blanc et ses portes en bleue. C’est
ce qui fait son charme et un lieu très recherché et fréquenté. C’est aussi un
endroit pour goûter un thé à la menthe, boire une citronnade, manger une
spécialité culinaire tunisienne, s’amuser à prendre des photos, marcher dans
les ruelles sinueuses et escarpées, faire la fête entre amis ou admirer
paisiblement le bleu de la Méditerranée.
Surnommé « le petit paradis
blanc et bleu », Sidi Bou Saïd a de quoi séduire tous les touristes. Les cœurs sont
vite conquis avec la présence de magnifiques bougainvilliers en fleurs ainsi que d’orangers, ce qui en fait un endroit idyllique et romantique.
CARTHAGE
À quelques kilomètres
plus loin se trouve le lieu archéologique de Carthage classé en 1979 dans le patrimoine
mondial de l’UNESCO. Voisin du Palais présidentiel sous haute
surveillance, les vestiges de Carthage témoignent d’une civilisation riche en
histoire qui remonte jusqu’au IXe siècle av. J.-C. Plusieurs guerres
ont suivi et ont permis aux Romains d’occuper le territoire en tant qu’empire
marchand.
Aujourd’hui, les
touristes ont accès à l’acropole de Byrsa, les ports puniques, le tophet punique, les nécropoles,
le théâtre, l’amphithéâtre, le cirque, le quartier des villas, les basiliques,
les thermes d’Antonin, les citernes de La Malaga et la réserve archéologique.
Les vols directs Montréal-Tunis devraient reprendre en avril 2016.
OFFICE NATIONAL DU TOURISME TUNISIEN
MINISTÈRE CANADIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES