Face à un marché équilibré ou d’acheteurs comme nous le connaissons, les vendeurs sont en forte compétition, offrant des propriétés similaires, et ce particulièrement dans le marché de la copropriété au centre-ville de Montréal. Avec un choix aussi grand, les acheteurs magasinent plus longtemps, une situation de marché des plus normales mais qui, en bout de ligne, décourage les vendeurs. L’être humain étant ce qu’il est, en désespoir de cause ou par croyance, on implore l’aide de Saint-Joseph. Comment?
Il semblerait que la coutume qui s’installe veuille qu’on enterre une statuette de celui-ci, la tête à l’envers, près de l’affiche de vente, devant la propriété, ou encore dans la cour arrière. Pour les copropriétés, dans un pot à fleurs rempli de terre serait tout aussi indiqué. Des prières doivent également accompagner ce rituel. L’objectif? Conjurer le mauvais sort qui s’acharne mais, plus encore, créer le sentiment d’inconfort à la statuette, un sentiment que le vendeur sent grandissant de jour en jour. Certains, très croyants, vont même procéder au rituel dès la signature du contrat avec le courtier, question de mettre toutes les chances de leur côté.
L’idée fait sourire, certes, mais elle apporte un élément intéressant pour les croyants: chasser le négatif et envoyer des ondes positives dans l’univers. Pour les autres, non-croyants ou athées, les lois de l’attraction et/ou de l’intention seraient plutôt invoquées.
Mais détrompez-vous, cet appel à Saint-Joseph n’est pas récent. Il semblerait que des nonnes du 16e siècle en Europe lui destinaient aussi leurs prières afin de pouvoir acquérir des lopins de terre supplémentaires. Ce retour à cette vieille pratique a, au 21e siècle, de quoi étonner! Mais agissant ainsi, les vendeurs lancent un message on ne peut plus clair: on désire chasser cette incertitude, qu’on perçoit comme malsaine, et on démontre, sans l’ombre d’un doute, qu’on est prêt au changement. On cherche donc à modifier l’énergie, en se tournant vers la foi.
Toutefois, de façon plus rationnelle, disons, on peut modifier cette énergie négative qui peut se dégager d’une propriété, pour différentes raisons. Au cours de ma carrière, et je ne suis sûrement pas la seule à avoir vécu de telles situations, j’ai occasionnellement entendu des visiteurs affirmer qu’ils avaient ressenti de mauvaises vibrations dès leur entrée. Une propriété a sa personnalité, son vécu, tout comme ses occupants. Un couple en instance de divorce peut laisser baigner une atmosphère malsaine entre les murs. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Chaque propriété dispose de son âme, j’en suis fortement convaincue. Et si l’on veut éviter que les visiteurs perçoivent toute onde négative, il faut faire preuve de détachement.
Ainsi je suggère, au besoin, le « home staging », question d’épurer l’atmosphère, de changer l’ambiance. Aussi, et pour certains ces pas sont difficiles à franchir, dès que la décision de vendre est prise et que le contrat avec le courtier est signé, lancez-vous dans les boîtes. Commencez à emballer les effets moins utiles. Cela peut sembler banal, mais on démontre encore une fois ici sa volonté de changement. Nous en avons parlé dans une chronique antérieure, il est parfois difficile de faire le deuil de sa propriété, de mettre un trait sur plusieurs années, plusieurs décennies. En se détachant de ce passé, on peut peut-être favoriser le destin et mettre les chances de son côté.
Votre courtier peut et doit vous aider dans ce sens. Il doit dégager de bonnes énergies et vous amener à le faire également. Si vos croyances, quelles qu’elles soient, vous permettent d’être plus confiant face à une vente plus rapide de votre propriété, soit! Chaque culture, chaque religion a ses rituels qui lui sont propres, afin de chasser les mauvaises énergies, ou pour donner un petit coup de pouce à la vente d’une propriété. En autant qu’ils vous permettent de demeurer positif, ils auront alors rempli leur rôle parfaitement.
MÉLISSA MENSING
Détentrice d’un baccalauréat en Criminologie de l’Université de Montréal, Mélissa a d’abord œuvré dans ce domaine quelques années avant de se joindre au réseau immobilier. Son professionnalisme, sa détermination, son amour du détail, sa franchise et son sourire remarquable séduisent à coup sûr. Passionnée par l’immobilier, Mélissa a développé une excellente connaissance du marché depuis près de 14 ans.