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Les cognacs courvoisier

 

 

J’ai assisté à un séminaire des Cognacs Courvoisier,
organisé par la Maison Beam Suntory et animé par leur ambassadeur de
marques, Marcio Ramos.

L’histoire
de la société Courvoisier commence en 1836 à Jarnac, lorsque Félix Courvoisier s’associe à Jules Gallois
pour créer une maison de cognac. Napoléon III attribua
plus tard à Courvoisier le titre de « Fournisseur officiel de la Cour
Impériale ».

La
famille Simon, d’origine anglaise, rachète Courvoisier en 1909,
et adopte l’ombre de Napoléon Ier comme logo.

La
marque est passée par plusieurs mains, dont Hiram Walker, ensuite A. Domecq. L’Américaine
Beam Global Spirits & Wine détenait la propriété de Courvoisier depuis
2005. Elle a été absorbée par
le groupe japonais Suntory Holdings en 2014,  lequel
s’est hissé au

troisième rang mondial des spiritueux sous le nom de Beam Suntory.

Le cépage employé à
99,9%  dans la fabrication du cognac
est  l’Ugni blanc, avec porte-greffe américain.
À l’origine, c’est un cépage italien, le Trigano de Toscane. Il permet de
produire des vins blancs relativement frais, un peu acides, pas trop forts en
alcool et qui sont parfaits pour la double distillation. Le 1% restant, c’est
de la Folle blanche.

Dans
la production du cognac il y a trois acteurs, le viticulteur qui produit le
raisin, le distillateur et le négociant, qui va choisir les vins des
viticulteurs et faire le contrôle avant la distillation.

La
région de Cognac a 73 000 hectares de vignoble blanc, il y a environ 5 000
familles qui travaillent la vigne, dont la superficie varie de quelques
dizaines à quelques centaines d’hectares. Ces familles ont des contrats avec
les négociants. Courvoisier, qui est un des négociants, a presque un millier de
viticulteurs qui lui sont associés par des contrats. Certains ont un alambic
chez eux  et peuvent distiller les vins
eux-mêmes, ce sont des bouilleurs de cru, d’autres ne sont pas des bouilleurs
de cru et vont faire distiller leur vin chez des bouilleurs de cru.

Que
veulent dire les dénominations de Grande Champagne, Petite Champagne, Borderies
et Fins Bois?

Ces
dénominations ont été délimitées en 1906 par différents décrets et
correspondent parfaitement à des zones géologiques. Le cognac ne s’assemble pas
par rapport à des cépages, mais par rapport à des âges et à des crus. La
dénomination Champagne ne fait pas référence à la région de Reims au nord-est
de Paris, ni à son vin mousseux. Cognac est située au sud-ouest de Paris, où la
région est très calcaire. Le terme vient d’un vieux mot latin, «campagnus»,
utilisé dans les deux régions.

Grande
Champagne et Petite Champagne sont des terres calcaires dont l’enracinement des
vignes est très profond, ce qui confère aux eaux-de-vie une capacité de vieillissement
très long. Ces deux dénominations se trouvent en périphérie de la ville de
Cognac. Il y a aussi une petite région vallonnée et boisée, très agréable,
appelée les Borderies, qui occupe 4000 hectares. Elle donne des rendements un
peu plus faibles avec des notes très florales et un peu de gingembre que l’on
trouve sur le 12 ans d’âge et même sur l’Exclusif. Ensuite, il y a les Fins
Bois, région entourant les trois autres régions, elle est un peu plus
argilo-calcaire, permettant d’obtenir des eaux-de-vie très fruitées qu’on va
utiliser surtout dans le VS car elles ont la capacité de vieillir un peu plus
vite. Cette notion de cru est essentielle car elle va déterminer les bases
d’assemblage en y rajoutant la notion d’âge.

Les
Bons Bois et les Bois Ordinaires correspondent à des zones éloignées de Cognac,
dont les vins sont rarement utilisés pour le Cognac.

Le
processus de fabrication et de distillation est complexe et logique. La
vinification est celle des cépages blancs, il n’y a donc pas de macération. La
vendange se fait au mois d’octobre La vinification se fait chez le viticulteur.
C’est seulement après la fermentation, quand le vin est achevé, qu’on va
commencer la double distillation, qui va s’étendre du début novembre jusqu’à la
fin mars. Les vins sont vinifiés sans ajout de souffre ni de composés chimiques
pour les conserver. C’est leur acidité naturelle et le froid ambiant, entre 5
et 10 degrés, qui vont les conserver parfaitement dans les chais des
viticulteurs avant d’être distillés. Dès l’arrivée du printemps, tous les vins
de la récolte sont passés en chaudière pour devenir de l’eau-de-vie nouvelle.
Ils sont ensuite soumis au vieillissement et à 
l’assemblage.

Depuis
la dernière Guerre mondiale, le Bureau National, qui chapeaute toute la réglementation
de la profession, a mis en place des catégories de cognac qui ne correspondent
pas à un cru, ni à un cépage, mais à un minimum de compte d’âges. Les VS  correspondent à une catégorie d’entrée de
gamme avec un minimum de 2 ans, les VSOP sont une autre catégorie avec au
minimum 4,5 ans d’âge, Napoléon et autres XO supérieures peuvent aller jusqu’à
10 années. Il s’agit de la réglementation minimale. Courvoisier fait des
qualités qui sont bien au-dessus des minimums.

Nous
avons été accueillis au restaurant Le Pier 66 avec un Minuit à Paris: 25 ml de Courvoisier VSOP avec du soda gingembre,
dans un verre rempli de glace, qui était très agréable.

Notons le nouvel habillage
des cognacs de la Maison Courvoisier, qui se modernise.

L’ambassadeur de la marque a procédé à
la dégustation de 3 cognacs, en commençant par le Courvoisier
VS
, un assemblage de plusieurs crus âgés de trois à sept ans,
principalement des Fins Bois, avec une touche de Petite Champagne.

Robe dorée, légèrement ambrée. Dans un VS, on va d’abord trouver
des arômes primaires, des notes de fleurs d’été, des notes de bois de chêne, puisque
ce cognac a passé quelques mois, voire quelques années, en fûts de chêne. On
retrouve donc à la fois l’eau-de-vie et le bois qui vont donner de la légèreté
au Fin Bois. Après une première gorgée, on doit porter une attention
particulière sur l’attaque. Quand le cognac arrive en bouche, il ne doit pas
être agressif, il doit se fondre, s’assouplir, se réchauffer au contact du
palais. Le moment le plus révélateur apparait quand on a avalé la première
gorgée, une prolongation du goût doit se révéler.

Avec le VS on nous a servi avec un saumon pastrami,
salsifis, pommes et crème fumée. Très réussi.

Nous avons ensuite dégusté le Courvoisier VSOP qui est un assemblage
de Fines Champagnes. La règlementation est très précise, elle doit associer au
moins 50% de Grande Champagne et le reste de Petite Champagne. À l’œil, on va
observer les petites larmes autour du verre, une couleur ambrée qui va
s’accentuer puisqu’on est entre 7 et 10 années de vieillissement. Au nez, on va
avoir des arômes plus complexes à cause l’oxydation naturelle du chêne. On
obtient des notes vanillées, un peu florales, avec beaucoup de longueur
aromatique. Il ne faut pas oublier que dans le cognac il y a une troisième
distillation naturelle qui se fait par évaporation. Chaque année, les
négociants perdent l’équivalent de 20 millions de bouteilles en raison de
l’évaporation, la fameuse part des anges. Le cognac continue à se concentrer à
travers le bois. C’est le prix à payer pour la qualité.

On nous a servi en accompagnement un thon albacore
confit au gras de canard et salsa de litchis. Très bon.

Nous avons
finalement dégusté le Courvoisier XO.
Reconnu comme l’un des cognacs XO les plus fins au monde.

C’est un produit très supérieur où on a
fait un assemblage de Petite et Grande Champagne, avec de la Borderie allant
jusqu’à 35 ans de vieillissement. C’est un produit très rond, très harmonieux,
voluptueux même, avec une grande persistance aromatique et une grande
souplesse. On y retrouve les notes florales de la Borderie avec un peu d’iris.
L’oxydation donne des notes d’orange confite, le côté du bois va apporter des
notes vanillées, associées à la crème brûlée. Avec une seule goutte, on a un feu
d’artifice dans le palais, le cognac fait la queue de paon, il s’ouvre.

Chez Courvoisier, la politique consiste
à chercher l’harmonie entre le bois et l’eau-de-vie. On ne veut pas que le bois
domine les arômes initiaux du cognac.

Le corps est velouté, voluptueux, c’est
la magie du vieillissement. Il se perd 2 à 3 degrés d’alcool à travers la
barrique, mais cette respiration lente du bois va permettre d’arrondir et
d’assouplir, pour obtenir un produit très agréable. La finale est très douce,
avec une profondeur exquise.

En
accompagnement, on nous a apporté un pétoncle, caramel de betteraves et fromage
comté. Un très bon mariage.

Après la dégustation des cognacs, Julie Blais
Comeau, la spécialiste de l’étiquette, nous a fait une causerie passionnante sur
la façon de bien déguster le cognac, et sur les règles qui régissent les
toasts.

La causerie a été suivie d’un superbe cocktail au Champagne: un petit cube de
sucre, 2 traits d’Angostura bitters, 25 ml de Courvoisier VSOP et du Champagne
Taittinger.

Pour finir, on nous a offert en souvenir deux
verres tulipes de cognac Courvoisier. En matière de dégustation, le verre est
important. À Cognac, on utilise le verre «tulipe» qui a l’avantage d’avoir une
base relativement large mais pas trop, ce qui permet de prendre le verre dans
sa main et de le réchauffer quand la température n’est pas idéale. Il ne faut
pas trop chauffer  le cognac.  L’idéal est entre 20 et 22 degrés.
L’utilisation de petites chandelles et du percolateur sont aujourd’hui bannies.
Dès qu’on met un peu de cognac dans le fond d’un verre, on a naturellement la
viscosité du cognac liée au vieillissement et au contact prolongé avec le bois
de chêne. Cette viscosité va créer des larmes ou des jambes.

Les 3 cognacs que nous avons dégustés
sont disponibles à la SAQ:

Courvoisier VS code 00001925.
Prix 59$.

Courvoisier VSOP code 00009902.
Prix  77$.

Courvoisier XO code 1728259.
Prix 235$.

COURVOISIER

BEAM SUNTORY

Vanessa Boudreault, Directrice Marketing
514 285 8910, poste 154

Julie  Blais Comeau
www.étiquettejulie.com

SAMY RABBAT