Jean-Simon Brisebois, Sous un berceau d’étoiles. Par Ricardo Langlois
13 livres en près de vingt ans. Le poète écorché, victime d’intimidation, d’agression et de rejet (1), est un guerrier qui a choisi la poésie comme arme massive. « Sous un berceau d’étoiles », commence par une mini biographie de l’auteur. Je l’avoue après avoir lu autant de drames et de souffrances, je me suis mis en boule pour pleurer comme un enfant.
L’éternité, ça commence ici
En rencontrant Jean-Simon, j’ai vu son aura, son âme, la splendeur d’un enfant qui a grandi trop vite. La vie est lumineuse quand on rencontre des gens qui sont charitables juste par leurs présences. Quand on est en présence de l’auteur, qui a assisté à deux de mes lancements, je n’en revenais pas de son humilité. Et pourtant? Il parle de sa mère. La relation toxique (le cœur en otage). Je pense qu’il sait que l’éternité commence ici. Il se prépare déjà avec le pardon.
« Tel funeste vaisseau d’or
Voguant dans les eaux mouvementées
De ma délinquante jeunesse »(p. 24 )
« Demandant à Dieu un peu de temps
Laissant s’échapper un dernier cri
Dans le couloir de la mort »(p. 26 )
« Je suis une parcelle de mon infini
La source d’une divine création
Je suis »(p. 37)
L’expérience temporelle
Admirateur de ma poésie, je fais alliance avec la Lumière. Si mon écriture est initiatique, l’auteur s’y approche dans une expérience temporelle. Dans son espace de solitude, d’enfant sauvage laissé à lui-même. Accueillant, charmant et chaleureux, le poète vit pourtant dans un monde parallèle où la femme a un rôle important.
« Tu es la plus belle de mes histoires
Avec toi c’est vivre un conte de fées (p. 57)
Ou
Toi qui dans un elliptique
Moment de bonheur
M’as donné ton cœur (…)
L’envie de s’aimer
Est plus forte que l’infini »(p. 58 )
Il est un ange…
Sa poésie est limpide et lucide. Il faut aussi comprendre qu’il est un poète marginal. Il n’est pas reconnu des institutions. Il publie uniquement chez TNT éditions. Sa voix poétique est un chemin qui s’accommode d’un monde en piètre état. Il s’interroge. Mais comment se révolter quand le brasier brûle partout autour de soi.
Sa poésie n’incite pas au fatalisme, maisà l’observation, à la patience. Il ne cherche pas à forcer les choses, mais à accompagner (malgré la douleur). Il y a quelque chose dans son écriture qui se rapproche de la sagesse taoïste: c’est en revenant enfant qu’on accède à la sagesse. Il dénonce parce qu’il veut un monde meilleur. Je note quelques poèmes qui sont évocateurs: « Ce monde appelé espoir (p. 60), Le monde m’interpelle (p. 64 ) ou Yeux d’argent »(p.67). Il est un ange qui murmure dans sa petite cathédrale de rêve. J’ai le bonheur d’être son ami.
Note
1. À lire, la belle préface de Sylvain Turner, « La poésie comme outil de résilience ».Il raconte son lien d’amitié avec Roger Tabra, le parolier de Éric Lapointe, France d’Amour, Isabelle Boulay, Johnny Halliday, Ginette Reno et Dan Bigras.
Jean-Simon Brisebois, « Sous un berceau d’étoiles ». Pour vous procurer le livre: Éditions TNT 2023