Stéphanie est morte seule, dans la rue, au centre-ville de Montréal le 13 août 2024. Comment est-ce possible ? Stéphanie a été abandonnée par sa famille et par la société. Les refuges, les OSBL pour les sans-abri et les itinérants débordent et sont contraints, véritable crève-coeur, de refuser d’accueillir des personnes en détresse.
Avant de sécher nos larmes dénonçons :
les propriétaires obsédés par des profits rapides qui jettent à la rue des personnes vulnérables souvent âgées, parfois malades, sous de faux prétextes de rénovation.
Dénonçons les propriétaires qui transforment les logements familiaux en AirB&B loués à courts termes pour maximiser les profits.
Dénonçons les gouvernements qui dépensent sans compter des milliards $ de fonds publics pour un 3e lien inutile et une usine de batterie déjà obsolètes plutôt que d’offrir une simple chambre avec des services médicaux aux sans-abri. Cette orgie de dépenses inutiles stimulent des augmentations rapides du taux d’inflation. L’inflation, véritable fléau des retraités et des petits salaires.
Stéphanie est morte seule, dans la rue, victime d’une société cruelle.
Le 16 août 2024 une cérémonie sobre et respectueuse, devant l’église catholique chinoise du Quartier chinois, a souligné son décès. Une cérémonie symbolique pour les autres personnes mortes dans le silence et l’indifférence : une femme décédée récemment dans le Plateau Mont Royal, 2 autres dans le secteur Milton, et tant d’autres anonymes ! Le Québec a le triste record des personnes mortes non-réclamées qui doivent être prises en charge par le coroner.
L’obsession des droits réclamés sans cesse doit s’équilibrer par des responsabilités assumées. Le Québec, une société fragilisée, oublie ses traditions, se désolidarise de la famille et de ses aînés(es), et ne valorise plus l’essentielle transmission des valeurs québécoises aux enfants. La solitude urbaine provoque quotidiennement des drames humains. L’entraide et la compassion deviennent essentielles à notre survie comme nation.