Le parcours de André-Marie Coudou, belge d’origine, directeur-général chez Lépine-Cloutier & Athos à Québec, n’a rien de comparable. Après des études en science politique, il fait des études en théâtre, et lance sa propre troupe à Montréal, ce qui l’amènera à voyager au quatre coins du Québec avec sa pièce ‘’Les Représailles’’ mettant notamment en vedette le comédien Raymond Bouchard avec qui il a développé une belle complicité.
Sensibilisé à la mort dès son jeune âge, il présente une autre pièce sur le deuil ‘’La fête à Jean’’ avec comme tête d’affiche la comédienne Nathalie Gascon sur l’aide à mourir en 2012. Un homme de défi, il se lance dans la restauration avec ‘’Frite Alors’’ sur avenue du Parc à Montréal, et ouvre une seconde succursale rue Fleury.
La Covid, comme ce fut le cas pour plusieurs entreprises, l’a obligé à mettre la clé dans la porte. ‘’J’ai vu trop grand, mon petit resto sur avenue du Parc fonctionnait bien, j’ai commis une erreur en ouvrant un second resto. ’Mon Frite Alors’’ sur l’avenue du Parc était une source de financement pour ma troupe de théâtre. J’ai donc été dans l’obligation de tout arrêter. Je n’avais plus d’employés. Je ne voulais pas demeurer chez moi à ne rien faire, à me morfondre, et comme j’étais sensibilisé à la mort comme accompagnateur pour ma mère très jeune suite au décès de mon père, un soutien psychologique en quelque sorte, j’ai offert mes services à une Maison funéraire de Montréal. J’ai pratiquement touché à tout, réceptionniste, préposé à l’accueil, directeur des opérations, etc.
J’ai donc gravi les échelons assez rapidement, et lorsque Lépine-Cloutier & Athos s’est porté acquéreur de la Maison Funéraire pour laquelle je travaillais. Ils m’ont alors offert le poste de directeur-général de la Maison Funéraire de Québec, et comme j’aimais déjà beaucoup la ville, j’ai accepté cette offre. J’étais surpris que l’on me fasse une telle proposition, j’étais le dernier entré en fonction au sein de l’entreprise’’, me confie André-Marie Coudou un homme fort sympathique qui aime la bonne bouffe, prendre un verre entre amis, voir des spectacles, et Québec répond à ses besoins en ce sens, lui qui a habité à Montréal pendant plus d’une vingtaine d’années. Un homme qui a des idées pour le moins innovatrices. Le 15 septembre prochain ce sera la Journée de la Souvenance au Jardin de la Souvenance (cimetière) 301 rang Ste-Anne près de l’aéroport international Jean Lesage.
Célébration(commémoration) à 10h et 13h30, des activités toute la journée, les employés vont faire des hot dogs, c’est gratuit, jeux pour enfants, food truck sur place, prestation musicale, animation, etc. Bref, du jamais vu dans un cimetière en ce qui me concerne. ‘’C’est de rendre l’endroit plus familial, plus vivant, moins lugubre, de rendre hommage aux disparus, et faire découvrir aux gens la forêt tout autour’’, de souligner M. Coudou.
Un homme de coeur
Pour faire partie de l’équipe de André-Marie Coudou, il faut avoir le coeur à la bonne place. ‘’Mon but est d’accommoder les gens, de leur rendre la tâche plus facile après un deuil, déjà c’est une épreuve très difficile à traverser’’, raconte M.Coudou qui recommande aux gens de faire des pré-arrangements pour vivre pleinement leur deuil sans avoir à se soucier du reste. ‘’Je finis toujours par trouver des solutions pour rendre la vie plus facile aux gens.
L’autre jour, une dame désemparée est venue me rencontrer au bureau, elle ne disposait pas d’un important budget pour les funérailles de son conjoint. Je lui ai suggéré une urne à prix abordable, de mettre l’urne sur un présentoir chez elle avec la photo de son mari, et de préparer un petit buffet. Un autre client voulait faire une cérémonie à l’extérieur en plein hiver en présence du cercueil ouvert, on l’a fait.
Il y avait une petite neige qui tombait, un petit côté magique malgré les circonstances’’, de me confier André-Marie Coudou à l’écoute des besoins de sa clientèle. Il a plus d’une centaine d’employés sous sa tutelle. ‘’J’ai des employés qui ont le coeur sur la main, j’organise plusieurs sorties de groupe pour créer un esprit d’équipe. Nous avons été voir un match de balle au stade Canac, une pièce de théâtre. Vous savez nous évoluons dans un domaine très particulier, c’est important d’avoir des moments intimes avec le personnel’’, remarque M. Coudou.
Il a aussi innové en offrant aux gens des funérailles à l’extérieur sous un chapiteau avec vue sur le fleuve. Bref, il apporte une nouvelle dimension au monde funéraire, un côté humain, un service personnalisé.
Photo principale : André-Marie Coudou