Dans un monde saturé d’images et d’informations éphémères, « Aux grands maux – Les grands discours » s’affirme comme un spectacle singulier et audacieux qui plonge le public dans la richesse des mots qui ont marqué l’Histoire. Dès le début, grâce aux archives, Albert Camus accueille le public avec sa vision de l’artiste et des arts de la scène. On devine déjà que la charge émotive sera grande et cela prédispose à l’écoute. Quatre comédiens très inspirés, Dorothée Berryman, Marc Béland, Naïla Louidort et Martin-David Peters donnent vie à des textes qui ont résonné au-delà de leur temps.
Une promenade à travers l’Histoire
Ensemble, les comédiens font résonner les voix de figures majeures comme l’avocate Gisèle Alami, la poétesse Michèle Lalonde, Mère Teresa, Winston Churchill, Martin Luther King ou encore Barack Obama. Il faut entendre le texte d’Olympe de Gouges, sur sa Déclaration des droits de la femme, qui date de 1791. Ces discours transcendent le temps et posent des questions profondes qui résonnent encore aujourd’hui. La diversité des orateurs et la richesse de leurs mots nous amènent à réfléchir sur des enjeux universels : la justice, la paix, la liberté, et le pouvoir des mots pour changer le cours des choses.
Un format dynamique et engageant
On aurait pu s’attendre à une présentation statique et potentiellement ennuyeuse. Il n’en est rien! La mise en scène épurée de Marie Guibourt permet aux textes d’être entendus avec force. Loin des conventions, « Aux grands maux – Les grands discours » utilise habilement des archives visuelles, soutenant et enrichissant la performance des interprètes. Chaque acteur, avec sa sensibilité propre, nous transporte dans un univers où l’éloquence des mots se mêle à des images marquantes. Les jeux de lumière, la musique et les mouvements des acteurs créent une atmosphère évocatrice, plongeant le spectateur au cœur des luttes sociales et politiques. Le résultat est une expérience immersive qui laisse une empreinte indélébile dans l’esprit des spectateurs.
Le spectacle invite à reconsidérer la perception que nous avons des discours et de leur place dans notre société désenchantée.
Il faut saluer ici le génie de Luce Rozon. Grâce à son sens aigu de la direction artistique, elle parvient à donner vie à ces discours avec une pertinence saisissante. Elle a su habilement tisser un fil rouge entre ces mots d’hier et les réalités d’aujourd’hui, nous rappelant que les défis de notre époque continuent d’appeler à la réflexion et à l’action.
À voir absolument
« Aux grands maux – Les grands discours » n’est pas seulement un spectacle à voir, c’est un rendez-vous nécessaire avec notre histoire collective. Dans un monde où le discours se réduit souvent à des slogans creux et polarisants, cette représentation célèbre le pouvoir des mots et leur capacité à mobiliser les consciences. À voir absolument, ce spectacle promet de toucher et d’inspirer, offrant une lueur d’espoir et une invitation à construire un avenir meilleur.
« Aux grands maux – Les grands discours » c’est donc bien plus qu’un simple spectacle. C’est un appel à la prise de conscience, à l’engagement et à la valorisation de la parole en tant qu’outil de changement.
« Aux grands maux – Les grands discours » s’inscrit comme une pièce maîtresse de la saison théâtrale, une célébration des mots qui nous unissent et nous inspirent.
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Armand Dubois, journaliste chevronné avec plus de 20 ans d’expérience (Radio-Canada, TVA), a couvert des événements majeurs (tremblement de terre de San Francisco, missions NASA) et remporté un prix pour sa série sur les urgences. Rigoureux et pédagogue, il a travaillé à Sudbury, Toronto et Montréal, et s’est engagé pour la qualité journalistique au Canada.
