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« L’art de James Cameron » à Paris

Bustes des Na vis Avatar. L'art de James Cameron. @James Cameron Bustes des Na vis Avatar. L'art de James Cameron. @James Cameron
Bustes des Na vis Avatar. L'art de James Cameron. @James Cameron

« L’art de James Cameron » à Paris : une vertigineuse déambulation dans les méandres de l’imaginaire foisonnant  du réalisateur canadien

« Tous les cinéastes sont obsédés et fous ; les meilleurs le sont même plus que les autres[1] »

« J’ai un grand scepticisme envers les gouvernements, une vision très pessimiste de l’avenir de l’humanité. J’ai fait le tour de la question. Aujourd’hui, comme à dix-sept ans, je suis persuadé que tous les politiciens sont des connards et qu’on perd notre temps en traitant avec eux, à moins de descendre dans la rue pour leur renvoyer leur gaz lacrymo à la figure. Pour autant, en tant que parent, mon boulot c’est d’être optimiste. Mais tout ce que je lis me dit qu’il y a de gros problèmes devant nous qu’il va falloir régler (….) J’essaie à mon niveau, le cinéma, de trouver des façons d’être utile, d’aider.  C’est important, quand on est artiste, quel que soit l’art ou le support, de créer un mouvement, de dire  qu’il faut changer, s’améliorer en tant qu’être humain. C’est ce que j’essaie de faire à travers mes films[2] ». 

Cette exposition inédite, organisée par la Cinémathèque française[3] (ce temple consacré à la cinéphilie[4]) et la Fondation Avatar Alliance[5], en partenariat avec le Musée Cinéma et Miniature de Lyon (qui prêta une vingtaine de pièces) est un livre à cœur ouvert, et une immersion dans la genèse d’une vie de création, une autobiographie en fait, précise James Cameron. Le Canadien a confié ses archives personnelles, les sources originelles de son colossal travail créatif, des documents auxquels quiconque n’avait jamais eu accès jusqu’ici. Et le visiteur ne manquera pas d’être stupéfait voire interloqué de découvrir (facette méconnue du cinéaste) que tout commença par un crayon et un pinceau bien avant que ce créateur hors norme ne s’investisse et n’évolue derrière l’œil d’une caméra. Sont présentées près de 300 pièces (dont la plupart ont été croquées par la main du maestro)  soit une panoplie de dessins préparatoires, des dessins techniques, des story-boards, des pastels à l’huile, des tableaux, des maquettes, des figurines dont certaines à taille humaine,  des photographies, des costumes iconiques ainsi que de multiples accessoires de films.

Affiche dessinée par James Cameron

La rétrospective est déclinée autour de six volets thématiques et chronologiques soient autant d’ambiances qui retracent l’ensemble de son parcours créatif : les premiers dessins et influences culturelles ; la machine humaine et autres cyborgs ; l’exploration du cosmos et des fonds sous-marins ; l’univers de Titanic ; les créatures extraterrestres ; les mondes indomptés (dont une immersion spectaculaire dans l’univers de Pandora, cette exolune fictive qui est un personnage à part entière de la saga Avatar (devenue un phénomène culturel planétaire) .

L’ensemble est enrichi de propos personnels du cinéaste (que l’on peut entendre en scannant le QR code) où il partage ses réflexions sur ses diverses inspirations (qui sont autant de témoignages éminemment précieux parce qu’authentiques). Plusieurs écrans diffusent des courts extraits de ses films, documentaires et making of, restituant ainsi judicieusement les œuvres graphiques exposées dans leur contexte.

NeytiriAvatar

L’accent de l’exposition est mis sur le dessin. Dès l’enfance et l’adolescence, James Cameron a ainsi couché systématiquement sur le papier toutes ses idées, ses inquiétudes, angoisses qui le hantaient ainsi que son pessimisme sur l’espèce humaine. Certaines esquisses sont le fruit de son imagination féconde et découlent également  de ses multiples rêves. La puissance de son subconscient a toujours été un moteur essentiel d’inspiration, il est très attaché à ses visions oniriques qu’il appelle « sa plate-forme de streaming privé ». De nombreux songes furent ainsi à l’origine de ses créations visuelles les plus notoires. Pour les admirateurs du réalisateur, ce qui est donné à voir est éminemment précieux, permettant d’appréhender en profondeur le substrat de ses œuvres cinématographiques.

Croquis conçu pour le concours artistique de décoration de vitrines 1968

La rétrospective fit l’objet d’une dense et dithyrambique couverture médiatique d’autant que le vernissage, le 3 avril 2024, se déroula en présence du réalisateur et de l’actrice Sigourney Weaver. Outre son contenu d’exception, elle se révèle également originale par sa durée puisqu’elle court jusqu’au 5 janvier 2025.

Le réalisateur autodidacte qui n’a jamais fréquenté une école de cinéma (il a poursuivi des études de physique à l’Université de Fullerton qu’il  abandonna assez vite) et qui aimait visionner les films en drive in sans quitter sa voiture[6] est devenu le cinéaste demiurge du septième art que l’on connaît.  Depuis plusieurs décennies, il offre des spectacles de divertissement populaires époustouflants qui tiennent en haleine, émerveillent, enchantent littéralement ou effraient parfois par leur noirceur, séduisant un public de plus en plus large. Référence cinéphile transgénérationnelle, son cinéma est ainsi parsemé de scènes de courses poursuites et d’action mémorables et grandioses (« Terminator 2 : le jugement dernier »), de naufrages retentissants (« Titanic » et « Avatar 2 »)  agrémentées de répliques devenues cultes pour les aficionados : « I’ll be back ! »  (Je reviendrai[7]) ; « Hasta la Vista Baby !» (À plus tard[8]) avec des personnages qui laissent rarement indifférents et qui sont autant d’ingrédients incontournables de la pop culture.

Les thèmes universels de sa filmographie fascinent et fédèrent : l’exploration galactique ou l’inconnu sous-marin ; la survie  dans un monde dystopique ; les imbrications de plus en plus étroites entre l’Homme et la technologie (avec à la fois un regard futuriste et critique sur ces dernières) sans oublier les romances inhérentes à ses récits. Dotés de budgets pharaoniques[9], ses œuvres épiques (qui écrasent le box-office) intègrent des prouesses techniques servies par des effets spéciaux innovants, toujours au service de la narration (afin de créer des environnements plausibles) et de l’émotion, créant ainsi de facto une évidente empathie avec les spectateurs. On retiendra, entre autres, l’utilisation du morphing (passage d’une forme à une autre en toute fluidité) dans « Terminator 2 » où le T-1000 (un cyborg très sophistiqué) possède la capacité  de se transformer en être humain, en objet…

Mais également l’animation 3D (qui donne l’illusion du relief et rend plus intense la sensation d’immersion) qu’il fit entrer dans son cinéma dans « Avatar » en 2009[10] et « Avatar 2, la voie de l’eau » (en 2022) ainsi que  le procédé de la capture performance  (l’acteur est ici couvert de capteurs placés sur sa combinaison moulante et sur son visage qui est ainsi filmé à quelques centimètres de sa tête). Le réalisateur explique que ce système permet de capturer ce qu’un acteur fait qui est ensuite transposé à l’intérieur d’un personnage numérique. Ce n’est pas  une performance modifiée par un tiers, elle est entièrement créée par le comédien lui-même (le film est composé à 70% d’images de synthèses et pour 30% de prises de vues réelles). Pour « Avatar, la voie de l’eau » où les acteurs évoluent sous l’eau en apnée sans tuba[11], il fallut encore perfectionner et adapter cette technique au milieu subaquatique, ce qui fut un travail ardu et chronophage qui n’avait jamais été fait auparavant. Hyperactif, Cameron peut remplacer n’importe quel technicien sur un plateau, effectuer lui-même un raccord de maquillage.

L’oeil gros plan 1970

Les univers imaginaires de Cameron ont influencé divers artistes. Par exemple, au Québec, « Toruk : Le Premier Envol », spectacle créé en 2005 par le Cirque du Soleil (mis en scène par les Montréalais, Michel Lemieux et Victor Pilon) prolonge talentueusement le monde merveilleux de Pandora (saga Avatar) en situant la narration 3000 ans avant l’action du célèbre film (Cameron et son équipe ont fourni toute leur documentation afin  d’accompagner cette  transposition).

Enfance et influences

Ses premiers dessins lorsqu’il a douze ans (qui furent précieusement conservés par sa mère, elle-même artiste) témoignent d’une grande maîtrise avec le souci du détail et des perspectives  (« Je suis toujours ce gamin qui adore dessiner. A l’école comme Jack dans « Titanic », je dessinais en permanence, je dessinais les filles de ma classe[12] » indique le réalisateur). On relève entre autres, un croquis préparatoire (pastel gras sur papier, 1968) conçu pour le concours artistique de décoration de vitrines, organisé pour Halloween par une banque canadienne, et que James remporta haut la main plusieurs années consécutives ;  un œil en gros plan qui ne manque pas d’intriguer (pastel gras sur papier, 1970) qu’il réalisa en cours d’art plastique au lycée de Stamford, une période de ravissement où il découvrit  les peintres de la Renaissance, les Surréalistes et les Impressionnistes[13].

On passe également en revue tout le patrimoine culturel dont il s’est nourri durant son enfance à Kapuskasing, (une ville rurale de l’Ontario où il grandit) et qui a irrémédiablement exercé une influence sur son activité créative : des romans  (« The War of the Worlds », 1898, de H.G Wells, « Childhood’s End[14]  », 1953, d’Arthur C. Clarke, « The Palace of Eternity[15] », 1969, de Bob Shaw, « A Case of Conscience [16] » de James Blish, 1958, « Earth is Room Enough [17]», 1957, d’Isaac Asimov) ; des comics Marvel ; des références cinématographiques diverses dont « 2001 : L’Odyssée de l’espace » (1968) de Stanley Kubrick qu’il découvrit à quatorze ans et qu’il visionna 18 fois au cours des deux premières années de sa sortie dans les salles (« Je me souviens avoir été ébranlé par sa majesté, en tant qu’œuvre d’art dans tous les sens du terme.

Tout le monde y voit un drame spatial mais à la base il s’agit d’intelligence artificielle ; je veux dire, Hal[18] existera probablement de notre vivant [19]» ; des films d’horreur de série B des années 50-60 qu’il affectionne particulièrement et qui lui font d’ailleurs dire qu’il n’est pas un cinéaste cinéphile ; des revues à l’instar de « Famous  Monsters of Filmlande » (un magazine consacré au cinéma d’horreur). Le jeune Cameron lit également de la littérature scientifique, des ouvrages sur la mythologie et la préhistoire.

James Cameron fut également concepteur d’affiches de films pour des sociétés de production. Il réalisa entre autres, celle de « Portrait of a Hitman » (Portrait d’un tueur[20]), de « The Instructor » (L’instructeur[21]) … Il conseille d’ailleurs sincèrement de ne pas visionner les longs métrages qu’il a pu illustrer car  selon lui, ils sont irregardables[22]. Son activité d’affichiste lui permit de subvenir aux dépenses du quotidien tandis qu’il débutait et de continuer à travailler sur « Terminator », le film qui  en 1984, le révéla à l’international.

Le contexte géopolitique de la Guerre froide durant l’enfance de James (qui est né en août 1954) avec la menace omniprésente de l’autodestruction de l’humanité par l’arme atomique a également laissé une empreinte sur son geste artistique. Une section de l’exposition  est ainsi agrémentée de plusieurs dessins d’explosions nucléaires, de nuages en forme de champignons, de panoramas désertiques, de ruines, de villes dévastées avec des crânes jonchant le sol ; reflet d’une époque mais qui représente toujours un vaste péril pour la planète dans ce premier quart du XXIᶱ siècle. Cette vision destructrice transpire dans ses œuvres cinématographiques  avec notamment le cauchemar de Sarah Connor dans « Terminator 2 : Le jugement dernier » où la déflagration de la bombe atomique arrache la peau de son squelette, une scène ahurissante où l’on éprouve un sentiment d’impuissance face à la catastrophe.

L’exploration du cosmos 

James Cameron a toujours  été un passionné de l’espace. C’est durant ses jeunes années que débuta la conquête spatiale avec la mission Apollo 11 et les premiers pas sur la Lune, le 21 juillet 1969. Et dans tout autre registre, ce fut la sortie un an plus tôt d’une œuvre cinématographique de référence incontournable, déjà évoquée : « 2001 : L’Odysée de l’espace ».

Xenogenesis

Son premier projet (1978) de long métrage intitulé « Xenogenesis »  (signifiant d’origine extra-terrestre) n’a jamais abouti, faute d’être parvenu à le financer. Il demeure cependant les dessins préparatoires de cette œuvre et un court métrage de 12 minutes qui fut tourné en 35 mm dans son salon (projeté durant l’exposition) qu’il réalisa avec Randall Frakes (qui lui a appris à scénariser[23]). Inspirée par l’univers de « Star War »  (dont le premier opus est sorti en 1977) de Georges Lucas, cette courte fiction commence par une série d’illustrations puis met essentiellement en scène Raj (incarné par l’acteur William Wisher[24]) passager à bord d’un gigantesque vaisseau spatial qui est à la recherche d’un environnement approprié pour commencer un nouveau cycle de vie.

Il rencontre un robot qui enlève les débris jonchant le sol et il s’en suit un combat ardu entre eux. Raj subit les assauts de faisceau laser du robot, projeté au sol, il est face à l’abîme cybernétique. Puis une femme, Laurie, vient à sa rescousse, pilotant une étrange machine  qui s’emploie à contrer le robot nettoyeur ; une séquence qui rappelle  dans  « Aliens, le retour » (produit quelques années plus tard) le fameux combat entre Ellen Ripley et la Reine des Aliens.

On découvre également les story-boards de batailles spatiales et de voyages interstellaires ainsi que de superbes dessins de Raj aux prises avec des méduses volantes sur la planète Mesa (qui seront à l’origine des Banshees, ces créatures volantes qui rappellent des dragons qui sont chevauchés par les Na’vi, les habitants de la planète Pandora dans « Avatar » des décennies plus tard). « Xenogenesis » recèle ainsi les matrices qui préfigurent les œuvres à venir. Grâce à cette toute première réalisation, il intègre l’équipe du célèbre cinéaste Roger Corman, spécialiste de séries B (qui révéla entre autres pas moins que Martin Scorsese et Francis Ford Coppola) où il fut employé sur les effets spéciaux de diverses productions dont : « Battle Beyond the Stars » (« Les mercenaires de l’espace [25]»), « Galaxy of terror » (La galaxie de la terreur[26]).

Esquisse du Terminator

Machines et hommes : l’univers du Terminator

En 1981, James Cameron reprend le célèbre « Homme de Vitruve » (1492) de Léonard de Vinci (symbole de la Renaissance où l’homme est considéré comme le centre de l’Univers) en scindant son dessin, titré « Androïde », en deux parties. La première moitié est un corps de chair et l’autre une mécanique de vis et boulons. Est également mis en avant le fameux dessin à l’origine du concept du Terminator  (un cyborg), soit une machine à tuer indestructible, un monstre à la musculature hypertrophiée au visage humain mais aux traits rigides n’exprimant pas le moindre sentiment. Sous son épiderme se dissimule une armature d’acier. Rien ne semble pouvoir l’anéantir.

La création  de cet être hybride repose sur un cauchemar que Cameron s’empressa de retranscrire sur le papier. C’était lors d’un séjour à Rome (il suivait la postproduction de « Piranha II : Les tueurs volants », son premier long métrage) où il était malade et fiévreux. Lors de son sommeil, il eut cette vision cauchemardesque où il était poursuivi par un squelette de métal à l’apparence humaine émergeant des flammes en tenant un couteau de cuisine à la main ; plusieurs planches préliminaires  du Terminator dont celle où il apparaît avec des dents humaines et deux cercles d’un rouge vif en guise de pairs yeux  sont exposées.

Modèle grandeur nature du T-800 dans « Terminator 2 : Le jugement dernier

Outre le modèle grandeur nature du T-800 dans « Terminator 2 : Le jugement dernier », une structure en métal résine et silicone avec le visage d’Arnold Schwarzenegger (qui campe le personnage[27]) ainsi que les mutilations infligées à son corps mécanique, sont également présentées des maquettes d’illustrations de promotion du marché du premier Terminator à Cannes en 1982 (dans l’intention d’attirer les financeurs) ainsi que des variations dessinées des différents protagonistes. À noter également la recréation en led de l’enseigne qui clignote en grosses lettres blanches du night-club « Technoir » à Los Angeles où se  déroule une fusillade lorsque le T-800 dans le Terminator de 1984 (incarné par Arnold Schwarzenegger) venu du futur tente de tuer Sarah Connor (interprétée par Linda Hamilton) et exécute plusieurs clients. Le terme Technoir inventé par Cameron désigne également un genre cinématographique qui est un mélange de  science-fiction et de film noir.

Impressionnante est la maquette de la tête éclatée (« splash head ») du T-1000 (qui dans « Terminator 2 » est joué par Robert Patrick), un modèle perfectionné de cyborg  (on se souvient que dans ce film, un coup de fusil de chasse du T-800 lui fend la tête en deux et le métal liquide de son corps reconfigure sa tête). Cameron porte un regard certes futuriste, mais également critique sur le développement des technologies créées par l’homme dont l’usage peut être détourné et utilisé contre ses semblables à des fins de destruction. Par ailleurs, certaines inventions peuvent échapper à leur concepteur. Le cinéaste estime avoir alerté des dangers de l’Intelligence Artificielle (IA) et surtout de sa militarisation. Dans « Terminator » en 1984, était mis en scène « Skynet », un système informatique contrôlé par une IA qui acquiert ensuite une conscience et se révèle désireuse d’anéantir l’humanité (les hommes ne parviennant plus à la désactiver)

L’exploration sous-marine

L’appel des profondeurs a toujours habité James Cameron[28]. Obsédé des fonds marins, il a toujours été attiré par les mystères de l’océan. Adolescent, il était captivé par le commandant Jean-Yves Cousteau qui, au bord de la Calypso, ne se contentait pas de parcourir les océans mais filmait les fonds marins, montrant ainsi l’invisible  (« L’explorateur marin français représentait son idéal[29] »). Cameron est incontestablement doté d’une indéniable et solide connaissance de l’océan où il plonge fréquemment depuis qu’il  a  passé son brevet de plongée (à l’âge de dix-sept ans[30]) lorsque sa famille s’installa en 1971 en Californie. Il comptabilise depuis lors au total des milliers d’heures passées en immersion peu profonde et précise-t-il, des centaines d’heures dans un environnement bien plus profond[31]. C’est également un aventurier au vrai sens du terme. En 2012, à bord d’un mini sous-marin, le « Deepsea Challenger », il accomplit la prouesse de se rendre au plus profond de la planète, soit à 11 000 mètres (dans la fosse des Mariannes près de l’île de Guam dans l’océan pacifique) ; il y filma durant plusieurs heures, la seule trace de vie visible, la présence d’amphipodes. Toutes ces explorations ont fortement contribué à forger la biodiversité subaquatique  d’Avatar, la voie de l’eau.

Quelques années avant le tournage de « Titanic », Cameron avait visionné « Titanica » (1992), le documentaire en Imax de Stephen Low avec des images réelles de l’épave rendues possibles grâce à la technologie des scientifiques des submersibles russes,  les mirs. Le Canadien  a lui-même effectué plusieurs plongées dans un sous-marin de poche de type mir lequel était équipé de petits robots télécommandés qui ont pu pénétrer dans les entrailles de l’épave du paquebot, parcourir toutes les pièces du navire (et ainsi examiner les salons, les ponts, les cabines des passagers envahies par les algues, jusqu’aux effets personnels des occupants des lieux) ; plusieurs séquences ainsi capturées à distance furent utilisées pour « Titanic » et  servirent pour recréer les aménagements intérieurs du paquebot.

Après le triomphe du film sorti en 1997, il continua ses explorations sous-marines et réalisa ensuite plusieurs documentaires sur les fonds marins : « Ghosts of the Abyss » (Les fantômes du Titanic ») en 2003 (une visite en trois dimensions de l’intérieur de l’épave) ; « Expédition Bismark[32]» en 2002 (où il fit appel aux deux sous-marins russes (Mir1 et Mir2) ; « Aliens of the Deep » en 2005 (le canadien fit équipe avec des scientifiques de la NASA afin d’observer les chaînes de montagne et récifs des profondeurs ; les créatures que l’on y croise valent tous les films de science-fiction se plaît à indiquer le cinéaste). Depuis 1990, Cameron possède sa propre société de production, Lightstorm Entertainment qu’il fonda  avec Larry Kasanoff.

Sa première fiction sous-marine, « Abyss », est sortie dans les salles obscures en 1989. Pour la première fois des extraterrestres infra-marins émergent dans une production cinématographique. Tout fut démesuré sur le plateau de tournage de ce véritable film aquatique. Outre la durée particulièrement étendue du tournage, 140 jours, le  défi technique qu’il entendit surmonter consista, plutôt que de recourir à des effets spéciaux, à filmer essentiellement son récit sous l’eau (avec son frère Mike, il mit au point une caméra permettant la prise d’images dans cet environnement aquatique). Mais comme cela n’était aucunement envisageable dans l’océan, il investit l’ancienne centrale nucléaire de Cherokee (à Gaffney en Caroline du nord) et utilisa l’ancien réacteur pour y construire une vaste cuvette artificielle de 13 mètres de profondeur et de 60 mètres de diamètre, alimentée par 28 millions de litres d’eau  (ce qui nécessita de détourner un cours d’eau). Afin d’obtenir l’obscurité nécessaire et de donner ainsi l’illusion des fonds sous-marins, des billes noires de polystyrène furent disposées à la surface de la cuve qui fut recouverte d’une bâche géante afin de filtrer la lumière du jour et d’empêcher l’effet miroir de l’eau[33]. C’est encore une époque où l’était au stade du balbutiement des images synthèses. Quant aux dialogues du long métrage, ils furent également enregistrés en son direct sous l’eau, un procédé qui était totalement inédit jusqu’ici.

Plusieurs éléments de l’exposition illustrent cette épopée sous-marine dont la maquette du Deep Core (la plateforme de forage sous-marin), la porte en grandeur nature de cette base submersible ainsi que la maquette de reproduction du vaisseau extraterrestre. Plusieurs modèles du pseudopode en acrylite liquide sont visibles. Pour le film, la conception de cette intelligence extraterrestre en forme de serpent composée d’eau exigea six mois d’efforts à une équipe de six techniciens  supervisée par Dennis Muren ; elle marqua les esprits des spectateurs puisqu’elle disposait de la capacité d’imiter les émotions humaines  (elle prenait ainsi la forme et les expressions du visage de l’ingénieur Lindsey, incarnée par Mary Elizabeth Manstrantonio, qui entra en contact physique avec l’étrange créature iodée en  l’effleurant du doigt et en testa le goût).

Le pseudopode Abyss film

Le visiteur pourra observer plusieurs dessins d’autres créatures extraterrestres singulières par leurs élégances, dotées d’ailerons, de membranes transparentes et bioluminiscentes, elles communiquent entre elles (et sont  visibles dans « Abyss ») ainsi que des études de la descente dans les abymes, qui donna lieu à l’une des plus belles scènes du film, où « Bud » Brigman (interprété par Ed Harris), le contremaître de la base de forage pétrolier expérimentale, se sacrifie héroïquement pour aller au terme d’un long cheminement dans les profondeurs de l’océan dans le dessein de désamorcer les ogives nucléaires du sous-marin de  l’US Navy qui avait mystérieusement sombré.

TITANIC

On se retrouve dans l’intimité d’une cabine de luxe du paquebot réputé insubmersible et qui s’est pourtant fracassé contre un iceberg. On peut y retrouver des portes, des rambardes, et lustres  qui servirent de décors  à cette romance tragique[34]  ainsi que le scénario original du film « monument » (qui fit vingt millions d’entrées dans les salles françaises et obtint pas moins de onze Oscars (dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur).

En parcourant cette salle circulaire, on peut également découvrir plusieurs dessins préparatoires qui, dans le film, sont issus du porte document de Jack Dawson et qu’il montre à Rose DeWitt-Bukaker (jeune femme de bonne famille, passagère de première classe) dont : la célèbre « Madame bijoux »  (que Jack dit avoir  rencontré à Paris et qui prétendait venir chaque soir avec tous les bijoux qu’elle possédait en attendant son amour perdu depuis longtemps ; il avait fait un portait d’elle et l’avait conservé ; son personnage n’apparaît d’ailleurs pas vraiment dans le long métrage) ou encore la prostituée unijambiste.

Mais le clou de cet espace est incontestablement le sublime portrait raffiné (au crayon graphite) du nu de Rose allongée sur un sofa qui arbore un bijou : le Cœur de l’Océan (dans le film, c’est un diamant bleu serti de diamants  scintillants). Toutes ces œuvres graphiques ont été en fait signées par Cameron lui-même. Pour la scène où Jack dessine, la main qui tient le crayon n’est pas celle de Leonardo DiCaprio qui incarne le personnage et qui ne sait pas dessiner mais celle de James Cameron. Et comme ce dernier est gaucher, l’image a tout simplement été inversée (Cameron est coutumier de ces petits trucages). Est également visible la camera Arriflex 35 II C (modifiée par Panavision) qui permis les prises de vues sous-marine du Titanic ; elle fut insérée dans un caisson de dépressurisation fabriqué par Mike, le frère de James Cameron.

Derrière la romance flamboyante entre Jack et Rose, Cameron a pertinemment démontré les excès de l’arrogance humaine, l’orgueil de tous ceux qui se sont engouffrés dans cette course à la performance, au gigantisme, à la vitesse,  en faisant fi de la nature. « Titanic » est une tragédie, l’écroulement d’un monde, qui recèle une indéniable dimension mythologique avec des hommes  qui cherchent à défier les Dieux et qui furent punis par ces derniers.

Les créatures extraterrestres :

« Aliens,  le retour » (1986) est un film particulier dans la cinématographie de Cameron lequel n’a pas imaginé cet univers. Il a réalisé la suite du film de Ridley Scott (« Alien, le huitième passager » sorti en 1979) et il en fit un film d’action (influencé par la guerre du Vietnam) avec une lutte féroce entre des militaires (qui déploient un arsenal d’armes lourdes et très sophistiquées) et les monstrueuses créatures extraterrestres. S’il n’a pas créé la plastique des Aliens (dont le géniteur est l’artiste suisse Hans Ruedi Giger) le canadien a néanmoins inventé le design de la Reine des xénomorphes qui est incontestablement l’une des plus belles créatures de l’histoire du cinéma (avec son long crâne surdéveloppé en forme de coiffe, sa longue queue et ses vertèbres acérées, ses longues pattes élégantes) laquelle n’existait pas dans le film précèdent de Scott.

C’est Stan Winston, éminent spécialiste des maquillages et des effets spéciaux (décédé en 2008) et son équipe qui l’ont matérialisé. Le cinéaste estime d’ailleurs que c’est Sigourney Weaver (Ellen Ripley) qui la rendait vivante grâce à sa conviction et ses impressions qu’elle la voyait vraiment alors qu’il y avait le plus souvent rien devant elle ou une marionnette animée par des techniciens dissimulés dans le torse et par des mécanismes télécommandés.

Outre l’impressionnante maquette de la Reine des Aliens et le fac-similé de l’œuf pondu par celle-ci (lequel a été reconstitué spécialement pour l’exposition par les équipes du Musée Cinéma et Miniatures de Lyon) on peut également voir la maquette originale de l’exosquelette motorisé (destiné au transport de charges lourdes) connu sous le sobriquet de « Power Leader » que Ripley, dans une scène emblématique à la fin du film,  utilise pour contrer la Reine des Aliens.

Parmi les autres créatures à découvrir, plusieurs sont issues de l’univers d’Avatar. On ne peut que porter l’attention sur les ravissants bustes conceptuels des Na’vis affublés de leurs tresses (ces êtres humanoïdes bipèdes aux corps longilignes bleus dotés de quatre doigts et de quatre orteils) qui sont hyper réalistes ainsi que plusieurs dessins préparatoires de ces derniers. La minutie des expressions de leurs visages (avec leurs yeux de félins) ainsi que leurs émotions sont nettement perceptibles, ce qui favorise très nettement l’empathie avec eux ; ils sont finalement presque humains. Plusieurs esquisses du portrait de Neytiri, princesse Na’vi du clan Omaticaya sont également visibles. La faune de Pandora est également représentée par de multiples statuettes à l’instar du Thanator, le prédateur terrestre le plus terrifiant  (une panthère à six pattes qui semble sorti tout droit de l’enfer avec une tête cuirassée et une large mâchoire) ou encore de l’Equidius qui ressemble vaguement à un cheval (il est utilisé comme monture par les Na’vis).

Bustes des Na vis Avatar

« Avatar » (le premier opus en 2009) est un scénario original tiré d’un rêve de Cameron lorsqu’il avait dix-neuf ans (il était en première année à l’Université). Cette vision onirique l’avait tellement marqué qu’il la peint dès son réveil avec des pastels, il la décrivit ainsi : « une forêt bioluminescente, une rivière qui brillait de particules bioluminescentes ainsi que ce genre de mousse violette qui s’illuminait lorsqu’on marchait dessus ; il y avait des genres de lézards qui n’avaient rien de spécial jusqu’à ce qu’ils s’envolent, ils se changeaient alors en hélices, comme des frisbees vivants [35]». Le dessin intitulé «  ruisseau de biolominescence  », daté du milieu des années 1970, fait partie de ces artworks de jeunesse qui se sont avérés très utiles au cinéaste pour infirmer les allégations de certains détracteurs (en l’occurrence, Gerald Morawski) qui lui reprochaient un plagiat lors de la sortie d’Avatar[36].

Dans l’univers d’Avatar,  le monde végétal est érigé au rang de divinité, les plantes forment un réseau interconnecté conscient avec « Eywa » (la Déesse-Mère).  On relève la présence de plusieurs dessins préparatoires de l’arbre des Âmes (qui ressemble à un saule pleureur) lequel permet aux Na’vis de rentrer en communication avec Eywa ; cet arbre ayant aussi  la capacité de se connecter directement au système nerveux humain. L’atmosphère du film est époustouflante et hors du commun (une pleine réussite) mais l’histoire est plus convenue avec des humains qui envahissent la planète pour la spolier (l’intention étant d’accaparer des matériaux rares et des richesses). Quant aux Na’vis, ils forment un peuple autochtone vivant en symbiose avec la nature et évoluant dans une société qui demeure patriarcale (il n’y pas de fluidité de genre, pas d’homosexualité à Pandora, comme d’ailleurs dans l’ensemble de l’œuvre du canadien).

Immersion sur Pandora

La saga Avatar est incontestablement une ode à la nature avec un message écologique et une invitation à la réflexion en toile de fond. On plonge dans un univers animiste très différent des schémas de pensée occidentales, les différentes espèces vivent en communion les unes et les autres, les arbres parlent aux vivants et aux morts. « L’objectif est de réveiller notre connexion avec la nature à travers une histoire fantastique » déclare Cameron[37]. Il s’agit aussi d’attirer l’attention sur la destruction des écosystèmes (extraction d’un précieux minerai ou encore chasse aux « tulkuns » -qui ressemblent à des baleines- pour en extirper une substance miraculeuse censée donner la jeunesse éternelle) et le respect dû aux peuples premiers[38]. Le troisième volet de la saga qui est en postproduction sera dévoilé au public en décembre 2025.

La toute fin du parcours de l’exposition est une immersion dans le monde exotique et féérique de Pandora où l’on peut se laisser durant quelques minutes envelopper par ce monde luxuriant où il apparait des lucioles scintillantes, une dense flore tropicale avec des végétaux colorés en mouvement.

Conclusion : La place des femmes

James Cameron a toujours eu soin de donner à ses actrices des rôles de femmes fortes, des figures qui sont devenues iconiques, elles sont largement visibles tout au long de l’exposition. Elles incarnent à l’écran des combattantes ou des rebelles. Rose (Kate Winslet) dans « Titanic » brave les normes sociales et refuse les conventions de l’époque, Lindsey Brigman (campée par Mary Elizabeth Mastrantonio) dans « Abyss » est assurément une femme à poigne, pilotant des engins amphibies avec dextérité ; téméraire c’est elle qui dans une situation critique garde la tête froide face à son mari qui apparaît vulnérable[39] (ce qui traduit une inversion des rôles traditionnels attribués communément aux hommes et aux femmes). Ripley (Sigourney Weaver) dans « Aliens, le retour » se métamorphose progressivement en femme d’action maniant les armes et se livrant à un combat acharné et virulent avec la Reine des Aliens (chacune des deux protagonistes s’attachant à protéger coûte que coûte sa progéniture).

La prostituée unijambiste, Titanic

Dans « Terminator » et « Terminator 2 », Sarah Connor qui était au départ une serveuse qui luttait pour trouver sa place dans la société devient par la suite de plus en plus déterminée à agir, courageuse et intelligente, elle bataille pour la survie de sa famille et prend des décisions clefs. Neytiri (campée par Zoe Saldana) dans « Avatar » est une princesse qui ne supporte pas qu’on lui dicte sa conduite et déteste accomplir des tâches qui sont toujours dévolues aux filles, elle préfère vivre dans la jungle, chasser, se nourrir seule en toute indépendance[40], c’est une guerrière maternelle et aimante ; elle est écoutée et respectée. Ronal (campée par Kate Winslet) dans « Avatar, La voie de l’eau », dirigeante du clan des Metkayina avec son époux (qui contrôle le monde aquatique) chasse et combat pour défendre son foyer tandis qu’elle porte un enfant.

Dans notre culture, nous avons du mal à croire qu’une femme enceinte puisse être athlétique, on les dépeints comme des êtres fragiles qui ne peuvent pas se battre, souligne James Cameron[41]. Selon le cinéaste, « le devenir de l’humanité, c’est l’énergie féminine »[42]. C’est elle, ajoute-t-il, qui va sauver la race humaine et certainement pas le mâle compétitif et agressif[43]. Est exposé un dessin (« Metamorphosis ») lequel est une reproduction d’une peinture à l’huile inspirée par la peintre américaine, Georgia O’ Keeffe[44]. C’est un hommage à son idéal fantasmé féminin : il représente une femme qui renaît de son corps en s’extirpant d’une fleur (une orchidée). Il y  a cet autre dessin dans la même veine (qui s’inspire de La Naissance de Vénus de Sandro Botticelli) où figure une hippie en jean. Un portrait également d’une femme qu’il a croqué tandis qu’il avait dix-neuf ans,  les prémices en quelque sorte de l’une de ses futures héroïnes légendaires, Sarah Connor.

Portrait du nu de Rose Titanic

Après cette flânerie à travers les différentes étapes du parcours créatif de James Cameron (où l’on découvre même un dessin préliminaire d’un projet d’adaptation au cinéma de Spider-Man[45] qui fut abandonné, faute pour la Fox d’en retirer les droits) une seule hâte : revisiter au plus vite l’ensemble de la filmographie du maestro.

Notes

[1] Even.lefigaro.fr/citation.

[2] Interview de James Cameron par Léa Salamé, Nicolas Demorand, La Matinale, France Inter, 3 avril 2024.

[3] 51 rue de Bercy, 75012 Paris.

[4] La cinémathèque avait déjà précédemment organisé des expositions consacrées à Tim Burton en 2012, Martin Scorsese en 2015.

[5] Fondation privée qui est située à New York.

[6] Andrien Gombeaud, « Le jour où James Cameron a plongé dans la 3D », www.lesechos.fr, 18 avril 2014.

[7] Formule utilisée par le T-800 dans Terminator (1984).

[8] Cette réplique intervient dans un échange entre le jeune John Connor et le T-800.

[9] 200 millions de dollars pour Titanic, 400 millions de dollars pour Avatar ; en comparaison c’était seulement 6,6 millions de dollars pour « Terminator » (1984).

[10]  Ce qui obligea les cinémas à s’équiper en lunettes 3D et à investir dans de nouveaux écrans.

[11] Kate Winslet fut capable de rester en apnée statique pendant 7 minutes, tandis que Cameron indique ne pouvoir  y demeurer que cinq minutes et demi et ceci bien qu’il plonge depuis plus de cinquante ans.

[12] Yohann Turi, purebreak.com, 13  mai 2024.

[13] Vincent Delaury, « La totale de l’art de James Cameron à la Cinémathèque », www.agoravox.fr, 10 avril 2024.

[14] Des extraterrestres arrivent sur terre et diffusent leurs sciences très avancées.

[15] Dans un futur lointain, l’humanité est en guerre avec une race d’extraterrestres très mystérieuse.

[16] Un père jésuite enquête sur une race d’extraterrestre adeptes d’aucune religion mais dotés d’un sens moral très élevé.

[17] Recueil de quinze nouvelles de science-fiction.

[18] Dans le film, HAL 9000 est une intelligence artificielle très évoluée, il constitue le cerveau et le centre nerveux du vaisseau spatial. Il entreprend de tuer les astronautes.

[19] www.jeuxvideos.com, 4 septembre 2023.

[20] Ce film policier a été réalisé en 1979 par Allan A. Buckhantz.

[21] Ce film d’arts martiaux fut réalisé par Don Bendell en 1983.

[22] Valentine Becu, www.actusf.com, 13 décembre 2021.

[23] Né en 1947 et décédé en 2023, Randall Frakes est connu pour ses novélisations des films Terminator.

[24]  Il a ensuite coécrit  le scénario de Terminator et il apparaît rapidement dans les deux Terminator et dans  « The Abyss ».

[25] Réalisé  par Jimmy T. Murakari et sorti en 1980.

[26] Réalisé par Bruce D. Clark en 1981.

[27] Dans ce second opus, contrairement au premier Terminator, le cyborg (Schwarzenegger) est humanisé, il se transforme en figure paternelle.

[28] Objet de l’ouvrage de Guy Astik, Editions Rouge Profond, mars 2024.

[29] Stéphanie Belpêche, « James Cameron, aventurier de fond de mer », www.lejdd.fr, 13 février 2011.

[30]  Discussion avec Julien Dupuy et Stéphane Moïssakis à propos d’Abyss de James Cameron,  www.lacinémathèque.fr/postcast/2218.html.

[31] Mickael Greshko, www.nationalgeographic.fr, 19 décembre 2022.

[32] Construit de 1930 à 1939, il était d’une taille supérieure à celle du Titanic.

[33] Discussion avec Julien Dupuy et Stéphane Moïssakis, op. cit.

[34] A noter qu’un véritable élément du Titanic  (14 tonnes) fut remonté à la surface en 1998. Surnommé « The big piece », il est visible à Las Vegas, au Luxor hotel.

[35] Jean Ramière, « Avatar : cette incroyable révélation de James Cameron », www.melty.fr, 26 novembre 2022.

[36] James Cameron sortit gagnant de ce  procès avec Gerald Morawski en 2013.

[37] Carla Loridan, www.bfmtv.com, 8 décembre 2022.

[38] Par contre, comme le film se situe sur une planète imaginaire, perçue comme vierge, les questions relatives à l’érosion, au réchauffement climatique, aux pollutions ne sont pas abordées.

[39] Leur mini sous-marin prend l’eau peu à peu, or il ne reste qu’un seul masque respirateur pour rejoindre la plateforme, l’un des deux occupants ne pourra pas survivre. « Bud » tente de persuader sa femme de sauver sa vie mais elle refuse et le persuade de la laisser se noyer et puis de la ramener sur la plateforme où elle pourrait être réanimée grâce à l’hypothermie.

[40] Pascal Pinteau, Entretien avec Zoe Zaldana, www.effets-speciaux.info,10 mai  2010.

[41] Vincent Formica, « Une guerrière enceinte dans Avatar 2 », www.allocine.fr, 20 décembre 2022.

[42] Clément  Arbrun, www.Terrafemina, 4 avril 2024.

[43] Interview de James Cameron par Léa Salamé et Nicolas Demorand, op.cit                                                                                                   .

[44] Peintre américaine (1887-1986).

[45] James Cameron rêvait de réaliser ce film ; en une cinquantaine de pages, il avait dressé les grandes lignes de son Spider-Man légèrement différentes de celui des comics. Il voulait faire quelque chose dans la veine de « Terminator » et de « Aliens, le retour ». En 1997, il avait indiqué qu’il envisageait DiCaprio pour le rôle de l’homme-araignée et Schwarzenegger devait incarner Octopus.  Son projet a inspiré la trilogie réalisée par Sam Raimi, Geoffrey Crété, « Le meilleur film jamais fait », www.ecranlarge.com, 18 septembre 2022.

Laurent Beurdeley est Maitre de conférences à l’Université de Reims, ses travaux de recherches portent sur le Maghreb, les sexualités et les questions de genre (il a notamment publié, « Le Maroc, un royaume en ébullition, éditions Non Lieu). Passionné de cinéma, il a esquissé un portrait de Xavier Dolan (« L’indomptable », éditions du Cram, 2019) et rédige des chroniques de films.