Une performance remarquable des comédiens, un rythme soutenu tout au long de la pièce, La cage aux folles version Joël Legendre rassemble en un seul et même spectacle le théâtre et la comédie musicale. Un amalgame qui vaut son pesant d’or à en juger par les réactions du public.
La pièce de théâtre en elle-même est presqu’un classique de la comédie. Après une première présentation en 1973 et une adaptation au cinéma en 1978, La cage aux folles de Jean Poiret a été présentée un nombre incalculable de fois dans différents théâtres un peu partout sur le vieux continent et en Amérique. C’est cependant une première adaptation 100 % québécoise mise en scène par Joël Legendre qui est présentée dans la Vieille Capitale du 23 au 26 janvier 2025, après un premier passage obligé dans la métropole.
Une douzaine de comédiens dont plusieurs personnalités connues (Geneviève Brouillette, Stéphan Allard et Annie Brocoli, entre autres) donnent la réplique à un rythme soutenu aux deux principaux protagonistes, Marcel Leboeuf et Alex Perron. Ce dernier offre une performance remarquable en personnifiant tout l’arc-en-ciel de la masculinité ou de la féminité, au choix. Les deux vedettes personnifient un couple d’homosexuels (Georges et Albin) propriétaires d’un cabaret de drag queens qui doivent ranger robes et froufrous pour se faire passer pour une famille conventionnelle. En effet, Georges a eu un fils d’une relation précédente avec une femme et ce dernier veut se marier. Pour y arriver, il devra convaincre les parents de sa future épouse, très vieux jeu, qu’il a lui aussi grandi dans un milieu prude et conservateur.
La cage aux folles comme si on y était
Le génie de l’adaptation ne réside pas dans le vocabulaire adapté à la parlure de la Belle Province, « décâlisse, déguédine, toé, moé », mais d’avoir permis au public d’assister, en quelque sorte, aux spectacles de La cage aux folles. Avant et pendant la représentation, mais surtout durant l’entracte, les numéros de drag queens se succèdent, lip sync sur des airs entrainant de Dalida, Kim Carnes ou encore Gloria Gaynor (I will survive) ou Abba… La foule s’est même levée plusieurs fois pour accompagner les prestations des divas, magnifiques dans leurs robes à paillettes.
Cet enthousiasme, jumelé aux rires de la foule omniprésents ne laisse pas l’ombre d’un doute sur l’accueil enflammé de la salle presque comble d’un public qui, si on se fie pourtant à sa moyenne d’âge, aurait plutôt tendance à préférer la station assise.
Collaboration spéciale : Gilles Fiset