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Leadership et pragmatisme : la Présidente du Mexique face à la cacophonie canadienne.

La Présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum. La Présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum.
La Présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum.

La politique internationale est un jeu d’échecs où la maîtrise du discours et la cohérence des actions sont essentielles. Dans ce contexte, la récente réaction de la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, face aux menaces protectionnistes de Donald Trump illustre un leadership avisé, bien différent du désordre qui règne au Canada.

Sheinbaum, avec sérieux et autorité, a su parler d’une seule voix au nom du Mexique, cherchant à apaiser les tensions commerciales tout en répondant directement aux préoccupations de Washington. Son approche pragmatique et rationnelle a permis d’envoyer un signal clair : le Mexique préfère la diplomatie et la négociation à l’escalade des hostilités commerciales. Dans un monde où l’incertitude économique est omniprésente, cette posture renforce la stabilité et la prévisibilité, tant pour les investisseurs que pour les citoyens mexicains.

En revanche, au Canada, la situation est bien différente. La cacophonie politique entre le gouvernement fédéral et les onze provinces, ajoutée aux déclarations désordonnées de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, offre un contraste saisissant. Après avoir dégradé nos relations avec la Chine, l’Inde et la Russie, Joly parvient maintenant à se mettre à dos les États-Unis, principal partenaire économique du Canada.

Le manque de coordination entre Ottawa et les provinces révèle une faiblesse structurelle et un leadership défaillant. Plutôt que d’adopter une approche unifiée et stratégique comme Sheinbaum, Justin Trudeau, François Legault, Doug Ford et même Pierre Poilievre profitent de cette crise pour marquer des points politiques. Or, ces postures populistes mettent en péril l’économie canadienne.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le Canada dépend des États-Unis pour 77 % de ses exportations, alors que les États-Unis ne réalisent que 17 % de leurs exportations vers le Canada. La rhétorique belliqueuse des dirigeants canadiens, prétendant vouloir riposter à une hypothétique guerre commerciale initiée par Trump, est une stratégie suicidaire. Washington pourrait encaisser le choc bien plus facilement que nous.

Plutôt que de renforcer le nationalisme canadien et l’anti-américanisme par des discours enflammés sur la fierté nationale, nos dirigeants devraient être préoccupés par les conséquences économiques réelles de leur aventurisme verbal. Le Canada ne peut se permettre une guerre commerciale qui ne ferait qu’aggraver la situation économique, menant inévitablement à une récession.

Donald Trump ne sera plus président dans quatre ans, mais les dommages causés à notre économie par le manque de vision et de stratégie de nos dirigeants risquent de se faire sentir bien plus longtemps. Le leadership, c’est d’abord la capacité à naviguer avec intelligence dans des eaux troubles. Sur ce point, Claudia Sheinbaum a donné une leçon magistrale aux politiciens canadiens.

Rédacteur en chef de LaMetropole.com. Membre de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. Président de l'Association des actionnaires de Nemaska, Directeur des études, ÉNAP-Hull. Directeur Culture canadienne en ligne, Patrimoine canadien. Direction des politiques pour 3 Commissaires aux langues officielles. Directeur des services au public, Archives et Bibliothèque Canada. CA de Cité Libre.  Conférences pour l'Internet Society : UNESCO-Paris, Washington, la Sorbonne et Yokohama (Japon). Maîtrise en administration publique, ÉNAP. Stage ENA-France. M.A en histoire canadienne, Université de Sherbrooke. Scolarité de doctorat en science politique, UQAM. Droit civil (une année) Université d'Ottawa.