Dans un contexte économique mondial fragilisé par les tensions commerciales exacerbées par les politiques protectionnistes du Président Trump, le Canada se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Les promesses séduisantes de baisses d’impôts massives formulées par le Parti conservateur du Canada (PCC) et le Parti libéral du Canada (PLC) soulèvent d’importantes interrogations quant à leur pertinence économique et à leurs conséquences sur les finances publiques nationales.
Certes attrayantes pour les électeurs, ces réductions fiscales entraîneraient inévitablement une diminution substantielle des revenus gouvernementaux, précisément au moment où l’économie canadienne se prépare à affronter une récession annoncée par de nombreux économistes. Selon la Caisse populaire Desjardins, le Canada pourrait subir jusqu’à trois trimestres consécutifs de contraction du PIB réel, aggravés par les effets délétères de la guerre tarifaire lancée par les États-Unis. Cette situation préoccupante est corroborée par les mises en garde du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui recommandent plutôt la prudence fiscale afin de préserver les capacités d’intervention de l’État en période de crise.
L’histoire démontre que la capacité des gouvernements de réduire de façon conséquente et durable leurs dépenses est limitée. Dans un tel contexte, une question fondamentale demeure sans réponse satisfaisante : comment le Canada financera-t-il les milliards $ nécessaires, même en partenariat avec le secteur privé, pour les grands projets d’infrastructures, tels que les pipelines est-ouest visant à diminuer la dépendance énergétique envers les États-Unis, ou encore les corridors énergétiques permettant la distribution efficace de l’hydroélectricité québécoise et terre-neuvienne dans tout le Canada ?
Ces projets structurants nécessitent également l’essentielle abolition des barrières tarifaires entre les provinces afin de maximiser leur potentiel économique et leur rentabilité à long terme. Le recours accru à l’endettement public apparaît comme une solution risquée, susceptible d’alourdir significativement le fardeau fiscal des générations futures, de favoriser l’inflation et la dévaluation de la monnaie, tout en réduisant la marge de manœuvre financière du gouvernement du Canada.
Comme le rappelait l’économiste John Maynard Keynes : « Le problème économique fondamental est celui du choix dans l’utilisation des ressources limitées ». Face à la dévaluation annoncée de la monnaie canadienne, à l’inflation persistante et à l’érosion inquiétante du pouvoir d’achat de la classe moyenne, des solutions audacieuses doivent être envisagées. Parmi celles-ci, le Bitcoin pourrait constituer une valeur refuge, permettant de diversifier les actifs nationaux tout en protégeant l’épargne des canadiens contre l’instabilité monétaire.
Ainsi, la création d’une Réserve de bitcoins du Canada pourrait être envisagée sérieusement. Cette initiative placerait le Canada à l’avant-garde de l’innovation financière mondiale, tout en offrant une alternative crédible aux stratégies économiques traditionnelles devenues inefficaces. Cette proposition mérite toutefois une réflexion approfondie et une transparence totale pour garantir sécurité et confiance.
En somme, si la tentation électorale des baisses d’impôts est compréhensible, la responsabilité impose de mesurer avec lucidité les conséquences de ces choix. Face à la guerre commerciale, le Canada doit investir dans de grands projets d’infrastructures et une Réserve canadienne de bitcoins afin de réduire sa dépendance aux États-Unis et renforcer son économie. Les réductions d’impôts massives promises par le PCC et le PLC affaibliront la capacité d’intervention de l’État.