Israël – Lettre ouverte aux citoyens

Israël – Lettre ouverte aux citoyens : vous seuls pouvez mettre fin aux souffrances. / Open Letter to Israelis: Only you can bring about an end to the suffering.
Conflit israélo-palestinien. Créateur LumineImages, crédits : Getty Images, BAnQ. Conflit israélo-palestinien. Créateur LumineImages, crédits : Getty Images, BAnQ.
Conflit israélo-palestinien. Créateur LumineImages, crédits : Getty Images, BAnQ.

Israël – Lettre ouverte aux citoyens : vous seuls pouvez mettre fin aux souffrances. Le 30 mai 2024. (Traduction de Julie de Belle et Marie Desjardins)

À tous les citoyens d’Israël,

Depuis l’attaque barbare du Hamas le 7 octobre 2023 contre la partie sud de votre pays, le conflit entre vous et les Palestiniens devient de plus en plus complexe et insoluble.   

Vous êtes contrariés par votre gouvernement qui a ignoré les avertissements des services de renseignements, tout comme les signes évidents d’une possible attaque depuis Gaza. Vous êtes également contrariés par ce même gouvernement qui n’a pas su vous protéger, ni avant, ni pendant l’attaque ; pas plus qu’il ne propose de réelle solution à la question palestinienne. Il est évident que vous éprouvez un sentiment d’insécurité dans vos villes et vos villages, que vous êtes en colère contre le Hamas, et par extension contre les Palestiniens, qui, après cet abominable assaut, continuent de menacer votre paix et votre sécurité.

Il ne fait également aucun doute que les Palestiniens, en particulier les habitants de Gaza, sont en colère. Ils sont exaspérés par le Hamas qui les a exposés à plusieurs reprises à de graves périls. Ils sont en colère contre votre gouvernement pour ses représailles écrasantes et impitoyables, son occupation et son blocus sans fin. Ils sont aussi en colère contre l’autorité palestinienne, pour son traitement inefficace de leur détresse; contre les pays arabes qui ont signé des accords de paix avec Israël, pour leur présumée trahison et contre l’Occident qui, par son approbation tacite des politiques répressives de votre gouvernement, semble ignorer leur situation critique. Les Palestiniens sont en colère d’être traités, non pas comme des personnes souffrantes et ignorées, mais comme des êtres sans importance qui ne méritent pas de vivre dignement et librement.  

La guerre à Gaza en est maintenant à son huitième mois. Votre armée perpétue le massacre de civils innocents à une vitesse et à un niveau sans précédent. Votre armée continue d’exercer une répression brutale dans les territoires occupés, et en particulier en Cisjordanie, avec, semble-t-il, votre entière approbation. Il est inconcevable que vous, en tant que peuple qui avez enduré tant de souffrances, de persécutions, et de morts tout au long de l’Histoire – et particulièrement en Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale – puissiez tolérer ou encore ignorer que le même traitement soit infligé à un autre peuple en quête de justice, de liberté et d’autodétermination.

Personne ne peut nier votre droit de poursuivre les terroristes du Hamas qui ont commis des atrocités indescriptibles contre vous. Personne ne peut non plus remettre en question votre besoin de sécurité et de protection de votre mode de vie. Mais jusqu’à quand peut-on fermer les yeux sur la monstruosité de la guerre à Gaza ? Combien de temps encore dureront l’occupation militaire impitoyable et sans fin des territoires palestiniens et l’assujettissement du peuple palestinien ? Jusqu’à quand pourrez-vous accepter que l’on chasse les Palestiniens de leurs terres pour permettre l’achèvement du « Projet du Grand Israël » ? Pendant combien de temps encore pourrez-vous refuser aux Palestiniens leurs droits, l’égalité de traitement, la liberté de choix et de mouvement, et l’autodétermination ? Combien de temps encore les empêcherez-vous de vivre dans la paix, la dignité et le respect? Les barrières érigées entre vous et les Palestiniens tomberont-elles un jour ? Pourront-elles enfin être remplacées par une compréhension et une acceptation mutuelles ? 

Les Palestiniens ne sont-ils donc à vos yeux que des terroristes déterminés à vous éliminer ? Un peuple qui ne vous ressemble pas, moins humain, et qui, par conséquent, ne mérite pas ce à quoi, vous, vous avez droit ? Ce peuple est-il si déshumanisé à vos yeux que vous êtes insensible à son agonie ? Comment n’arrivez-vous pas à vous remettre en question devant vos voisins, dépossédés de leurs maisons, de leurs terres, de leurs moyens de subsistance, de leurs libertés et de leur capacité à vivre dignement ?

Vous savez sans doute que les Palestiniens, comme vous, se sentent autochtones sur cette terre, y ayant vécu pendant des millénaires, souvent en harmonie avec vos ancêtres. Ils partagent le même « héritage génétique » que le vôtre, ainsi que le révèle l’analyse de l’ADN des Cananéens bibliques qui habitaient à l’origine le « pays du lait et du miel », en l’occurrence entre 5 000 et 1 500 av. J.-C. Une étude récente de l’histoire de la population des groupes de la région a établi que les Cananéens, des agriculteurs, étaient un mélange de migrants du Caucase et du Zagros (la région montagneuse de l’Iran, du nord de l’Irak et du sud-est de la Turquie) et d’anciens Levantins (la région entourant aujourd’hui Israël, la Jordanie, le Liban, Palestine et Syrie). Une autre étude a démontré qu’au niveau de l’haplotype (groupe de gènes hérités d’un seul parent), la distribution du chromosome Y chez les Arabes et les Juifs était similaire, ce qui signifie une ascendance commune. Autrement dit, vous avez tous deux «hérité vos chromosomes Y des mêmes ancêtres paternels qui vivaient dans la région » . Oui, vous êtes cousins.

Mais encore : vous êtes tous deux des descendants d’Abraham qui a immigré en Canaan entre 2000 et 1700 avant notre ère. Les Arabes sont issus de son premier fils, Ismaël, né de sa seconde épouse, Agar, et les Israélites de son second fils, Isaac, né de sa première épouse, Sarah. Cousins, sans contredit. Les deux peuples ont habité la région pendant des millénaires, parfois séparément, parfois ensemble dans la paix, jusqu’à ce que leurs relations changent avec la création de l’État d’Israël, en 1948. Du point de vue de la justice et de l’équité, les deux peuples ont un lien profond et un droit légitime à la terre. Le fait que le peuple juif ait créé une nation n’empêche pas les Palestiniens de fonder la leur, avec le même droit à l’autodétermination.  

Compte tenu de ces interconnexions, il est paradoxal que le conflit, territorial par essence, dure depuis 76 ans. La promesse de Dieu à Abraham et à sa progéniture de la « terre promise » ne prévoyait ni l’exclusivité ni la suprématie du peuple juif, ou encore le remplacement des populations autochtones. 

Il est fort probable que l’opinion de votre génération sur les Palestiniens ait été façonnée par leur agitation, leurs protestations, leurs actes de désobéissance civile, leurs soulèvements (intifada), et autres émeutes dont vous avez été témoins dans un passé récent, en particulier depuis la guerre de 1967, et plus tard avec l’échec des accords d’Oslo. Cela a engendré la méfiance et vous a conduit à les qualifier de terroristes et à poursuivre une politique d’extrême droite.   

Une autre vision consiste à considérer les Palestiniens comme des résistants à l’occupation brutale de leurs territoires. Les hommes, les femmes et les enfants ordinaires réagissent selon divers degrés d’intensité à l’érosion persistante de leurs droits, démocratiques et territoriaux, aux traitements cruels et arbitraires infligés par vos forces armées et, dernièrement, aux violences meurtrières perpétrées par des colons illégaux sous le regard vigilant de votre armée. Plus le traitement est dur, plus la résistance est soutenue – à vos yeux, du terrorisme. Votre occupation, votre blocus et l’expropriation des villages et des maisons palestiniennes créent des conditions épouvantables qui ne peuvent que les obliger à réagir. L’équation est élémentaire : les « occupés » sans défense se lèvent en réponse aux politiques et aux actions de «l’occupant». 

Du reste, cela ne veut pas dire que les Palestiniens, dans leur lutte contre l’occupation, n’ont pas commis de terribles actes de violence, dont l’attaque odieuse du 7 octobre 2023. Ils l’ont fait. Rien ne peut excuser ni justifier cela, mais, chaque fois, ils ont subi au quintuple vos représailles. Ne pensez-vous pas qu’il est temps d’inverser ce schéma de violence au profit d’une coexistence pacifique ? Tous les pays colonisés du monde ont été libérés, à l’exception de la Palestine. Sachant que le Protocole des Conventions de Genève leur accorde le droit de résister à une occupation étrangère, renforcé par une affirmation de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1983, ils continueront de résister. 

Je m’interroge : vous demandez-vous pourquoi des Palestiniens s’agitent et se rebellent périodiquement ? Pourquoi ils résistent et commettent des actes de violence ? Pourquoi tant de femmes et d’enfants sont enfermés dans vos prisons? Pourquoi tant de jeunes sont morts aux mains de vos forces armées? Comment vos colons illégaux peuvent-ils s’emparer violemment des maisons palestiniennes sans titre légal, sans responsabilité ni culpabilité ? Puisque vous êtes une démocratie, comment se fait-il que votre police et vos forces armées n’offrent pas de protection aux Palestiniens ? Comment et pourquoi Israël continue à annexer de facto les territoires accordés aux Palestiniens par l’Assemblée générale des Nations Unies lors de la partition en 1948 ?

Pourquoi vous entêtez-vous à continuer de croire que votre supériorité militaire, économique, politique et stratégique vous donne le droit de dominer la plupart des aspects de la vie des Palestiniens, de les humilier en les dépossédant ? Pourquoi ne pas plutôt chercher à trouver des solutions équitables compatibles avec les plans pacifiques de Dieu pour la « Terre promise » et vos besoins de sécurité ? De là pourrait découler la mise en place de conditions propices au calme et à la cohabitation. Il vaudrait mieux vous attaquer activement au cœur du conflit, éliminer ce qui donne lieu à la résistance et à la violence, et adopter une approche plus égalitaire fondée sur la décence, la conscience et l’humanité. Vous pourriez choisir l’inclusion, la cohabitation et le partage des bienfaits qu’offre la terre. Il y a suffisamment de ressources et d’espace pour satisfaire amplement aux besoins des deux peuples.

Vous avez un droit absolu à la paix et à la sécurité. Les Palestiniens ont un droit tout aussi absolu à l’espoir et à l’autodétermination. Vous êtes tous les deux destinés à vivre côte à côte. Inévitablement. Jouerez-vous un rôle de premier plan en proposant et en mettant en place une approche différente pour l’avenir ? Serez-vous les précurseurs du changement ? Allez-vous enfin mettre un terme aux souffrances ?

​Le choix vous appartient ; c’est maintenant qu’il faut agir.

Note

Plan de partition de la Palestine avec union économique – Résolution 181 (II) de l’Assemblée générale. Futur gouvernement de la Palestine, 29 novembre 1947.

Version originale anglaise

Open Letter to Israelis: Only you can bring about an end to the suffering. 30 May 2024.

To all Israeli citizens,

It is evident that with the October 7, 2023, wickedly barbaric Hamas attack on the southern part of your country and your government’s ferocious retaliation on the Gaza Strip and increased oppression and killing of Palestinians in the Occupied Territories, the conflict between you and the Palestinians has become more entangled and intractable than ever. 

Understandably, you are vexed at your government for ignoring intelligence warnings and telltale signs of a possible attack from Gaza; for failing to protect you before and during the attack; for not having a definitive and lasting solution to the Palestinian issue; and for the sense of insecurity you feel within the confines of your own cities and towns. No doubt, you are angry at Hamas, and by extension all Palestinians, for its perpetration of the October 7, 2023, abominable assault and for continuing to present threats to your peace and security. 

There is also no doubt that Palestinians, especially Gazans, are also angry. They are exasperated at Hamas for putting them repeatedly in grave peril; at your government for its crushing and merciless retaliationand never-ending occupation and blockade; at the Palestinian Authority for its ineffectual mitigation of their ongoing distress; at some Arab states for their presumed betrayal by signing accords with your government; and at the Western world for ignoring their plight by giving tacit approbation to your government of its repressive policies. They are angry at being treated, not as the suffering, ignored people but, as the expendable beings who are undeserving of humanization, liberty, and dignified living.

As you know, the war in Gaza is now in its eighth month. Your army continues to visit unimaginable death and destruction on innocent civilians at scales of speed and devastation hitherto unseen, and exercise brutally repressive activities in the Occupied Territories.It is doing so with, seemingly, your full approbation. It is inconceivable that you, as a people, who have endured so much suffering, persecution, execution and death throughout history, but especially in Europe during World War II, can be so inured to death and agony that you tolerate or ignore the same treatment meted out to another people that is seeking justice, liberty and self-determination.

No one can deny your right to pursue Hamas terrorists who have committed unspeakable atrocities against your fellow citizens. Nor can anyone question your need and obligation to ensure your total security and protect your way of life. But until when can you turn a blind eye to the brutality, even monstrosity, of the war in Gaza? Until when can you bear witness to the ruthless and endless military occupation of Palestinian territories and subjugation of its people? Until when can you accept driving Palestinians off their land to accommodate the completion of the “Greater Israel Project”? For how long can you go along with the denial to Palestinians of substantive human rights of equality, freedom of choice, of movement, of self-determination and to live in peace, grace and respectability? When will the psychological barriers between you and the Palestinians diminish and be replaced with mutual understanding and acceptance?

Some have argued that you, as a society, are too insulated from the magnitude of death, destruction and casualties wreaked by your army in Gaza, as well asfrom the brutally oppressive treatment Palestinians have endured for decades, and continue to endure, under your government’s policies. You are probably constantly presented with images of Palestinians as terrorists hell-bent on your eradication, or a people who are not like you, less human than you and, therefore, are undeserving of human rights, equal treatment, or a progressive future. Have they become so dehumanized in your view that you are desensitized to their agony under suffocating controls of most aspects of their lives? Do you not suffer any moral dilemma about a people next door being dispossessed of their homes, lands, livelihoods, freedoms and the ability to lead dignified lives? 

No doubt you know that Palestinians, like you, feel indigenous to the land, having lived there for millennia, often in harmony with your forebears. They share the same “genetic heritage” as you, as revealed by DNA analysis of biblical Canaanites who originally inhabited the “land of milk and honey” from about 5000 to 1500 BC. A recent study of the population history of groups in the area established that Canaanites were a blend of Caucasian and Zagros (the mountainous region in Iran, northern Iraq and southeastern Turkey) migrants and ancient Levantine (the region surrounding today’s Israel, Jordan, Lebanon, Palestine and Syria) farmers who were more likely the ancestors of and a major genetic pool for both Jews and Palestinians. Another study showed that, at the haplotype (group of genes inherited from a single parent) level, the Y chromosome distribution in Arabs and Jews was similar, suggesting a common ancestry. That is, you both “inherited your Y chromosomes from the same paternal ancestors who lived in the region”, linking youas cousins.

In addition, you are both descendants of Abraham who immigrated to Canaan sometime between 2000 and 1700 BCE. The Arabs are issue from his first son Ishmael, born of his second wife, Hagar, and the Israelites from his second son Isaac, born of his first wife Sarah, definitely pegging the two as cousins. Both peoples inhabited the region for millennia, sometimes separately, other times peacefully together until living patterns changed with the establishment of the State of Israel in 1948. From the standpoint of justice and equity, both peoples have a deep connection to and a legitimate right to the land. The fact that the Jewish people have established a nation does not preclude the Palestinians from founding their own, with the same right to self-determination.

With these interconnections in mind, it is counterintuitive that the conflict, in essence a territorial one, has lasted for 76 years and degenerated into an ongoing mortal and existential struggle between cousins. God’s promise to Abraham and his offspring of the “promised land” did not spell out exclusivity to the Jewish people or replacement of indigenous inhabitants, or ruling them to maintain supremacy.

 It is highly likely that your generation’s view of Palestinians has been shaped by their agitations, protests, acts of civil disobedience, uprisings (intifadas), riots, and violent acts that you have witnessed over the recent past, especially since the 1967 war and later the failure of the Oslo Accords.This has engendered mistrust and lead you to label them as terrorists and pursue extreme right-wing politics that promised, and enacted, policies of deterrence and dominance over Palestinians.

An alternate view is to think of Palestinians as resisters to the brutal occupation of their territories. Ordinary men, women and children react with various degrees of intensity to the persistent erosion of their human, democratic and territorial rights, to the cruel and despotic treatment dispensed by your armed forces and, of late, the fatal violence by illegal settlers under the watchful eye of your army. The harsher the treatment, the more sustained the resistance. You perceive it as terrorism. They regard it as resistance. Your occupation and blockade and the expropriation of Palestinian villages and homes create such appalling circumstances and hellish living conditions that compel reactions if only for self-preservation. From the Palestinian perspective, it is an elementary equation: the defenseless “occupied” rise in response to the policies and actions of the “occupier”. You only have to look at the injustices and atrocities committed against the Palestinian people in the Occupied Territories and Gaza since 1948 to get a sense of their sorrowful plight. 

This is not to say that Palestinians, in their struggle, did not commit terrible acts of violence or to justify the October 7, 2023, heinous attack. They did. And each time they suffered quintuples in Israeli reprisal. Would you not estimate that it is time to reverse this repetitive pattern of violence by both sides in exchange for peaceful co-existence? All colonized countries in the world have been freed, except Palestine. Is it not time to free the Palestinians to pursue their aspirations for self-determination? They certainly seem determined to carry on their struggle, armed with the understanding thatProtocol I of the Geneva Conventions grants them the right to resist an illegal occupation, reinforced by an affirmation by the United Nations General Assembly in 1983.

I personally wonder whether you ponder why Palestinians periodically agitate and rebel? Why they go through upheavals and militancy? Why they resist and commit violent acts? Why are there so many of their women and children in your jails? Why so many of their young are dead at the hands of your armed forces? How are your illegal settlers able to violently take over Palestinian homes without legal title, accountability or culpability? Since you are a democracy, why aren’t your police and armed forces providing protections to Palestinians? How and why does Israel keep expanding its territories on lands granted to Palestinians by the United Nations General Assembly at partition in 1948? 

Rather than actively and openly seek to gradually but doggedly gnaw at and absorb territories that you accepted are Palestinian at partition and created your nation on that basis, or continue to believe that your military, economic, political and strategic superiority empower and legitimize your complete and unhindered domination of most aspects of Palestinian life, humiliating and dispossessing them, you could look to find equitable solutions compatible with God’s peaceful plans for the “Promised Land” and your security needs.  From there, the establishment of conditions conducive to calm and cohabitation could flow.

Rather than continue to ignore this persistent territorial predicament and its dire ramifications for both sides, you could actively address the nub of the conflict, remove the conditions that give rise to resistance and violence and pursue a more egalitarian approach premised on decency, conscientiousness and humanity.You could embrace inclusiveness, cohabitation and sharing the goodness that the land offers. There are enough resources and space to amply satisfy the needs of both people. 

You have an absolute right to peace and security. The Palestinians have an inalienable right to hope and self-determination. Both of you are destined to inevitably live side by side. Will you play a leading role in propelling a different approach for the future? Will you be the harbinger of change? Will you bring about an end to the suffering?

Note

Partition Plan for Palestine with Economic Union – General Assembly Resolution 181 (II). Future Government of Palestine, November 29, 1947.

Le Pois PenchéMains Libres

Hassan Baage a eu une carrière dans le service public, tant au niveau national canadien qu’international, marquée par une décennie consacrée aux Nations Unies dans le domaine de la lutte antiterroriste. Hassan a enseigné la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme à l’Université de New Haven, dans le Connecticut. Auteur de : "Renforcer l’approche stratégique des Nations unies dans le domaine de la lutte contre le terrorisme", publié par le Centre international pour la lutte contre le terrorisme à La Haye. Hassan Baage détient une maîtrise de l’École d’études supérieures et de recherche de l’Université Queen’s.