Le monde de la radio

La radio arrive à Montréal grâce à l’inventeur italien Guglielmo Marconi à CKAC, première station francophone au Québec en 1922. Par Guy Bissonnette, animateur, CKVL
Guglielmo Marconi, reconnu comme étant l'un des inventeurs de la radio, devant son équipement en 1901. PHOTO : La Presse canadienne Guglielmo Marconi, reconnu comme étant l'un des inventeurs de la radio, devant son équipement en 1901. PHOTO : La Presse canadienne
Guglielmo Marconi, reconnu comme étant l'un des inventeurs de la radio, devant son équipement en 1901. PHOTO : La Presse canadienne

Le monde de la radio. Par Guy Bissonnette, animateur, CKVL

Aujourd’hui, savoir se regarder dans le miroir

La radio arrive au Québec au début du XXe siècle. Montréal fait figure de pionnier puisque c’est cette ville que choisit l’inventeur italien Guglielmo Marconi. CKAC, première station francophone au Québec, est ainsi fondée en 1922. Afin de contrer l’américanisation des ondes, la Commission Aird recommande une prise en charge de la radiodiffusion par le gouvernement fédéral. Cela donnera naissance à la Commission canadienne de la radiodiffusion en 1932.

Tout comme la télévision, la radio n’a pas su se réinventer : l’industrie accuse un retard d’au moins 10 à 15 ans, selon un sondage cité dans une étude intitulée Les habits neufs de la radio, dirigée par le pôle médias HEC Montréal. Le document de 82 pages, publié en 2023, se base sur une soixantaine d’entrevues réalisées avec des dirigeants de radiodiffuseurs ainsi que des experts d’Amérique du Nord, notamment du Canada et d’Europe.

Il est démontré que les jeunes de moins de 25 ans consomment davantage de contenu audio au quotidien que la population plus âgée. Ils privilégient le streaming et les blogs, et ils écoutent des contenus anglophones. Les diverses plateformes sont les plus écoutées. Comment augmenter l’audience ? La radio traditionnelle commerciale subira encore de gros changements.

La tarte publicitaire a considérablement diminué, et bien avant la pandémie, les entreprises ont délaissé la publicité à la télévision, à la radio et dans les journaux. Les annonceurs se sont tournés vers d’autres canaux publicitaires pour atteindre leurs cibles. Le phénomène des influenceurs et les balados fait partie des changements dans le placement publicitaire.

Dans l’habitacle des voitures, où la radio avait autrefois le quasi-monopole de notre attention, les CD sont désormais vétustes. Selon un sondage cité dans cette étude universitaire, 26 % des Nord-Américains possèdent un véhicule équipé d’un tableau de bord connecté offrant de nombreuses autres options que la radio traditionnelle, comme l’écoute de livres audio ou de musique en continu.

Le phénomène des animateurs vedettes à la radio a eu comme conséquence d’augmenter considérablement la charge salariale. Les émissions avec un animateur et trois coanimateurs et plus sont-elles nécessaires ? C’est la réflexion que je me pose. Les médias demandent l’intervention des gouvernements pour les aider. Il faudrait regarder avant tout dans l’organigramme de l’entreprise et couper dans le gras. Comme toute entreprise, il y a deux solutions : augmenter les revenus ou bien couper dans les dépenses.

En conclusion, les radios traditionnelles cherchent la solution pour se sortir de cette situation. Pour se sortir de cette tempête, en premier lieu, elles doivent se regarder dans le miroir : elles sont victimes de leurs propres décisions d’affaires. Il faut voir grand, très grand, mais pas trop grand. Nous ne sommes que huit millions au Québec. Y a-t-il trop de diffuseurs radio ? La question se pose.

L’auditoire écoute-t-il la radio pour la musique ou pour entendre du contenu ? Et le contenu coûte-t-il trop cher pour le rendement ? Bref, le poste le plus important d’une organisation radiophonique n’est pas le directeur de la programmation, mais plutôt le directeur des ventes.

Le monde sous-estimé des radios est celui des radios locales (communautaires), laissées à elles seules. Elles doivent se financer par des activités comme les radios bingo et les ventes publicitaires, qui sont en baisse aussi. Ce sont elles qui devraient avoir l’aide de notre gouvernement, car elles représentent la voix de la démocratie.

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Photo principale : Guglielmo Marconi, reconnu comme étant l’un des inventeurs de la radio, devant son équipement en 1901. Crédit photo : La Presse canadienne.

Guy Bissonnette est animateur sur la station radio CKVL FM 100.1et sur la plateforme MyTuner Radio. Parmi le contenu de l'émission, il y a une section  des entrevues pas comme les autres avec des personnalités du monde artistique. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à le contacter à l'adresse e-mail [email protected]

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