L’idiot de Dostoïevski au TNM

Martine Ousset et Alain Clavet,  La Métropole et Boom Liberté.

Pour la première fois, le Théâtre du Nouveau-Monde (TNM) présente L’idiot de Dostoïevski.   Lorraine Pintal a bien senti l’intérêt de cette pièce dans le contexte de notre univers perturbé.  Un plaisir de vivre en effet les passions et les faiblesses humaines avec le regard pur et poétique du Prince Mychkine.   Ce Prince revient d’un voyage en Suisse qui visait à soigner sa maladie, l’épilepsie.   Dostoïevski, souffrant lui-même de cette maladie, jette un regard sur la situation de la Russie du 19e siècle.  Cette pièce nous interpelle par sa langue rude et crue.  Les passions se déchaînent mais nous rêvons avec le Prince Mychkine d’un monde meilleur qui reste à inventer. Mychkine est idiot, il exprime et incarne la compassion.

Mychkine est le spectateur impuissant du combat que mènent les autres avec eux-mêmes.  Il est là, transi.  Il espère jusqu’à s’en rendre malade.   Au fond, c’est peut-être en cela qu’il est un idiot. Se refusant toute forme d’intervention dans la destinée des autres, non seulement sa souffrance leur est inutile, pire encore, elle les humilie, car face à une telle bonté, comment ne pas ressentir encore plus cruellement ses propres vices ?  (Etienne Lepage, auteur, extrait du programme.)

Certains jours nous souhaiterions avoir le regard du Prince Mychkine face à la rudesse de notre société contrôlée par Facebook et dirigée par Donald Trump.  L’idiot finalement n’est sans doute pas celui qu’on pense.

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