Théo Sohiez, LaMetropole.Com
Saviez-vous que Montréal était un leader de l’intelligence artificielle ? Vous avez surement déjà dû lire quelque chose comme cela sur le web ou dans les médias traditionnels; mais savez-vous pourquoi la jeune cité québécoise occupe une telle place dans le monde des technologies de demain? Vous êtes à la bonne place si au moins une de ces deux questions vous intrigue. Je vais m’efforcer dans cet article de vous donner les grandes lignes de ce succès Montréalais, tout en vulgarisant quelque peu ce fameux « buzzword », l’Intelligence artificielle.
L’intelligence artificielle n’est plus un secret, tout le monde en a déjà entendu parlé et sait plus ou moins de quoi il s’agit. Il faut imaginer un méga-logiciel, dévoreur de données qui effectue des opérations complexes pour en extraire des informations dans des domaines précis. On peut la définir de manière plus cartésienne comme un outils permettant d’augmenter la capacité de notre cerveau à résoudre des problèmes complexes. Les applications de l’intelligence artificielle sont multiples; elle permettent, par exemple, d’effectuer des prévisions météorologiques, d’accompagner les personnes atteintes de déficiences cérébrales dans leur rééducation au langage, ou encore de déterminer les publicités diffusées sur vos réseaux sociaux. Vous l’avez compris les utilités sont multiples et la question de l’éthique n’est pas négligeable lorsqu’il s’agit des données personnelles.
Rappelons, tout d’abord, que l’intelligence artificielle ne date pas d’hier et que c’est dans les années 1950 que l’histoire des ordinateurs intelligents a débuté (voir les travaux Geoffrey Hilton, voir le film Imitation Game). À cette époque, les super ordinateurs faisait la taille d’un silo à grains désaffecté, mais, malgré cela, les travaux sur le domaine se sont rapidement heurtés à un mur. C’est ce que Valérie Bécaert, Directrice du Groupe de recherche Element AI, appelle la période glacière de l’intelligence artificielle. Si grands eussent été les ordinateurs de l’époque, ils n’avaient pas la puissance calculatrice des ordinateurs d’aujourd’hui, et ne pouvaient pas concrétiser les brillantes idées des chercheurs de l’époque. Cet état de fait a rapidement mis un frein aux investigations des chercheurs et initié du début de l’hiver de l’intelligence artificielle.
Les capacités de stockage de données toujours plus grandes, et la puissance exponentielle des ordinateurs contemporains a permis au soleil de revenir et les cerveaux ont pu dégeler. Bien heureusement, nous canadiens avons l’habitude de ces hivers glaciaux et il ne nous a pas fallu 10 ans pour relancer la locomotive de l’Intelligence Artificielle. Les autres coeurs de l’innovation mondiale, comme la France, le Japon ou nos voisins américains, commencent à investir dans le domaine alors que, de notre côté, nous avons déjà plus de 810 entreprises établies ou en développement qui travaillent avec des solutions en intelligence artificielle au Canada (voir carte des entreprises IA). Mais cela ne nous en dit pas plus sur le positionnement de Montréal et son fameux modèle.
Le « modèle Montréal »
Notre expérience à gérer le dégel n’est pas l’unique raison qui a fait qu’aujourd’hui 440 des 22,000 talents (Source: études sur les talent en IA de ELEMENT AI) au monde capables de s’attaquer réellement au sujet de l’intelligence artificielle sont à Montréal. Durant son intervention, lors de la 8e éditions de la conférence Intersections, Valérie Bacaert présentait, ce que l’on pourrait appeler dans le milieu de l’intelligence artificielle, » le modèle Montréal « . Elle nous racontait l’étonnement des nombreux chercheurs venus visiter ELEMENT AI, quand ils découvrent la densité du réseau expérimental qui s’y développe. Plus encore, ils étaient abasourdis par la puissance des liens tissés entre les chercheurs universitaires et les entreprises privées qui collaborent dans l’élaboration de projets utilisant l’intelligence artificielle (voir l’équipe de chercheur de Joshua Bengio). Ce lien est la principale composante du « modèle Montréal « . La proximité des institutions d’éducation avec les entreprises privées permet des échanges et des développements bien plus effectifs que si ces deux pôles étaient dissociés.
Était également présent à cette conférence, Marc-Antoine Dilhac, professeur adjoint en éthique et philosophie politique à l’Université de Montréal, à l’origine de la « Déclaration de Montréal pour une IA responsable »(voir charte), une des valeurs fondamentales du modèle Montréal. En effet, il est primordial de mettre en avant les enjeux éthiques dans le développement des nouvelles technologies comme le font les chercheurs et professionnels signataires de cette déclaration.
La collaboration entre universitaires et entreprises, ainsi que la considération des enjeux éthiques, sont donc les deux composantes essentielles de ce que l’on appelle aujourd’hui le « modèle Montréal ». Cependant, tout comme l’a rappelé le Professeur Dilhac, toute révolution technologique majeure s’accompagne également de changements économiques et sociaux importants qui bouleverseront notre fonctionnement politique, économique et environnemental. Aujourd’hui, nous sommes au bord de cette révolution, les yeux du monde numérique sont tournés vers la Métropole québécoise, ils croient en notre modèle et ce n’est qu’en accomplissant consciencieusement nos devoirs qu’un jour nous pourrons dire à nos enfants : « J’étais à Montréal quand ça a commencé »
Théo Sohiez, Producteur & Fondateur, Allô Montréal
Intelligence artificielle – Le modèle Montréal.
#TheoSohiez – #Montréal – #allomontreal #allomtl #intelligenceartificielle #iamontreal #ia #iaallomontreal #mtl